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Burkina - Côte d’Ivoire : Djibrill Bassolé et Martin Bléou accordent leurs violons

Publié le mardi 27 juillet 2004 à 12h33min

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Bléou et Bassolé

Le ministre de la Sécurité Djibrill Bassolé et son homologue ivoirienMartin Bléou se sont rencontrés lundi 26 juillet 2004 à Bobo-Dioulasso. Dans le contexte de la crise politico-militaire que vit la Côted’Ivoire depuis 19 septembre 2002, la sécurité intérieure de ce pays et du Burkina Faso était au centre des discussions.

Il est généralement établi que les crises et les conflits armés ont toujours des répercussions négatives sur la sécurité publique" a déclaré le ministre Djibrill Bassolé du Burkina Faso. C’est donc pour tenter de trouver une solution à cette insécurité qu’une délégation ivoirienne conduite par le ministre de la Sécurité intérieure M. Martin Bléou et comprenant le directeur général de la police et les directeurs centraux de la sécurité accompagnés de l’ambassadeur du Burkina en Côte d’Ivoire, a fait le déplacement de Bobo-Dioulasso.

A cette occasion, le ministre ivoirien a salué le peuple burkinabè pour son accueil fraternel avant de souligner la nécessité de cette rencontre qui selon lui, devra permettre aux représentants des deux pays d’examiner "les conséquences fâcheuses" résultant de la crise qui secoue son pays depuis 2002. Pour M. Martin Bléou, au regard des liens historiques et de la situation géographique des deux pays, rien ne devrait pouvoir entraver les relations fraternelles entre le Burkina et la Côte-d’Ivoire. "D’où la nécessité de nous surpasser, et d’envisager l’avenir en tournant le dos à ce qui est détestable dans la situation présente" a-t-il souligné.

Quant au ministre Djibrill Bassolé, il a déclaré que la présente rencontre qui s’inscrit dans l’axe des efforts déployés par les présidents Blaise Compaoré et Laurent Gbagbo pour la paix en Côte d’Ivoire suscitera certainement un sentiment d’assurance et de sérénité chez les Burkinabè vivant en Côte d’Ivoire.

Parlant de la situation d’insécurité d’une manière générale, M. Bassolé a laissé entendre que " outre les exactions multiformes et la détresse dans laquelle les populations civiles sont plongées, il se développe ce que les spécialistes appellent pudiquement l’insécurité résiduelle, dont les conséquences sur la paix et la sécurité publique sont tout aussi désastreuses que le conflit principal". Toujours selon le ministre Bassolé, il revient aux deux parties de faire une "évaluation rigoureuse" des problèmes qui pourraient compromettre le développement socio économique des deux pays et d’éviter, "par devoir de solidarité internationale et dans’ le cadre de la lutte contre la criminalité internationale organisée", que les désordres liés à l’insécurité ne favorisent :

- les activités des mouvements religieux radicaux et terroristes en général et de la nébuleuse Al Qaida en particulier

- les mouvements de mercenaires et de leurs activités dans la sous région

- la circulation anarchique d’armes et de munitions de guerre

- le trafic des enfants et celui des drogues et substances psychotropes.

Avant de terminer, le ministre de la Sécurité Djibrill Bassolé a émis le voeu que les opérations de "Démolition Désarmement Réinsertion" (DDR) connaissent un plein succès en Côte d’Ivoire ainsi qu’au Libéria et ce, en application des normes juridiques établies par les Nations unies. Enfin, il a réaffirmé la disponibilité des Forces de sécurité du Burkina à œuvrer pour le rétablissement de la paix dans le cadre de la lutte contre l’insécurité transfrontalière, le terrorisme et la criminalité transnationale.

Les travaux qui ont débuté le matin vers 10 heures se sont poursuivis jusqu’au-delà de 18 heures.

Clarisse HEMA
Sidwaya


Communiqué final

A l’initiative de leurs Excellences, Laurent Gbagbo président de la République de Côte d’Ivoire, Blaise Compaoré, président du Burkina Faso, les ministres en charge de la Sécurité de Côte d’Ivoire et du Burkina Faso se sont rencontrés le lundi 26 juillet 2004 à Bobo-Dioulasso.

Cette rencontre a permis aux ministres d’échanger sur les problèmes liés à la sécurité des personnes et des biens que rencontrent l’ensemble de la sous-région en général et leur pays respectif en particulier.

Les deux ministres ont reconnu que le développement social, économique de leur pays et de la sous-région passe nécessairement par l’instauration d’un climat de paix et de sécurité. C’est pourquoi, ils ont pris l’engagement ferme de travailler en étroite collaboration en vue de trouver des solutions durables aux problèmes de sécurité que connaissent les pays et qui affectent leurs relations. De façon spécifique, les ministres se sont penchés sur les questions d’intérêt que sont :

- Le contrôle de la migration entre les deux pays conformément au texte en vigueur au sein de la CEDEAO et du Conseil de l’Entente

- La criminalité transfrontalière (trafic des armes, bracage de véhicles, coupeurs de route, trafic illicite des drogues, trafic des mineurs) ;

- La libre circulation des personnes et des biens ;

- Le contrôle des activités des mouvements religieux, radicaux et terroristes en général et du réseau Al Qaïda en particulier ;

- Le contrôle des mouvements et l’éradication des activités des mercenaires dans la sous-région.

Les deux ministres ont souligné la nécessité pour leurs pays de soutenir les efforts de la communauté internationale dans sa lutte contre le terrorisme. Cette rencontre que l’on peut qualifier d’historique a été fructueuse et ouvre ainsi la voie à un renforcement de la coopération entre la Côte d’Ivoire et le Burkina.

A l’issue des travaux qui se sont déroulés dans une ambiance cordiale et empreinte de sérénité, les deux ministres ont convenu de poursuivre les concertations périodiques et de se rencontrer chaque fois que surviennent des problèmes susceptibles de perturber la sécurité de leurs Etats respectifs et de porter atteinte aux relations de bon voisinage.

Fait à Bobo-Dioulasso, le 26 juillet 2004

Pour la République de Côte d’Ivoire,
Professeur Bléou Djezou Martin

Pour le Burkina Faso,
Djibrill Ypènè BASSOLE

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