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Naba Diané, coordinatrice provinciale des femmes CDP du Houet : “L’objectif commun des femmes doit actuellement être l’appropriation du quota genre”

Publié le mercredi 9 septembre 2009 à 04h31min

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Naba Diané

Réélue coordinatrice provinciale des femmes CDP du Houet en avril dernier dans une atmosphère tendue, la députée Hadja Naba Diané, se dit désormais confiante quant au retour de la paix. Elle invite ses camarades femmes du CDP Houet à se mobiliser dans la cohésion et la solidarité pour l’appropriation du quota genre.

Sidwaya (S) : Vous êtes à la tête de la coordination provinciale des femmes CDP du Houet pour un nouveau mandat. Seulement votre élection s’est faite dans un climat tendu. Comment se porte la coordination aujourd’hui ?

Naba Diané (N.D.) : Pour ce qui est de la coordination, il n’est un secret pour personne qu’elle a traversé des moments difficiles du fait de la discorde des femmes. Mais avec les interventions des uns et des autres, que la paix est de
retour à Bobo-Dioulasso et la coordination fonctionne très bien. Depuis notre installation, nous avons pu tenir trois réunions et nous avions programmé un atelier sur l’appropriation du quota genre qui n’a pas pu se tenir, parce qu’en son temps nous avons perdu le camarade Ludovic Tou. Mais nous comptons le reprogrammer et vous verrez en ce moment les capacités de mobilisation de notre coordination.

S. : En tant que première responsable des femmes et députée, que faites-vous concrètement pour un retour véritable de la paix entre les femmes de Bobo-Dioulasso ?

N.D. : Il y a un adage qui dit qu’on peut garder un troupeau de bœufs ou de moutons avec un seul bâton, mais quand il s’agit des hommes, il faut autant de bâtons que d’hommes. C’est pour dire qu’en tant que responsable, je ferai tout ce qu’il faut pour que nous puissions travailler ensemble. Ce qui me gène, c’est que certaines femmes pardonnent de la bouche et pas du cœur. Mais cela ne me décourage pas. Un autre problème : le plus souvent, ce sont les hommes qui nous manipulent pour pouvoir garder leur poste et nous empêcher d’accéder à des postes importants. Toutes les femmes devront prendre conscience de cela et se départir de ces mesquineries masculines pour la promotion de la femme et le développement du pays. En attendant, je mettrai tout en œuvre pour convier toutes les femmes à toutes les activités de la coordination. Notre objectif commun maintenant est de nous entendre afin de pouvoir vraiment nous approprier le quota genre.

S : Vous avez sûrement pris part au dernier congrès de votre parti le CDP. Qu’avez-vous retenu de ce congrès ?

N.B. : Effectivement j’ai pris part au congrès et ce que j’y ai retenu, c’est la culture de la paix et de la cohésion au sein du parti, et même avec les militants d’autres partis. J’ai aussi appris que tout bon militant doit être discipliné et respecter les règlements intérieurs du parti pour la bonne marche du Congrès pour la démocratie et le progrès. Ce qui m’a aussi marquée lors de ce congrès, ce sont les efforts fournis par les responsables à tous les niveaux, pour faire du CDP un parti démocratique bien organisé et qui gagne.

S. : Comment appréciez-vous la suspension de Salif Diallo des instances du CDP ?

N.D. : Cette suspension n’est aucunement une exclusion. Comme l’ont dit d’ailleurs nos responsables, c’est juste pour lui permettre de faire son autocritique en bonne et due forme. Ensuite il reviendra et il occupera sa place d’avant.

S. : Bientôt il sera question d’élection présidentielle au Burkina. La coordination provinciale des femmes CDP et Naba Diané ont-elles déjà un candidat ?

N.D. : Notre candidat ne sera autre que le président Blaise Compaoré. Et nous serons toujours mobilisées pour susciter sa candidature et le soutenir. Pour cela nous mettrons tout en œuvre pour convaincre les populations de le voter et surtout nous irons à la conquête de ceux qui étaient au CDP et qui, pour une raison ou une autre, ont quitté le navire. Nous allons les ramener à la maison et ensemble, nous travaillerons à faire réalité le programme de Blaise Compaoré.

S. : Que se passera-t-il au cas où le président Blaise Compaoré décidera de ne pas se présenter en 2010 ?

N.D. : Dans ce cas, nous allons suivre les directives du parti et nous voterons pour le candidat qu’il aura choisi.

S : Une autre question d’actualité, c’est l’opposition que les uns et les autres font entre le CDP et la FEDAP-BC. Qu’en pensez-vous ?

N.D. : La FEDAP-BC et le CDP sont de la même famille. Nous avons les mêmes objectifs, c’est-à dire soutenir le programme du Président du Faso. Nous sommes donc complémentaires. Il y a des responsables politiques du parti qui sont à la FEDAP-BC et si moi je le désire, je peux y adhérer. Il n’y a donc aucun problème entre ces deux structures.

S. : Quels sont les rapports que votre coordination entretient avec les femmes des autres partis, qu’elles soient de la mouvance ou de l’opposition ?

N.D. : Nos partis n’ont pas les mêmes programmes, donc politiquement nous ne pouvons pas travailler ensemble. Mais sur le plan social et humain, nous nous soutenons mutuellement et nous faisons beaucoup de choses ensemble.

S. : Faites-nous un bilan à mi-par cours de votre fonction de députée

N.D. : C’est mon premier mandat, et j’essaie de faire ce que je peux pour soulager les populations qui me sollicitent. Dernièrement, j’ai pu obtenir un prêt de 14 millions de FCFA que j’ai mis à la disposition des femmes afin qu’elles puissent mener des activités génératrices de revenus. A travers l’Assemblée nationale, j’ai pu m’outiller dans plusieurs domaines et j’ai pu monter beaucoup de projets en faveur de la région. En temps opportun, je vous les présenterai.

S. : Que pouvez-vous dire aux femmes qui, comme vous, voudront être élues députées ?

N.D. : Tout d’abord, je les inviterai à s’engager en politique, qu’elles se battent pour mériter les postes. Pour moi, une femme politique est une femme émancipée, car elle pourra utilement œuvrer pour la promotion de toutes les femmes et pour le développement de tout le pays. Alors, elles doivent avoir confiance en elles-mêmes, qu’elles soient instruites ou analphabètes, car elles ont toutes quelque chose à donner au
Burkina Faso.

Propos recueillis par
Clarisse HEMA

Sidwaya

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