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Gabon : L’opposition gagne la présidentielle, mais perd la présidence

Publié le lundi 7 septembre 2009 à 03h22min

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L’opposant André Mba

41,73% pour Ali Ben Bongo, 25,88% pour Pierre Mamboundou et 25,23% pour André Mba Obame, tel est le verdict des urnes de la présidentielle gabonaise, tenue le 30 août dernier. Des résultats validés le 4 septembre courant par la Cour constitutionnelle, qui fait donc du fils aîné d’Omar Bongo, le 4e président de ce pays. Exit donc toutes les ambitions des autres candidats, qui avaient fourbi leurs armes pour cette bataille du palais du bord du mer.

Sitôt les résultats connus, voici le Gabon, du moins Port- Gentil, sa capitale économique, transformée en un « Far- West » par les militants de l’opposition qui estiment que leurs leaders ont été floués de leur victoire. Casses de biens publics, courses-poursuites deviennent des scènes familières comme elles l’ont été ailleurs en Afrique où des élections ont été supposées truquées ou tronquées.

« Au Gabon, la France n’a pas de candidat », avait martelé Nicolas Sarkozy le 16 juin 2009 lors des obsèques de Bongo père, une position de neutralité que ne partagent pas tous ces Gabonais sortis ces derniers jours pour dénoncer ce qu’ils appellent l’adoubement du vainqueur du scrutin.

D’où l’autodafé du consul de France à Port-Gentil et le sac de stations-service TOTAL. Sans oublier les macchabées. A l’évidence, l’opposition y voit une subtile poursuite de la Françafrique ou ce qui en reste vu que beaucoup de ses ténors ne sont plus de ce monde. Et si ces opposants s’en prennent à l’ex-patrie-mère, c’est qu’ils croient dur comme fer que sans le feu orange de Paris, Ali Bongo Ondimba aurait mordu la poussière.

Regardons plutôt les chiffres et laissons de côté ce lien ombilical jalonné de haut et de bas qui lie le Gabon et la France qu’a si bien essayé de décortiquer Jean-François Obiang (1) : les scores de Mamboundou et de Mba Obame culminent autour de 51%.

Les deux challengers du nouvel élu forment donc une majorité, ils auraient donc pu balancer les suffrages du vainqueur s’ils se mettaient ensemble, une union capitale d’autant plus qu’ils savaient tous les deux qu’avec ce mode de scrutin(un seul tour) « c’est un coup KO ».

L’opposition a donc gagné mathématiquement la présidentielle... Pour majorité relative qu’elle soit, Ali Bongo est, selon ses opposants, arithmétiquement minoritaire. Obnubilés par un antibongoisme primaire, le duo « Manboundou-Mba Obame » et d’une manière générale le camp « TSA » (tout sauf Ali) n’a pas su anticiper le danger que représentait ce scrutin où Ali partait hyperfavori, car ayant un nom (il lui restait à se faire un prénom), la machine électorale et l’argent. Et pour ne rien arranger pour ces opposants, Libreville, la capitale, qui représente 40% de l’électorat, constituait le vivier pro-Bongo depuis des lustres. ...Mais cette opposition perd la présidence par inconséquence :

le rendez-vous historique aurait dû s’opérer surtout pour Pierre Mamboundou, qui était le mieux placé, du fait même qu’il est relativement vierge, n’ayant jamais soupé avec le défunt chef de l’Etat.

Il pouvait donc faire mouche. C’est toujours ainsi avec certains opposants qui, incapables de mettre en sourdine leur ego, ratent une chance d’accéder à la magistrature suprême. A leur décharge ici, le match était déséquilibré, mais jouable !

Une grande leçon que ces opposants doivent rapidement appréhender, car autant ils ont vite compris que la politique de la chaise vide était inopérante, voire suicidaire, autant ils doivent intérioriser que dans un vote à un seul tour, tout se joue en amont et avec celui qui est mieux placé au lieu de disperser les voix comme s’il y avait une seconde chance.

L’opposition est hélas mal venue de râler a posteriori et « d’appeler à la résistance », elle dont l’introuvable unité est la chose la mieux partagée. Ali Bongo Ondimba a pris sa chose, il a été élu, « mal élu » rectifieront ses adversaires qui ne pourront que mariner dans leur amertume tout en faisant aussi leur introspection en attendant 2016. Car, comme le disait le général Mc Arthur, toute défaite se ramène à deux mots : « trop tard ».

Z.Dieudonné Zoungrana


Note : in France-Gabon. Pratiques clientélistes et logiques d’Etat de Jean-François Obiang.

