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Don de la Côte d’Ivoire aux sinistrés : Plus que le montant, le symbole

Publié le lundi 14 septembre 2009 à 04h41min

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L’anecdote remonterait aux heures glorieuses de la Révolution démocratique et populaire au "Pays des hommes intègres" quand le quator de "messies" aux épaules étoilées décidèrent de commémorer la Journée nationale des handicapés.

Il s’en trouva un qui, au terme d’un rallye digne d’un Paris-Dakar, à bord de son "pousse-pousse", ému par une telle reconnaissance inédite, choisit de fêter, sur la célèbre avenue Bassa-Warga, la frontière naturelle entre les quartiers Samandin et Kamsaoghin, respectivement aux secteurs 7 et 6 de la capitale, sa réception de kit de savon, habits et enveloppe financière.

Emu, disions-nous tantôt, car notre handicapé moteur, au sommum de l’euphorie, lâchera au terme de sa course folle cette phrase des plus mémorables, et le doigt pointé vers le ciel : "Au nom de Dieu, certains auraient souhaité être à notre place aujourd’hui, mais c’est trop tard".

Cette anecdote, pour résumer le rêve secret de quelques sinistrés du déluge du 1er septembre sur Ouagadougou, au regard de cette tornade de francs CFA, d’euros, de dollars et de victuailles qui s’en est suivie, consécutivement à l’appel à la solidarité nationale et internationale lancé par le gouvernement burkinabè pour venir en aide aux milliers de victimes, dont la majorité a trouvé asile dans une centaine de centres d’hébergement.

Ainsi donc, Blaise Compaoré, celui-là même qui préside aux destinées de tous les Burkinabè, donna le ton le lundi 07 septembre dernier, en lançant la semaine de solidarité, d’ailleurs prolongée d’une autre semaine, en mettant une enveloppe de 10 millions de FCFA dans la cagnotte.

Il n’en a pas fallu plus pour que des quatre coins de l’horizon affluent des contributions diverses, à inonder le palais présidentiel de Koulouba, devenu à l’occasion un lieu de pèlerinage pour les âmes encore sensibles sous nos cieux.

La solidarité, c’est ça le Burkina et l’Afrique, et nos ancêtres n’avaient point tort de nous enseigner que c’est face à l’épreuve que l’on reconnaît ses amis.

Les quelque 70 milliards de FCFA nécessaires à la réhabilitation des sinistrés et à la reconstruction nationale seront-ils jamais réunis ? Nous n’osons en douter, réconfortés par toutes ces puissances financières qui n’hésitent pas à délier les cordons de la bourse pour venir en aide au "Pays des hommes intègres", et par ces centaines d’anonymes qui, au quotidien, laissent parler leur cœur.

Certainement que des voix plus autorisées sauront, en temps opportun, leur en rendre grâce, peut-être à la faveur d’une journée nationale, mais déjà l’on peut en toute légitimité se féliciter que l’appel solennel du gouvernement ait été entendu, même au-delà de nos frontières, et que la réaction ait été des plus promptes.

Après les gestes forts de l’Union européenne (1,3 milliard), de l’UEMOA (250 millions), entre autres, nous ne désespérons pas d’accueillir sur les rives du Kadiogo de bons samaritains qui viendront des Etats-Unis, même éprouvés par les flammes, de Cuba, de la Russie, si tant il est vrai que la Communauté chinoise du Burkina a, elle aussi, donné l’exemple.

Mais en attendant, bonnes gens, l’on ne peut s’empêcher de faire une halte sur la bouée de sauvetage venue des bords de la lagune Ebrié ; ce geste si fort et si éloquent. Nous entendons, en tout cas, déjà pousser des cris de putois, à tort ou à raison.

Une enveloppe de 500 millions de FCFA que le gouvernement ivoirien a remise ce jeudi 10 septembre 2009 pour accomplir son devoir de solidarité et nous rappeler, humblement, que malgré tout la Côte d’Ivoire et le Burkina Faso demeurent deux pays frères et amis au-delà du bon voisinage qui peine à être notre devise commune.

Les esprits tordus y verront un retour de l’ascenseur, au regard de tant de sang et de sueur burkinabè versés dans les plantations de café et de cacao depuis la nuit des temps ; une gratitude renouvelée de Gbagbo et des siens à Blaise Compaoré, qui joue le facilitateur dans l’entreprise éprouvante de réconciliation des protagonistes de la crise ivoirienne ; ou encore une invite à peine voilée du locataire du palais de Cocody, à son intime et illustre homologue de Kosyam, à peser dans la balance, dans la perspective de la présidentielle du 30 novembre prochain, plaise à Dieu.

