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INONDATIONS À OUAGADOUGOU : Comment les sinistrés se débrouillent

Publié le jeudi 3 septembre 2009 à 02h39min

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Au lendemain de la pluie diluvienne qui a occasionné d’énormes dégâts dus à l’inondation dans plusieurs quartiers de Ouagadougou, l’heure est désormais aux évaluations. Le mercredi 2 septembre, nous avons fait un tour dans certains des quartiers sinistrés de la capitale pour constater de visu l’ampleur des dégâts et les conditions de relogement des sinistrés.

A 10 h sonnantes, notre équipe a mis le cap sur le quartier Tanghin, secteur 24, précisément dans le sous- quartier Saabin. Au niveau du pont du barrage n° 2 les forces de l’ordre tentent de réguler la circulation. Les abords de la voie, dans les parages de la centrale thermique de la Sonabel, sont encombrés par les effets des habitants sinistrés. De loin, dans les décombres des maisons complètement soufflées par la force de l’eau, certains habitants tentent d’y récupérer le reste de leurs biens toujours enfouis. N’Djidé Ouattara /Kafoulo, étudiante en 3e année d’anglais, a, quant à elle, pu retirer ses affaires des décombres. Mais ses cours et ses papiers ont été emportés par les eaux. Certains documents qu’elle a pu retirer des eaux sont complètement détruits. " Je ne pourrai même pas toucher mon argent du Foner", dit-elle, le visage triste.

"Nous ne pouvons même pas aller composer à l’université, alors que les devoirs sont programmés pour le 5 septembre", a ajouté Moussa Ouattara, frère de N’Djidé. Il était pratiquement 11h quand nous sommes arrivés chez le vieux Etienne Bamogo au quartier Saabin du secteur 24. On constate que pratiquement toutes les maisons (au moins quatre) construites en banco sont totalement réduites en amas de terre. "Nous ne savons pas où aller. Pour l’instant, nous sommes logés au complexe scolaire Le Messager et l’école Malgré", nous a confié le vieux Bamogo.

Des écoles transformées, en camps de réfugiés

Nous nous proposons donc de rendre visite aux sinistrés de ce quartier relogés au complexe scolaire Le Messager. Mais bien avant cela, un guide du quartier que nous avons rencontré, se propose de nous conduire d’abord chez le chef du quartier, le Kombi Naaba Sanem. C’est dans une petite maison en dur que nous avons rencontré le chef assis sur un matelas posé sur une natte. Cette petite maison qui a résisté aux forces de l’eau a été inondée. L’humidité de la terrasse et humections des murs le confirment. Visiblement blessé, cet ancien député PDP/PS nous a expliqué que c’est en voulant récuper son ventilateur qu’il s’est fait mal au genou. Il ne reste au chef du quartier Saabin que sa maisonnette. La maison principale construite en banco n’est qu’un amas de terre.

Au groupe scolaire Le Messager, ce lieu, loin de ressembler maintenant à une école, ressemble beaucoup plus à un camp de réfugiés. Des habits étalés par-ci, des matelas et des ustensiles de cuisine par-là ; des femmes, des enfants et des vieillards installés de part et d’autre. Notre guide nous explique que 14 salles de classe ont été réquisitionnées pour reloger les sinistrés. Adjara Nikiema, mère de 4 enfants, nous confie qu’ils sont 6 à être logés en ce lieu, elle, son mari et leurs 4 enfants. "Nous n’avons pas eu à manger hier nuit. Chacun s’est débrouillé comme il pouvait", nous a-t-elle dit. "Nous avons dormi à même le sol sur des sachets", renchérit-elle. Par la suite, nous observons un homme en train de recenser les sinistrés. Approché, l’homme nous dit qu’il est de l’Action sociale et est là pour le recensement des sinistrés. Notre guide lui fait savoir que le conseil municipal a déjà fait le recensement des personnes logées au sein de cette école. Apparemment, il y a un manque de coordination entre les structures de la mairie et les services de l’Action sociale.

