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Solidarité nationale : Le principe, les faits et les impairs

Publié le lundi 14 septembre 2009 à 14h27min

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Dix jours après les monstrueuses inondations qui ont affecté la ville de Ouagadougou, des sinistrés demeurent dans l’urgence d’une assistance humanitaire. Ils ont un besoin pressant de matériels de survie : nattes, couvertures, vêtements, nourriture, médicaments et bientôt des fournitures scolaires.

En un mot comme en mille, ils ont besoin du minimum pour couvrir les droits élémentaires de l’homme : se nourrir, se vêtir, se loger, se soigner, s’éduquer. La précarité de la situation de ces sinistrés est d’autant plus préoccupante qu’ils sont regroupés sur plusieurs sites. La proximité aggrave les problèmes. La diversité des sites les multiplie. Les improvisations inévitables, dans leur prise en charge, les compliquent.

Toutes choses qui appellent de la part des Burkinabè une solidarité plus que nationale, portée au sommet du nationalisme où citoyenneté se conjugue avec patriotisme dans le creuset du destin commun. A ce propos nous citerons une maxime d’anthologie que l’on doit à l’un des plus grands théoriciens de la nation moderne. En effet, pour Ernest Renan « la nation est donc une grande solidarité constituée par le sentiment des grands sacrifices qu’on a faits et de ceux qu’on est disposé à faire encore. Elle suppose un passé, elle se résume pourtant dans le présent par un fait tangible : le consentement, le désir clairement exprimé de continuer la vie commune.

L’existence d’une nation est un plébiscite de tous les jours, comme l’existence de l’individu est une affirmation perpétuelle de vie. » L’épreuve de ces inondations est assurément une opportunité de plébisciter le burkindi, ce sentiment national spécifique, ciment de la cohésion entre elles, des différentes communautés du pays. En prenant la tête de la croisade pour les secours d’urgence et la solidarité envers les sinistrés, le président du Faso donne le « la » de ce sentiment des grands sacrifices que les Burkinabè sont disposés à faire pour l’affirmation d’une citoyenneté solidaire. Solidarité entre Burkinabè mais aussi solidarité avec toutes les communautés étrangères qui nous font l’amitié de vivre avec nous. Voilà pour les grands principes !

Dans les faits, les Burkinabè sont généreux… par tradition, foi ou civisme. C’est donc une demi-surprise qu’en l’espace d’une cérémonie, ils aient laissé parler leur cœur. le plus du milliard en espèce et en nature récolté en quelques minutes à la suite du geste présidentiel lundi dernier en faveur des sinistrés est l’affirmation tangible de l’unité nationale et de la crédibilité de nos autorités auprès des donateurs. C’est pourquoi, il faut ranger certaines critiques à la périphérie de l’inélégance politicienne d’opposants en manque de thème d’agitation. Ne dit-on pas que la critique est facile mais l’art difficile ?

Par contre, au nombre des impairs, il faut s’inquiéter des prémisses d’intolérance, d’égoïsme, d’attentisme à tout recevoir qui se manifestent sur certains sites d’hébergement des victimes des inondations. On citera pour preuve, « la colère » du maire de Baskuy exprimée sur la voie des ondes contre la propension de certains délégués des sinistrés à distribuer les vivres et le matériel de secours par affinité religieuse, ethnique ou parentale, s’ils ne se réservent pas tout simplement la part du lion. « Ceux qui demandent assistance, ne s’apprécient guère », dit un proverbe de chez nous. Les uns trouvent toujours les autres en trop, surtout s’ils doivent être secourus par la même main.

La vigilance devrait donc être de mise du côté des responsables du ministère de l’Action sociale et des autorités communales pour éviter que les sites d’hébergement des « réfugiés » ne se transforment en village de la jungle où de petits pachas vont se repaître de l’indigence des nécessiteux. Gare aussi à l’esprit passif d’assistanat chez certains sinistrés. Celui de la facilité qui consiste à tout attendre des secouristes, y compris les gestes les plus ordinaires de salubrité : nettoyer sa couchette, balayer le site d’hébergement, laver son linge…Même dans le besoin d’être secouru, la passivité, la facilité sont absolument contre-productives pour la dignité humaine. « Quand on te lave le dos, lave-toi la face ». Pourvu que la solidarité nationale ne cultive pas le parasitisme des sinistrés !