Journal du Jeudi

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Vos commentaires

  • Le 7 septembre 2009 à 03:40, par Le baobab En réponse à : Gabon : L’opposition gagne la présidentielle, mais perd la présidence

    Votre article raconte que libreville est pro- Bongo ce qui est faux. De plus au Gabon Ali ben n’as aucune popularite c’est un enfant gate qui ne connait rien a la democratie ou a la politique. A l’avenir n’ecrivez pas d’article qui soutient les betises des dirigeants de ce monde qui pense que l’Afique est synonyme de pauvrete !!!

  • Le 7 septembre 2009 à 03:49, par Mike En réponse à : Gabon : L’opposition gagne la présidentielle, mais perd la présidence

    N’importe quoi, cet article ! Ce que l’opposition reproche à Ali ce n’est pas -comme vous- dites d’être arithmétiquement minoritaire, mais d’avoir falsifié le résultat du scrutin.
    Et ça, monsieur le journaliste, aucune union de candidats n’aurait pu le battre !

  • Le 7 septembre 2009 à 08:42, par pompe afrik En réponse à : Gabon : L’opposition gagne la présidentielle, mais perd la présidence

    Votre article ne reflète pas la réalité, les chiffres officielle sur lesquels vous basez votre théorie sont faux et tout le monde le sait, les PV des résultats n’ont pas été signé par les représentants des candidats dans les bureaux de vote mais dans les gouvernorats sans les dits représentants, les vrais PV sont ceux qu’ils ont en leur possession et qui ont été signé au bureau de vote et acceptés par l’ensemble des représentants des candidats de chaque bureau de vote. Tous les sondages effectués au sortir des urnes donnaient Ali BONGO loin derrière MBA OBAME et MANBOUNDOU.

  • Le 7 septembre 2009 à 10:54, par yidjentoua En réponse à : Gabon : L’opposition gagne la présidentielle, mais perd la présidence

    mon cher pompe afrique ali bongo a pri sa chose arrete de raconte n imporquoi si l opposition s etait unies il allai gagne mai comme il ne veule pa partager chaqun va seul bonne chance ali bongo

    • Le 7 septembre 2009 à 18:55, par pompe afrik En réponse à : Gabon : L’opposition gagne la présidentielle, mais perd la présidence

      Qu’il y ait eu 1 ou 10 opposants, le résultat aurait été le même car le PDG (parti au pouvoir) maitrise le processus électoral, les dés sont pipé d’avance car la famille BONGO siège dans tout les conseils d’administrations des entreprises françafricaine et détournent l’argent public pour le distribuer au partis politique français, si il n’avait pas faussé les résultats, ils risqueraient tous la prisons avec les trésoriers de l’UMP, du PS, du MODEM etc...

  • Le 7 septembre 2009 à 11:24, par La joyeuse En réponse à : Gabon : L’opposition gagne la présidentielle, mais perd la présidence

    c’est bien fait pour eux. Ce qui me fait très mal en Afrique, c’est le manque d’unité de l’opposition. Voyez comment ils auraient écarté Ali de la chaise de son père s’il s’étaient mis ensemble. Il n’y aurait eu aucune polémique. Espérons que cela leur servira de leçon pour les années à venir. En attendant, ils sont obligé de grincer des dents et de regréter amèrement leur volonté absolue, chacun de son coté de s’affirmer. Il faut souvent des sacrifices pour venir à bout d’un commun adversaire.

  • Le 7 septembre 2009 à 12:58, par Diarradougou En réponse à : Gabon : L’opposition gagne la présidentielle, mais perd la présidence

    En m’inscrivant dans la ligne de la reaction precedente, je m’etonne que cet article ne prend la moindre precaution avec les resultats officiels de cette election gabonaise dont la veracite est on ne peut plus douteuse. Pas digne d’un chef de desk politique d’un organe de presse parmi les mieux implantes au Burkina.

    Du coup, toute l’analyse qui s’en suit perd de la hauteur. C’est tout simplement dommage. Meme si le message que le papier tente de vehiculer garde toute sa pertinence : l’errance des opposants africains, pour fait d’ego demesure.

