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Amadou Diemdioda Dicko : « N’est pas président qui veut, mais qui peut »

Publié le mardi 1er septembre 2009 à 01h53min

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Amadou Diemdioda Dicko

Amadou Diemdioda Dicko est enseignant de formation. Au plan politique, il est président de la Convention des forces démocratiques du Burkina (CFD/B), une coalition de quatre partis politiques de la mouvance présidentielle. Mis ensemble, ces partis sont à la tête de huit communes dont une urbaine. Fasozine.com a échangé avec cet éducateur et homme politique, qui prône à tout-va le dialogue, sur la présidentielle, les municipales, les législatives prochaines et aussi sur l’actualité internationale.

Fasozine.com : Allez-vous soutenir une fois de plus le candidat Blaise Compaoré à la présidentielle de 2010 ?

Amadou Diemdioda Dicko : Nous n’avons pas de candidat au niveau du parti. Nous sommes certes un parti, mais notre ambition n’est pas la conquête du pouvoir. Nous n’avons pas encore de personnes capables de conduire la destinée du pays. C’est pourquoi nous avons créé le parti pour soutenir le chef de l’Etat. On ne faillira pas à la tâche, en 2010. Si le président Compaoré se présente, nous disons à l’avance que nous allons le soutenir. Notre prochain candidat est toujours Blaise Compaoré.

Le rôle d’un parti politique, c’est la conquête du pouvoir. N’est-ce pas saborder vos ambitions politiques que de soutenir le candidat d’un autre parti ?

Pour prétendre être candidat à ce poste, il faut réunir un certain nombre de paramètres. Etre président de la république, ce n’est pas qui veut, mais qui peut. Si je demande du soutien pour déposer ma candidature, je vais pouvoir régler ma caution, mais qu’est-ce que cela m’apportera ? Je ne pourrai pas m’imposer auprès de l’électorat. Il ne faut pas être candidat à la présidentielle pour faire de la figuration. Il faut soutenir la compétitivité en laissant ceux qui sont bien connus et qui remplissent un certain nombre de conditions de le faire. Personnellement, je n’ai pas cette ambition d’être président. Avec mes camarades de la CFD/B, nous avons créé le parti pour accompagner le candidat qui répond le plus à nos aspirations. En notre sein, nous n’avons pas encore un militant qui a la stature d’un candidat à la présidentielle.

Comment préparez-vous les prochaines élections législatives et les municipales ?

Nous sommes en pleine préparation de notre prochain congrès. Nous toilettons nos textes dans la logique des prochaines législatives. Compte tenu des statuts du parti, il est de notre devoir de nous réunir pour faire le point sur les initiatives prises durant l’existence de la CFD/B . Nous sommes un ensemble de partis politiques jeunes. Notre priorité n’est pas de conquérir le pouvoir d’Etat. Elle est de conquérir d’abord une mairie, d’avoir des représentants à l’Assemblée nationale, d’agrandir le nombre de cadres du parti, d’augmenter les moyens du parti, de nous faire connaître davantage des Burkinabè , même dans les hameaux les plus reculés, avant d’aspirer à autre chose. Nous connaissons des partis politiques qui ont deux cent à trois cent conseillers municipaux mais qui n’ont jamais pu se faire une assise nationale, encore moins présenter un candidat à la présidentielle. Comme un château de cartes, leur travail s’est effondré au fil des années.

Quelle lecture faites-vous de la proposition de Salif Diallo de dissoudre l’Assemblée nationale et d’aller à un régime parlementaire ?

Nous ne voyons pas actuellement les paramètres qui peuvent conduire à une dissolution de l’Assemblée nationale. Il ne faut pas dissoudre l’Assemblée nationale parce qu’on a envi d’aller au régime parlementaire. L’Assemblée nationale peut mener le débat dans le cadre de la révision constitutionnelle. On peut adopter une autre voie comme le référendum pour savoir si le peuple veut aller au régime parlementaire ou non. Dissoudre l’Assemblée peut avoir des conséquences politiques mais aussi créer des désagréments au niveau du Parlement même. Imaginez qu’on demande aux 111 députés de l’Assemblée nationale de s’acquitter immédiatement du prêt de véhicule qu’ils ont contracté. Pourquoi ne pas laisser couler la législature et proposer à la fin ce changement de régime ? Je ne pense pas que le changement de régime puisse apporter quelque chose dans le vécu quotidien des populations. Avec plus de 70% d’analphabètes dans un pays, vous avez beau expliquer aux populations le régime parlementaire ou présidentiel, ils ne comprendront pas.

