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Pluie diluvienne à Ouagadougou : 263 mm d’eau noie la capitale

Publié le jeudi 3 septembre 2009 à 02h39min

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Le mot "déluge" n’est certainement pas trop fort pour qualifier le calvaire que la capitale burkinabè et ses habitants ont vécu, mardi 1er septembre 2009 de 4h du matin à 15 h 30 du soir. Une pluie diluvienne d’une rare précipitation, 263,3 millimètres (mm) d’eau en une seule journée, a transformé Ouagadougou en une vaste retenue d’eau. De toute mémoire, le Burkina Faso n’a jamais enregistré autant de quantité d’eau pluvieuse. Les barrages sont sortis de leur lit, les caniveaux sont vite débordés, des ponts ont cédé…Des véhicules flottant sur les eaux, des motocyclettes disparues, des risques de noyade des usagers, des milliers de sans abri… Les flots et les trombes d’eau ont eu raison de nombreux habitats tels des châteaux de sable.

"La capitale s’est tout simplement inondée".

Les différents services ont tourné au ralenti ce jour-là. De nombreux travailleurs ont éprouvé des difficultés pour rallier leur bureau. A l’instar de Atlantide et de Gondwana, ce continent et cette île engloutis par les océans Atlantique et Indien, des quartiers entiers n’existent qu’à travers des décombres. Signe éloquent de cette furie de la pluie, le Centre hospitalier universitaire Yalgado-Ouédraogo (CHU-YO) dont l’un des murs s’est écroulé mettant le personnel soignant, les malades et le matériel sanitaire dans l’eau. Le rappel des forces de défense et de sécurité pour renforcer les actions des sapeurs-pompiers ainsi que la descente du Premier ministre, Tertius Zongo sur les lieux traduisent l’ampleur des dégâts bien "d’une ville sinistrée".

Les ponts n’ont pas tenu

La population de Ouagadougou s’est réveillée le 1er septembre 2009 les pieds dans l’eau. Une grande pluie de plus de 10 heures de temps s’est abattue sur la capitale. Une grande quantité d’eau provoquant des inondations, des effondrements de maisons, des destructions de points, etc. Le premier bilan fait état de nombreuses pertes en matériel. La capitale Ouagadougou est inondée. C’était le 1er septembre 2009. Une grande pluie jamais enregistrée pendant la saison en cours s’est mise à tomber sans répit. Plus de 10 heures de pluie, c’est du jamais vu sous ce ciel soudano-sahélien. Selon un septuagénaire, "depuis 1952, il n’a plus jamais vu une pluie pareille".
Dans la matinée, certains quartiers situés dans les arrondissements de Sig-Noghin, Boulmiougou et Nongr-Massom étaient coupés du centre-ville.
L’eau coulait sous et sur les ponts. Presque tous les ponts étaient submergés.

Sur l’avenue Yennenga, l’avenue Kadiogo et l’avenue de la Liberté, les usagers étaient bloqués de chaque côté des principaux ponts.
Impossible de traverser. On ne reconnaissait plus les limites de l’ouvrage. Le Centre culturel des armées, l’hôtel du soldat, la cinémathèque du FESPACO sont dans l’eau. A l’hôtel du soldat, l’eau était même au niveau des fenêtres des chambres. A Dapoya, les riverains de l’avenue de la Liberté étaient tous sans abri. Le barrage n°2 est débordé. Les cours sont inondées.
Les habitants se cherchent sur le bitume de l’avenue de la Liberté, laissant tous leurs biens matériels dans les eaux.
"J’ai 52 ans, je n’ai jamais vu une telle pluie. Rien n’a pas pu être sauvé, tous nos effets sont restés dans les eaux", s’est exprimé un conseiller de l’arrondissement de Baskuy, habitant à Dapoya (secteur n°12), Clément Tiendrebéogo. Dans ce quartier, les sapeurs-pompiers étaient dans l’eau à la recherche d’éventuels sinistrés. Un bilan officiel viendrait peut-être préciser les dégâts enregistrés dans la capitale.