    Merci de prendre ce recul de temps a autre, Cher Gratte-papier

  • Le 7 septembre 2009 à 16:51, par à quand l’Afrique En réponse à : Gabon : L’opposition gagne la présidentielle, mais perd la présidence

    Mon cher ami "pompe afrique" ce qu’on voit içi ce sont les resultats officiels.Loin d moi tout soutien à Ali Bongo ; mais il faut reconnaitre que l’opposition aurait du présenté un seul candidat en occurence Manboudou qui est toujour resté à l’écart du pouvoir Bongo.Il etait donc plus crédible mieu placé pour les Gabonais qui ont soif de changement et qui sont éssouflé et diminuer par cette mal gouvernance du clan Bongo.
    l’opposition a peut ètre tirée les léçon.rendez vous pour les prochaines echeances.

  • Le 7 septembre 2009 à 17:37, par pana En réponse à : Gabon : L’opposition gagne la présidentielle, mais perd la présidence

    Dire que l’opposition a perdu parcequ’elle était désunie me fait sourire. Si Ali Bongo avait eu un seul candidat en face de lui, il aurait gagné avec 51% et non 41,73. Avoir un seul candidat en face n’aurait pas rendu la fraude impossible pour autant. Allez demander à John Fru Ndi qui a "perdu" face à Biya en 1992...ou à Al Gore en 2000 face à Bush...

  • Le 7 septembre 2009 à 19:43 En réponse à : Gabon : L’opposition gagne la présidentielle, mais perd la présidence

    Pourquoi 4e president, qui sont les trois autres ? Leon Mba, Bongo et qui dáutre ? Il faut se renseigner quand tu ne sais pas . Et c’est ça le probleme avec toi. Tu fais semblant de connaitre alors que tu ne connais. L’intermede de la dame ne compte pas car elle n’est pas elue sinon Alain Poher aura été president à deux reprises sous la 5e republique.
    Ratrappe-toi

  • Le 7 septembre 2009 à 20:55, par Abdoul Malick En réponse à : Gabon : L’opposition gagne la présidentielle, mais perd la présidence

    Du déjà vu sous nos cieux, et du ..."sera encore vu". Suivez mon regard.

    Salam !

  • Le 8 septembre 2009 à 11:03, par DOSSI En réponse à : Gabon : L’opposition gagne la présidentielle, mais perd la présidence

    CE qui est frappant dans cet article , c’est la naïveté sinon la malhonnêté. L’article semble vouloir nous faire admettre que c’est parce que les deux candidat n’étaient pas unis qu’ils ont perdu...Je vous dis que si c’était un seul candidat de l’opposition , la fraude se serait faite autrement ! Le cas du Kenya et d’autres pays comme le Togo ...montre bien que même une opposition unie n’échappe pas à la machine de la fraude pour ces dynastiques du pouvoir. Il y a une seule solution aujourd’hui ! Que les peuplent s’arment de courage pour renverser effectivement et définitivement ces monarchies prédatrices, afin que le continent africain connaisse un peu de paix et de justice sociale.

  • Le 8 septembre 2009 à 20:41, par un citoyen En réponse à : Gabon : L’opposition gagne la présidentielle, mais perd la présidence

    Ceux qui croient en l’union des opposants en Afrique pour gagner les élections REVENT, si non qu’ils DELIRENT.

    Opposants du BURKINA, "UNISSEZ-VOUS ! REUNISSEZ-VOUS ! COLMATEZ-VOUS ! RECOLMATEZ-VOUS et REGROUPEZ-VOUS !

    Personne de vous n’inogurera LE TRES SAINT PALAIS de KOSSIAM.

    Qui dit mieux ??? Qui dit FAUX ???

    SALUT.

  • Le 1er octobre 2009 à 15:06, par Port-Gentil Gabon En réponse à : Gabon : L’opposition gagne la présidentielle, mais perd la présidence

    Port-Gentil, si nous sommes réellement africains et noirs, nous devons nous aimer et s’accorder sur nos valeurs. Si vous êtes d’une même famille et que vous dites à un patron, j’aime bien mon frère ; votre carière est finie. Mais, si vous dites, je haie mon frère, vous aurez une bonne carrière. En gros, L’Afrique Centrale surtout, ne sera jamais dirigée par des africains qui aiment leurs frères, surtout que son développement passe necessairement par ces puissances des bandits.

    Je suis gabonais et vivant au Gabon, même si on avait 50 candidats, qui est prêt à aller donner sa voix à un Fils de Bongo ? Les ministres, leurs familles, les Directeurs des Administrations privées et Publiques et leurs familles. Ils ne sont pas nbreux. Ce qui s’est passé au Gabon, est à consommer. Qustion : Qu’est-ce que les pères des indépendances ont fait ? Rentrons-nous dans une colonisation ? Quel sera son nom ?

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