Je pense que fondamentalement, ce que nous devons faire actuellement, c’est inciter les populations rurales à assumer elles-mêmes leur propre destin, leur donner les moyens de mener leur combat, leur donner le savoir et le savoir-faire. Tant qu’on ne travaillera pas à créer également une classe moyenne, c’est une poignée d’intellectuels qui va réfléchir pour une masse. Le fossé va continuer à se creuser au fur et à mesure. On n’avancera pas. Il faut mettre sur pied des plans qui vont permettre à ces populations d’évoluer. Tous les peuples qui ont fait de grands bonds dans le sens du progrès, c’est parce qu’ils ont pu résoudre les questions éducatives. A partir du moment où les masses ne pourront pas être trompées par les partis politiques, elles contrôleront en ce moment l’action de ceux-ci. Elles pourront, sur la base des arguments et des programmes politiques, juger l’homme politique.

Le Gabon cherche ses marques pour réussir l’après-Bongo…

Il y a eu beaucoup de spéculations à ce sujet. Ce que j’ai déploré c’est le débat sur la filiation de Ali Bongo. On semble dénier à ce dernier le droit de faire de la politique. Or, c’est un citoyen qui doit jouir de ses droits comme tous les autres. Aux Etats-Unis, Bush père et fils ont eu à diriger, chacun, le pays. Les Kennedy se sont présentés aux différentes élections présidentielles. Leurs concitoyens n’y ont pas trouvé d’inconvénient.

Tout cela dépend de la façon de gérer les affaires de l’Etat et du degré de culture démocratique des peuples, non ?

Vous n’avez pas tort, mais chacun a son expérience personnelle. Au Gabon, j’ai apprécié cette volonté de respecter les textes en la matière. Jusque là, l’autorité de l’Etat est respectée et c’est ce qui me réjouit.

Croyez-vous en la tenue de l’élection présidentielle en Côte d’Ivoire le 29 novembre prochain ?

Je pense que les Ivoiriens ont tiré assez de leçons de cette guerre. Tous les protagonistes de la crise travaillent actuellement à respecter la date du 29 novembre 2009 pour l’élection présidentielle et à redonner à la Côte d’Ivoire sa place d’antan. Même si la date doit être reportée, elle ne le sera pas d’une année mais d’un mois ou deux. Le facilitateur a pris à bras-le-corps cette crise. J’ai foi en son engagement et je pense que les différents acteurs privilégieront l’intérêt supérieur du peuple ivoirien.

Quelles analyses faîtes-vous de la situation politique actuelle au Niger ?

C’est un coup porté à la démocratie. Un coup qui fait courir à son auteur, le président Tandja, des risques. Si le président Tandja avait écouté un tant soit peu son peuple, il n’allait pas agir de cette façon. Encore une fois, c’est la malédiction des richesses du sous-sol, l’uranium, le pétrole qui justifient sa volonté de s’éterniser au pouvoir et de demander un prolongement de trois supplémentaires. En agissant comme il l’a fait, il renvoie le Niger à la queue des nations démocratiques. C’est dommage, son pays était la locomotive, elle est devenue un wagon.