L’HEBDO DU BURKINA

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Vos commentaires

  • Le 14 septembre 2009 à 13:01, par un Ouagalais En réponse à : Solidarité nationale : Le principe, les faits et les impairs

    Encore une fois ! oû sont les Burkinabès de Suisse ? où est leur contribution ? ya t-il des Burkinabès qui vivent la bas ? Que font-ils pour nous venir en aide ? se branlent-ils seulement ou quoi ?

    Merci

  • Le 14 septembre 2009 à 13:10, par S.D.C. En réponse à : Solidarité nationale : Le principe, les faits et les impairs

    Ces qualités auxquelles l’article fait références s’entretiennent. Si vous n’avez pas des gouvernants garants de ces valeurs elles s’effritent. Aujourd’hui ce n’est pas un secret que la majorité des citoyens n’a plus confiance aux dirigeants burkinabé. Un forumiste là si bien paraphraser un jour en disant "qu’il adore son pays, le Burkina mais il déteste ces politiciens". Cette affirmation suffisamment est lourde de sens. Voilà pourquoi le sentiment de "à quoi bon" est grandissant ! Il faut que nos dirigeant travaille sérieusement à remonter la pente car l’environnement actuel n’est pas un climat favorable au développement. Les burkinabé se sentent totalement délassés par leurs dirigeants. Pesonne ne se sent en sécurité aussi bien socialement économiquement. Par exemple, le constat est fait aujourd’hui que les citoyens sont à la merci des commerçants et autres qui les plument avec les augmentations sans cesse des produits de première nécessite. Il faut agir et urgemment car tout ça fait le creuset de révoltes insoupçonnées !

  • Le 14 septembre 2009 à 20:02, par Scofield En réponse à : Solidarité nationale : Le principe, les faits et les impairs

    C’est catastrophe vient mettre à nu un grand problème que rencontre notre pays : celui de la construction.Aujourd’hui,nous constatons une accélération de la construction des maisons en banco dans les non-lotis et les bafons.Meme certaines personnes on leur logement sur la rive des cours d’eau.Ces types de construction sont les premiers victimes des innodations et ne sont pas adaptés au vue de leur emplacement.
    J’espère que cela va attirer l’attention du ministre de l’urbanisme sur le problème des lotissements.Il faut faire quelque chose :
    - Soit définir une ceinture de la ville en interdisant les non-lotis ;cela a l’avantage de permettre la viabilisation de la ville.
    Aussi les projets de logements sociaux peuvent etre une opportunité
    - Soit lotir tous les non-lotis.
    A mon avis il faut u grand programme de viabilisation de l’habitat.Il faut maitriser le secteur de la construction des logements.

  • Le 15 septembre 2009 à 00:01 En réponse à : Solidarité nationale : Le principe, les faits et les impairs

    Le developpement du Faso est gravement hypothequé par ces inondations qui ont revelé le peu de serieux dans l’execution des chantiers. Aucun respect des normes.
    Confiance ? En qui ? Si nous "perdons" (deperdition tout au long du cheminement des dons) la moitié des dons, nous serons sauvés. Toutes nos structures sont pourries depuis l’"agonie de la morale". Que reste t il du vrai Burkina tel que concu par ses geniteurs ? Nous aurons des factures de 3 000 000 cfa de piment acheté pour preparer pour les sinistrés.
    Je crois que chaque sinistré doit se debrouiller dans ces conditions. Du courage.

  • Le 15 septembre 2009 à 01:29, par ue je rencontre cette phrase : "C’est pourquoi, il faut ranger certaines critiques à la périphérie de l’inélégance politicienne d’opposants en manque de thème d’agitation. Ne dit-on pas que la critique est facile mais l’art difficile ?" En réponse à : Solidarité nationale : Le principe, les faits et les impairs

    J’ai beaucoup[ administre la force, la verve et le lyrisme de cet article. Jusqu’a ce que je rencontre cette phrase : "C’est pourquoi, il faut ranger certaines critiques à la périphérie de l’inélégance politicienne d’opposants en manque de thème d’agitation. Ne dit-on pas que la critique est facile mais l’art difficile ?" . Pour realiser que c’esty de l’ Hebdo. Le chien ne change jamais sa dehontee facon de s’asseoir. Comment voulez- vous que les gens soient patriotes pour ma part je ne veux point du nationalisme] alors que dans le meme temps ils ne sopient pas critiques ? Vou voulez des betes de somme ? Desoles, vs ne les aurez pas car le burkindi, c’est aussi l’ intelligence. Grandissez, mr le journaliste de l’ Hebdo.

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