Quoi que l’on puisse en dire ou en redire, reconnaissons unanimement que, pour avoir pris une telle initiative, Gbagbo et les siens non pas chômé, brûlant la politesse à l’ancienne puissance coloniale, la France, qui a toujours droit de vie et de mort sur nos différents régimes, mais dont l’aumône à la solidarité représente 1/10 de l’aide ivoirienne.

A la Côte d’Ivoire entière donc le Burkina Faso entier reconnaissant. Maintenant, que faire de cette manne alors que, du lever au coucher du soleil, les sinistrés ont l’oreille constamment tendue vers le palais de Koulouba, en cette veille de rentrée scolaire, qui contraindra plus d’un à trouver refuge ailleurs ?

Le Burkina réaliserait le miracle du siècle en gérant ce fonds de solidarité à bon escient, et en redonnant l’envie de vivre à ses milliers de sinistrés qui se noient aujourd’hui dans leurs larmes. Quand auront passé les discours, devraient venir les actes, défi à relever.

La Rédaction

L’Observateur Paalga

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Vos commentaires

  • Le 14 septembre 2009 à 10:10, par crucifer En réponse à : Don de la Côte d’Ivoire aux sinistrés : Plus que le montant, le symbole

    aimez vous les uns les autres ...comme je vous aime !

  • Le 14 septembre 2009 à 12:01, par Ilias Lafricain En réponse à : Don de la Côte d’Ivoire aux sinistrés : Plus que le montant, le symbole

    Au dela de nos differents politiques, soyons francs pour reconnaitre le geste de nos freres ivoiriens, quelque soit l´interpretation faite.
    Merci a tous ceux qui laissent parler leur coeur face a cette crise.

  • Le 14 septembre 2009 à 17:08, par Espoir En réponse à : Don de la Côte d’Ivoire aux sinistrés : Plus que le montant, le symbole

    Je suis vraiment content du geste de notre très chère nation la Côte d’Ivoire.Mais ma satisfaction aurait été plus grande si l’état ivoirien n’avait pas oublié qu’il a initié aussi un plan ORSEC.Qui jusqu’à présent n’a rien donné de concret.Pendant que des familles déguerpies par l’état ivoirien,sous prétexte que leurs zones d’habitations sont des zones à risque,souffrent et même dorment à la belle étoile,on se fait bonne mine en donnant 500 millions de nos francs à un pays frère pour un même problème qu’on refuse de régler.
    L’avenir nous dira un tel comportement que je qualifie de Diabolique....

    • Le 16 septembre 2009 à 19:17, par l’Ivoirien En réponse à : Don de la Côte d’Ivoire aux sinistrés : Plus que le montant, le symbole

      Tu sais la france consacre 1 pour cent de son pib a l’aide
      aux pays africain.
      sache que en france il ya des pauvres des sdf. des sans emploi. si les français reflechisaeint comme toi ils aurait grader leur sous pour leurs freres qui sont pauvres.
      Quand on veut aider quelqu’un on se prive soit meme pourdonner a ceux qui ont mons que soit.
      C’est ce qu-on appele aider son prochain

      • Le 27 septembre 2009 à 20:10 En réponse à : Don de la Côte d’Ivoire aux sinistrés : Plus que le montant, le symbole

        Le cri de coeur de mon frere ivoirien est serieux. Si la france donne 1% de son PNB a l’ afrique, elle sait ce qu’ elle gagne dans ca. D’ailleurs les 20% du PNB francais ne sont- ils pas pris chez les africains ? Pour continuer a prendre, il faut donner l’ impression que la France est douce et genereuse. Vous connaissez la FranceAfrique ? Maintenant qu’ un pays comme la CI qui ales memes problemes que le BF, abandonne ses propres fils et donne 500 millions au Bf , comment ne opas se poser des questions ? Qu’este-ce que Gbagbo vise ? Parce qu’ en politique, il n’ y a pas de cadeau. Nous les desherites ivoiriens avons ce droit d’ interpeller nos dirigeants. Nous n’avons pas ce droit ? Mais ca c’ est grave !!! Yaako. Dahico, je suis derriere toi en coas pour ces elections bouffement.

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