90 m3 d’eau s’échappent chaque seconde du barrage hydroélectrique de Bagré vers le Ghana. Cela a été rendu possible grâce à l’ouverture d’une vanne du barrage par la SONABEL. C’était le vendredi 4 septembre aux environs de 10h 35 mn. La raison de cette manœuvre est d’éviter qu’un trop plein d’eau n’endommage l’ouvrage. Suite à la grande pluie du 1er septembre, le niveau d’eau du barrage est monté de 2 mètres. A la date, il ne restait que 65 cm d’eau pour que le barrage se remplisse. D’une capacité de 1,7 milliards de m3, le barrage de Bagré affichait un volume de 1,5 milliards de m3 avant l’ouverture de la vanne. Pourquoi alors ouvrir la vanne avant même que le barrage ne soit totalement rempli ? A cette interrogation, Founéné Millogo, chef de service hydraulique a donné la réponse suivante : "Nous avons anticipé afin d’éviter les inondations en aval.

La vanne a été ouverte de sorte à laisser échapper une faible quantité d’eau (90 m3/s)". De l’avis de ce technicien de la SONABEL, laisser le barrage se remplir et évacuer brutalement le trop plein aura pour conséquences de provoquer des inondations au Burkina Faso et au Ghana. Aussi, l’ouverture de la vanne permet de réguler le flux d’eau qui arrive et qui s’échappe du barrage. "Le remplissage du barrage se fera alors plus lentement", soutient-il car, avec les pluies, le barrage n’arrête pas de recueillir de l’eau. Il y a un mois environ, la physionomie du barrage était de loin contraire de ce que l’on observe aujourd’hui. Le niveau d’eau, faute de précipitations, était tellement bas que la SONABEL a failli arrêter la production d’électricité par ce barrage. Pendant cette difficile période, la capacité de production d’électricité du barrage hydroélectrique de Bagré s’est considérablement réduite à 8 mégawatt.

Aujourd’hui, la situation a favorablement évolué. Avec le sourire, M. Millogo a indiqué que la production de l’ouvrage est passée à environ 15 mégawatts. L’apport en énergie électrique du barrage de Bagré représente environ 10% de la consommation du Centre régional de consommation de Ouagadougou (CRCO).
Avec l’ouverture de la vanne, les eaux se dirigent en territoire ghanéen, notamment dans le barrage hydroélectrique d’Akossombo. Le consul du Ghana au Burkina, Mumuni Kofi Amuquandoh a salué la franche collaboration entre les deux pays en matière de gestion de l’eau. Il a souligné que le Ghana informé de l’évacuation d’une partie du barrage a pris des dispositions : "Nous avons diffusé des communiqués afin de sensibiliser les riverains sur les risques que cela comporte", a-t-il indiqué.

Rabankhi Abou-Bâkr ZIDA

Sidwaya