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Vacances gouvernementales 2009 : La récréation est terminée !

Publié le lundi 7 septembre 2009 à 03h21min

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Après quelques semaines de décrasse plus ou moins méritées, le gouvernement burkinabè au grand complet retourne progressivement à la paperasse. Sur ce point, les priorités ne manquaient pas, avant même que les nuages ne déversent “l’apocalypse” sur le pays.

Les vacances gouvernementales 2009, c’est donc terminé pour les ministres du Faso. Ainsi, après avoir momentanément abandonné les lambris dorés de la république au nom d’un exotisme champêtre avéré ou non, certains ministres renouent progressivement avec les dossiers chauds. Les dégâts causés par la pluie torrentielle de mardi dernier à Ouagadougou est donc le premier dossier sur la table du Conseil des ministres. Nul doute que les moyens nécessaires pour faire face sont au-delà de ceux de la commune.
Sur le versant éducatif, les quatre ministres en charge desdits départements ne vont pas s’ennuyer, rentrée scolaire et académique oblige. Vite, il faut donc remettre le fil sur le métier à tisser ! C’est le cas, notamment, au niveau de l’enseignement de Base, où le train de la reprise ne devrait pas être trop difficile à remettre sur les rails.
Les sessions des examens scolaires se sont relativement bien déroulées dans l’ensemble, à la satisfaction générale des élèves, des parents et des enseignants.

Par ailleurs et comme chaque année à la même période, les meilleurs acteurs récoltent les fruits de leurs durs labeurs, à travers des cérémonies de récompenses, au goût très médiatique.
Au supérieur, par contre, la météo risque d’être moins clémente avec les différents acteurs. L’année académique 2008-2009 est en train de jouer les prolongations en ce moment, tandis que les enseignants continuent de maugréer. Pendant ce temps, les nouveaux bacheliers attendant impatiemment qu’on veuille bien leur ouvrir les portes du système. Leur rentrée a d’ailleurs été programmée pour le 5 janvier 2010 ! En un mot, tout reste encore à régler, car rien ne dit que les mêmes causes ne produiront pas les mêmes effets.

Le secteur de l’agriculture, lui non plus, ne sera épargné par le feu croisé des regards. Et pour cause, la saison d’hivernage s’est définitivement installée dans les champs, en dépit des caprices de la pluviométrie : tantôt diluviennes, tantôt à petites gouttes, les larmes célestes sont tout simplement insondables. En matière agricole, le chef du gouvernement burkinabè semble bien décidé à ravir la vedette à son ministre de l’Agriculture, de l’Hydraulique et des Ressources halieutiques. Très en pointe, Tertius Zongo manifeste une hyperprésence sur le terrain. Au risque parfois de gêner Laurent Sedgo, le titulaire du maroquin.
Dans les plaines rizicoles ou sur les terres des exploitants privés, le coordonnateur de l’action gouvernementale tend à se faire plus proche des producteurs et de leurs réalités. Une visite par-ci, des conseils et des explications sur l’état d’avancement des cultures par-là... En un mot, la tactique qui se dessine progressivement est claire : combler impérativement le vide laissé par Gorba. Une mission qui, si l’on en juge par l’activisme déployé pour sa réussite, requiert de grands sacrifices en termes de disponibilité et d’énergie.
Sur le plan diplomatique également, l’on suivra avec une attention toute particulière l’évolution de la situation politique au Togo et en Côte-d’Ivoire, deux pays engagés dans des processus de sortie de crise à travers des élections.

Pour ce qui est de la Côte-d’Ivoire, la date du 29 novembre serait toujours tenable pour départager les prétendants à la magistrature suprême, dit-on. Blaise Compaoré, qui vient de se payer des villégiatures royales au Maroc, joue sa crédibilité dans l’affaire. En cas de sortie de crise effective et confirmée par la mise en place d’un nouvel exécutif sur les bords de la lagune Ebrié, le (p)résident burkinabè sera, sans conteste, l’un des plus heureux.
Ce qui est plus que certain, en revanche, c’est que le compte à rebours à commencé, concernant la présidentielle de 2010 au Burkina même. Et qui, mieux que le ministère de l’Administration territoriale et de la Décentralisation, peut être intéressé par l’organisation du scrutin ? De toute façon, la pression est telle qu’il n’a pas d’autre choix : il doit aller au charbon.
D’un côté, les partis politiques et leur candidat (avéré ou putatif) veillent au grain. De l’autre, ce sont les organisations de la société civile qui sont en alerte, afin de jouer convenablement leur partition. Dans ces conditions, le ministère de la Communication, lui aussi, est plus que jamais interpellé. Son rôle, on le sait, est essentiel dans la création d’un environnement propice à l’expression du suffrage populaire. Ceci, en accord avec les autorités en charge de la régulation des médias.

Sur le plan sécuritaire, les forces de sécurité ne sont toujours pas parvenues à mettre le grappin sur le « sniper » fou du secteur 17, l’homme à la hache. Du coup, la psychose s’est emparée des Ouagalais. Ce qui signifie que le « Colonel » a du pain sur la planche.
D’une manière générale, c’est l’ensemble du gouvernement qui est interpellé par les exigences de la lutte contre la pauvreté. Laquelle tarde à produire ses effets, si l’on en juge par les réactions de certains analystes et commentateurs. Ces derniers dénoncent les effets pervers d’une fracture sociale qui continuerait de gagner du terrain.
Il est à espérer alors que les vacances dont les ministres ont bénéficié n’auront pas été que des moments de détente pour la république. Souhaitons, au contraire, qu’elles aient aidé les uns et les autres à faire le plein d’inspiration, afin de s’attaquer aux réalités quotidiennes du pays. Dans cette optique, c’est l’autorité de Tertius Zongo qui est mise à l’index.

En effet, lors de sa prise de fonction, le 5e Premier ministre de la IVe République avait officiellement mis la culture du résultat au centre de ses préoccupations. Certes, à plusieurs reprises, il a confessé l’existence d’une grille d’évaluation des performances ministérielles. Une mesure dont le but final était de redonner force et vigueur à la machine administrative ; malheureusement, son contenu demeure encore à « usage interne ». A moins que, d’ici là, les citoyens ne songent à leur tour à noter l’action de leurs ministres et de leur chef, selon des critères qui leur seraient propres.

A. Traoré

Journal du Jeudi

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