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Pénurie de gaz à Ouagadougou : Un calvaire qui laisse place aux spéculations

Publié le mardi 8 septembre 2009 à 06h30min

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Cela fait pratiquement un mois que les consommateurs de Ouagadougou
et environnants éprouvent des difficultés à s’approvisionner en gaz butane. Malgré les efforts de la SONABHY pour soulager le consommateur, le calvaire continue. Des esprits malins profitent de cette situation pour se faire des sous.

Il fallait bien s’y attendre. La pénurie de gaz que connaît la ville de Ouagadougou a ouvert la porte aux spéculations de tous genres. Le malheur des uns faisant le bonheur des autres, l’occasion est belle pour certains de faire de bonnes affaires. C’est le cas de commerçants qui en temps normal, vendent des bouteilles vides et les accessoires, reconvertis pour la circonstance, en revendeurs de gaz butane.

Dans la journée du vendredi dernier, aux alentours du marché central Rood Woko, la bouteille de 6 kg chargé, se négociait à 2 500 F contre le prix normal qui est de 1 600 F. “Nous aussi, nous négocions avec quelqu’un qui nous livre du gaz”, s’est exclamé un jeune en guise de réponse à une dame qui se plaignait de cette spéculation. “C’est à prendre ou à laisser, Mme”, a-t-il ajouté. Après quelques hésitations, la cliente propose 2 250 pour la bouteille de 6 kg. Le marché conclu, le jeune empoche son argent. A la cité An III, non loin du dépôt STD-SODIGAZ, les mêmes bouteilles de 6 kg de la marque Oryx, se vendaient à 2 000 F, tandis que celles de 12 kg s’échangeaient à 4 500 F voire au-delà. “Ce n’est pas notre faute. Comme les livreurs habituels ne sont pas venus, nous avons dû louer un véhicule pour aller chercher du gaz d’où l’augmentation du prix pour récupérer l’argent du transport”, a expliqué le responsable.

A STD-SODIGAZ de la cité An III, les bouteilles les plus rares sont celles de 12 kg. Une longue file de bouteilles attendaient dans la soirée du vendredi 4 septembre, un camion annoncé pour 19 h. Là-bas, malgré cette forte demande, le prix fixé par l’Etat est strictement respecté. C’est le cas également dans les rayons des stations d’essence. C’est dire que la spéculation n’est pas seulement l’apanage des distributeurs habituels, petits revendeurs opportunistes se sont mis dans la danse.
Au regard de cette situation, il est fort probable que cette pénurie soit entretenue par des spéculateurs voulant s’enrichir sur le dos du consommateur.

Cela au regard des sorties de gaz régulières et en grande quantité au niveau du dépôt SONABHY. Selon le directeur technique de la SONABHY, Joseph Diasso, 150 tonnes de gaz dont 90 tonnes pour le plus gros distributeurs, STD-SODIGAZ ont été fournies aux distributeurs dans la soirée du vendredi 4 septembre 2009 . La même quantité aurait été fournie le mercredi 2 septembre dernier. Où donc, rentre toute cette quantité de gaz ? De deux choses l’une, ou peut-être les deux à la fois : par prudence ou imprudence, des individus pour se mettre à l’abri du besoin, essaieraient de s’approvisionner en quantité. Ce qui constitue un grand risque pour leur sécurité, car pouvant causer des incendies.
L’autre piste est qu’il existe un réseau parallèle dans la ville, faisant tout pour maintenir la pénurie. Dans ce cas, il revient à l’inspection générale des affaires économiques de faire son travail. Cela pour que les efforts fournis par l’Etat pour rendre le gaz accessible au plus grand nombre ne soient pas sapés par des individus mal intentionnés. Quant au consommateur, il devra faire pression sur lui-même pour ne pas tomber dans le piège des spéculateurs en refusant d’acheter du gaz à des prix exhorbitants.

Fatouma Sophie OUATTARA

Sidwaya

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Vos commentaires

  • Le 8 septembre 2009 à 20:22, par yeral dicko En réponse à : Pénurie de gaz à Ouagadougou : Un calvaire qui laisse place aux spéculations

    Ne parlez plus de la SONABHY s’il vous plait,cette société a mal a son patronat ! plus de 15ans de gouvernance le risque d’être moins efficace est bien réel !Comment une société comme la sonabhy peut se déclarer en faillite et ca ne préoccupe personne dans ce pays ! Vendre les brochettes et faire des bénéfices dans ce pays est plus dure que de vendre les produits de la sonabhy ! Même un gaou ne peut pas faire faillite à la sonabhy A ton avis koro yamyélé !

    • Le 9 septembre 2009 à 09:42, par tinbo En réponse à : Pénurie de gaz à Ouagadougou : Un calvaire qui laisse place aux spéculations

      Beaucoup de commerçants burkinabé prient nuit et jour pour avoir de pareilles situations en vue d’augmenter les capital.chose qui ne les profite aucunement d’ailleurs.prions Dieu qu’il nous epargne de ces genres de situations et laissons chacun avec sa conscience.
      QUE LE TOUT PUISSANT NOUS SAUVE !!!

  • Le 9 septembre 2009 à 17:02, par Rasta populos En réponse à : Pénurie de gaz à Ouagadougou : Un calvaire qui laisse place aux spéculations

    Madame le journaliste, vous avez bien fait de produire un article sur le phénomène. Mais je ne suis pas satisfait car vous n’êtes pas allé plus loin. C’est à ces occasions que vous devez forger votre plume. Vous devez faire de l’investigation pour connaitre la vérité et la reveler, c’est en cela que vous nous éduquerez, nous le peuple. Il vous appartient de chercher et je ne pense pas qu’il y ait obstacle en la matière. Vous n’avez rien à craindre car ce n’est pas une investigation politique. Les consommateurs ne peuvent pas faire cela, ils peuvent plutôt vous aider. Merci pour l’article

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