Aux environs de 12 h 30, nous quittions les lieux, direction Dapoya. Dans ce quartier, nous avons rencontré, à l’école catholique Sacré-Coeur, Honoré Bedié de l’Association AJUSTES Burkina chargé par la mairie d’effectuer le recensement des personnes relogées dans cette école. Bien qu’il ait transmis une première liste aux autorités municipales, celles-ci n’ont toujours pas réagi, confie-t-il. Pour le moment, c’est le curé de l’église de Dapoya qui a apporté une quarantaine de couvertures et aussi le responsable de Fasonet qui a organisé une distribution de pain et de conserves. Selon Honoré Bedié, au niveau du recensement, les sinistrés étaient environ 700 alors que d’autres affluaient toujours. Mme Zara Compaoré née Ouédraogo de "Fasonet service", quant à elle prépare sur place des repas pour les personnes sinistrées. "Nous avons préparé du café la nuit ainsi que ce matin et nous sommes en train de faire du riz au gras pour midi", dit Mme Compaoré. Cette femme, par cette action, espère ainsi soulager ces personnes en difficulté en attendant que le ministère de l’Action sociale se manifeste.

Au moment de quitter les lieux, nous avons rencontré le médecin chef du district sanitaire de l’arrondissement de Baskuy. Ce dernier nous a confié qu’il venait de recenser cinquante malades. Sur la route du retour à la rédaction, nous avons constaté sur l’Avenue de la Liberté que certains commerçants étaient en train de récupérer ce qui restait dans leurs boutiques après le passage de l’eau.


Les actions d’urgence de l’hôpital Yalgado Ouédraogo

Ceci est un communiqué de presse du centre hospitalier universitaire Yalgado Ouédraogo sur des mesures d’urgence prises à l’issue d’une réunion du comité de crise.

A l’issue de la rencontre du comité de crise du CHU Yalgado Ouédraogo le matin du 2 septembre 2009, il a été décidé des actions d’urgence suivantes :
- nettoyage des locaux ayant été envahis par l’eau ;
- désinfection de toutes les salles ;
- nettoyage à fond de tous les appareils. Les actions précitées constituent des préalables conditionnant tout le reste des actions à venir. Demain à 8h00, prochaine rencontre du comité de crise.

Ouagadougou, le 2 septembre 2009

Le Directeur général du CHUYO

Dr Lansandé BANGAGNE Chevalier de l’Ordre national

Par Welman GUINGANI (Collaborateur) Raphaël KAFANDO et Adama COULIBALY (Stagiaires)

Le Pays

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Vos commentaires

  • Le 3 septembre 2009 à 07:27, par gaspy En réponse à : INONDATIONS À OUAGADOUGOU : Comment les sinistrés se débrouillent

    chers burkinabes,nous ceux de l’etranger,compatissons de coeur a la situation actuelle que vous viez,que nous vivions.je prie dieux de vous donner le courage de faire face a cet etat de crise.sachez bien que de coeur nous vous soutenons.ces cas se prodrouit dans d’autres pays,mais comme le dit un sage,union,c’est la force.

    • Le 3 septembre 2009 à 22:43, par Johan "Elikyah En réponse à : INONDATIONS À OUAGADOUGOU : Comment les sinistrés se débrouillent

      La situation que traversent les habitants de Ouagadougou et des autres villes ou provinces nous concerne tous. Que l on soit Burkinabe ou pas, nous compatissons tous a cette situation qui apporte ce lot de desolation aupres de nos freres,soeurs, peres et meres du Faso. On veut tous savoir les instances qui se trouvent en Europe et qui sont chargees de collecter les fonds ou celles qui sont a Ouaga chargees de mener des actions sociales en ce moment ou tout est urgent. Merci de nous faire part des numeros ainsi que des coordonnees des organismes ou commissions ad-hoc.
      On pleure tous et les images que l on voit ne cessent de nous attrister.Dieu protege ma seconde Patrie,le Faso.

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