Boureima SANGA


Journée noire à Ouaga

Circuler après l’averse qui s’est abattue sur Ouagadougou prenait parfois des allures de prouesse. Yacouba Zerbo, ancien chauffeur à la retraite, est sorti miraculeusement indemne après avoir été emporté par les eaux.De mémoire de Burkinabè, sinon d’habitants de Paspanga et de Dapoya, pareille inondation n’a jamais été vécue. La plupart des maisons en banco longeant le canal de Paspanga se sont effondrées les unes après les autres. Toute la partie Nord de l’avenue 56 a été envahie par les eaux, rendant la circulation impossible jusque tard dans l’après-midi.
"Tôt le matin, quand nous avons vu l’eau monter, nous avons pris quelques effets, notamment des papiers importants et des sacs faciles à transporter que nous avons confiés à des voisins qui habitent plus en hauteur. Puis après, on a évacué les lieux", nous confie un étudiant.
Un autre étudiant, lui, n’a pu rien emporter. Comme eux, beaucoup d’autres personnes sont sinistrées. Des deux côtés du canal, des habitants ont trouvé refuge sous les immeubles ou sur les voies bitumées. Des centaines de personnes se sont regroupées à l’intersection de l’avenue 56 et celle menant vers la centrale électrique de la SONABEL, toujours sous la pluie battante.

Des dizaines de sapeurs-pompiers y étaient et s’affairaient à déployer leur matériel. Le commandant de la 1re compagnie de la Brigade nationale de sapeurs-pompiers, Ibrahim Compaoré et ses hommes, qui étaient sur place depuis la montée des eaux, s’apprêtaient, aux environs de 15 h, à inspecter la zone du barrage et du bas-fond jouxtant la centrale électrique.
"Nous sommes en train d’évacuer des sinistrés qui sont toujours dans des arbres et des maisons. Nous avons fait appel à l’Armée pour nous appuyer dans ce sens", a expliqué M. Compaoré. Les sapeurs-pompiers ont pu sauver la vie de plusieurs personnes. "Nous avons évacué 80 personnes dans la zone de Paspanga et de Dapoya longeant le canal, parmi lesquelles, il y a quelques blessés", a ajouté le commandant.

Souleymane SAWADOGO


La station de traitement d’eau potable de Paspanga inondée

Les équipes de l’ONEA mobilisées Suite à la pluie torrentielle exceptionnelle tombée le mardi 1er septembre 2009 dans la capitale, l’Office national de l’eau et de l’assainissement (ONEA) informe les populations de la ville de Ouagadougou que les installations de la station de traitement d’eau potable de Paspanga ont été totalement inondées. De ce fait, cette station qui produit 30% de l’eau consommée par la ville est hors de service pour une période indéterminée.
Cette situation engendrera des perturbations pouvant aller des baisses de pression à des coupures d’eau. Les secteurs qui seront principalement affectés par cet état de fait sont :

1,2,3,4,5,6,7,8,9,10,11,12,13, 15, 16 et 19.

Des mesures immédiates ont été prises par l’ONEA pour alimenter les zones concernées (secteurs centraux) par les châteaux d’eau de la périphérique de la ville.
Chers abonnés, l’ONEA, toujours à votre service, met à votre disposition des numéros d’urgence pour signaler tout dysfonctionnement ou problème spécifique :

- 80 00 11 11
- 70 39 30 24
- 70 22 22 78

Les équipes de l’ONEA feront un état exact des dégâts engendrés lorsque les eaux se seront retirées du site. Sachez, chers clients, que la station de Ziga, qui contribue pour 70% de la production de la ville, n’est pas affectée.
Nous vous tiendrons régulièrement au courant de l’évolution de la situation et vous assurons que des mesures et dispositions idoines seront prises pour rétablir la distribution normale.
L’ONEA s’excuse de cette situation liée à un cas de force majeure et s’engage à prendre toutes les dispositions utiles pour une reprise normale de la distribution.

Le Service communication et relations publiques

Sidwaya

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