Roger Niouga Sawadogo

Fasozine

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Vos commentaires

  • Le 1er septembre 2009 à 07:54, par Sidi l’impertinent En réponse à : Amadou Diemdioda Dicko : « N’est pas président qui veut, mais qui peut »

    La reponse de Mr. Amadou Diemdioda Dicko (mouvancier bon teint) a la derniere question du journaliste relative a la situation politique actuelle au Niger a beaucoup retenu mon attention. En effet Mr Dicko semble etre contre les presidences a vie et reproche au president Tandja d’avoir porte un coup a la democatie nigerienne... hum hum interessant ca. Alors derniere question Mr Dicko : EN TANT QUE MOUVANCIER QUELLE SERA VOTRE POSITION EN CAS D’INTENTION DE MODIFICATION DE L’ARTICLE 37 DE LA CONSTITUTION BURKINABE PAR LE CDP ? Le moment venu je vous jugerai en me referant aux propos que vous avec tenu a l’endroit de Tandja.
    Bien a vous

  • Le 1er septembre 2009 à 08:40 En réponse à : Amadou Diemdioda Dicko : « N’est pas président qui veut, mais qui peut »

    La bouche beurrée (celle de Diemdoda l est !)ou bourrée ne saurait parler...Ki Zerbo

  • Le 1er septembre 2009 à 18:21 En réponse à : Amadou Diemdioda Dicko : « N’est pas président qui veut, mais qui peut »

    Vieux père,

    De grâce, prenez votre retraite et aidez vos proches en les éduquant car ce que vous dites dans cette interview est plus que amentable concernant le Capitaine Compaoré Blaise.Si vous ne pouvez diriger ce pays n’en dites pas autant de ceux qui sont avec vous car cet art de diriger , on naît pas avec . mais j’y pense quand votre capi se retirera , il faudra penser à vous saborder. Nous notons les noms de tous les courds dans leur interview et le moment venu si jamais ils tentent de se dédire alors là...je puis vous dire que le respect de leur propre progéniture certains le perdront à jamais.Tenez vous le pour dit bande de saprophyto socio situationnistes.

  • Le 2 septembre 2009 à 12:50, par le sage En réponse à : Amadou Diemdioda Dicko : « N’est pas président qui veut, mais qui peut »

    Monsieur Dimdioda,je prefère que tu manges et que tu te taises.Tu es aussi très mal placé pour donner des leçons à Tandja car celui là mème pour qui tu as crée ton parti a fait pire que lui et pourtant tu jures que par lui.De grace arrète d’insulter tes militants car si toi tu n’a aucune qualité pour ètre président il y en a prmi eux qui ont des qualitée et qui peuvent mieu faire que ton mentor Blaise COMPAORE,dans tous les cas sache que la roue tourne et je suis certain qu’un jour tu ne jurera que par Bénéwendé SANKARA ,Etienne TRAORE,Arba DIALLO ...Tout simplement parceque ce dernier est au pouvoir.ah le ventre kant tu nous tien !!!

  • Le 2 septembre 2009 à 21:44 En réponse à : Amadou Diemdioda Dicko : « N’est pas président qui veut, mais qui peut »

    Lapremière réponse de Mr DICKO résume tout :"Cest pour ça que nous avons créé le parti pour soutenir Blaise..." Pourquoi n’avoir pas réjoint le cdp alors ? Laisser les pauvres paysans dans leur pauvrété agravée par la gestion des gens que vous soutenez. Comment vous arrivez àn dormir après avoir profité de la naïveté des pauvres gens. Et vous osez parler d’éducation ? Après ce que vous déclarez dans la première phrase ?

  • Le 4 septembre 2009 à 19:53, par angemari En réponse à : Amadou Diemdioda Dicko : « N’est pas président qui veut, mais qui peut »

    Certaines interview ne vallent pas l’encre que l’on utilise pour les écrire. Celle-ci est de celles-là !

  • Le 8 septembre 2009 à 14:39, par BAGUIAN69 En réponse à : Amadou Diemdioda Dicko : « N’est pas président qui veut, mais qui peut »

    En lisant l’interview de Mr Amadou D. Dicko,je me rend bien compte que la "mangécratie", dont parle si bien l’artiste musicien TIKEN JAH FAKOLY,a fini par avoir raison de nos hommes politiques.Tant et tant de contradictions dans le propos de l’homme politique.Il affirme ne pas ètre à la conquète du pouvoir pour l’instant...et que fait-il alors assis à l’hémicycle depuis tout ce temps ? Et comment considère t-il le poste de ministre qu’il a occupé entretemps ?
    Notre Député a peur de s’aligner dans les starting-blocs contre le futur candidat Blaise Compaoré et qu’il nous le dise tout haut ou se taise à jamais !

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