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Licenciement des 266 agents contractuels : “Le projet funeste du ministre des Infrastructures”

Publié le vendredi 28 août 2009 à 01h22min

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Le 31 décembre 2009 est la date butoir de la mise à terme du contrat qui lie la Direction générale des Routes (DGR) à 266 agents de la maison. Dans l’écrit qui suit, le syndicat des travailleurs des travaux publics , du bâtiment, de l’hydraulique et assimilés (SYTTPBHA) dénonce cette attitude des autorités du ministère des Infrastructures qui, en lieu et place de la régularisation de la situation administrative des agents, préfèrent recruter des bureaux privés de contrôle.

“L’adoption du Programme d’ajustement structurel (PAS) dans les années 1990 par le gouvernement burkinabè a entraîné le redéploiement de plus d’une centaine d’agents du ministère en charge des Infrastructures en 1992. Dès lors, la Fonction publique a décidé de ne mettre l’accent, en termes de recrutement de personnel, que sur les ministères des Finances, de la Santé, de l’Enseignement de base ; et de la Sécurité.

Confronté donc à un manque crucial de personnel (départs massifs à la retraite) pour l’exécution de ses missions, le ministère s’est vu obligé de recruter du personnel contractuel ; dont les salaires étaient pris en compte dans son budget de fonctionnement. A la création du FER-B en 2008 ; la sous-section syndicale tirait la sonnette d’alarme sur la situation administrative des agents contractuels, vu que dans les conventions du FER-B il n’était pas prévu la prise en compte des salaires des contractuels.

Dès le 03 octobre 2007, sous le précédent ministre des Infrastructures, le SYTTPBHA déposait une plate-forme revendicative où la question des contractuels était évoquée. Par la suite, en 2008, avec l’arrivée de l’actuel ministre des Infrastructures et du Développement (MID), et à la demande de celui-ci, le syndicat a procédé à la relecture de sa plate-forme et à son dépôt le 26 mars de la même année auprès de son cabinet. Notre syndicat évoquait, à nouveau, la question des contractuels à travers une revendication de “la régularisation de la situation administrative des agents contractuels du MID, à compter de la date de leur première embauche, et le paiement régulier de leurs salaires”.

Dans sa réponse par lettre N°2009-0073/MID/SG/DRH du 22 avril 2009 à notre plate-forme, le ministre disait, à propos de la situation des contractuels, ceci : “Il convient de préciser que le cabinet se préoccupe du paiement régulier des salaires des agents contractuels de la direction générale des Routes, c’est-à-dire que les démarches qui ont été entreprises l’année dernière permettent de supporter ces salaires pour l’année 2009.

Lors des débats pour la confection du budget de l’année 2010, la question sera à nouveau posée. A l’heure actuelle, le retard constaté est lié aux procédures de la dépense publique. Cependant, les dispositions ont été mises en œuvre sur mes instructions afin de trouver une solution rapide à cette situation.

Quant à la question de leur intégration à la Fonction publique, elle sera traitée au cours de l’année en liaison avec la mise en place des agences routières”. Mais voilà que, contre toute attente et à notre grande surprise, le vendredi 7 août 2009 (soit seulement 2 jours après le 49e anniversaire de l’Indépendance de notre pays), lors d’une Assemblée générale du personnel contractuel convoquée par le directeur général des Routes, Sibiri Ouattara, assisté du directeur des Ressources humaines, du directeur de l’Entretien routier et de la directrice du Contrôle interne, les travailleurs s’entendront dire par le directeur des Ressources humaines du MID qu’à compter du 31 décembre 2009, il sera mis fin au contrat de l’ensemble du personnel contractuel de la DGR, c’est-à-dire 266 agents, toutes catégories confondues.

Selon le DGH, la raison officielle invoquée par les autorités pour justifier ce licenciement collectif est le refus du ministère des Finances de prendre désormais en charge les salaires desdits agents. Comme un séisme, ce projet funeste de licenciement a créé la désolation et le désarroi chez les agents contractuels du MID, d’autant plus qu’il signifie, du même coup, le rejet, de fait, de leur intégration dans la Fonction publique.

Cette attitude des autorités paraît curieuse dans la mesure où l’on sait qu’à la date du 02 mai 2008 le MID, par lettre N°2008-0173/MID/CAB adressée au DGR, faisait cas des difficultés, en termes de ressources humaines, pour faire face aux besoins des différents chantiers en cours et en projet. Il proposait d’ailleurs dans la même correspondance comme solution palliative à cette insuffisance le recrutement de bureaux privés de contrôle.

Comment se fait-il alors que l’on veuille, à présent, se séparer des 266 agents ? Convaincu lui-même que cette mesure va inévitablement entraîner un drame social et humain, le directeur général des Routes a procédé au recrutement d’un psychologue pour assister les agents contractuels afin, pense-t-il sans doute, de les aider à faire face à cette redoutable épreuve en perspective. Quel cynisme !

Du reste, les travailleurs ont rejeté catégoriquement cette forme d’assistance qui frise la tragi-comédie, voire le mépris. Face à cette grave situation qui menace les contractuels du MID et leurs familles respectives, les sous-sections SYTTPBHA du MID tiennent, par la présente déclaration, à prendre l’opinion publique à témoin et se réservent le droit d’entreprendre toute forme de lutte pour la satisfaction de leur plate-forme revendicative, à laquelle ils restent très attachés : la régularisation pure et simple de la situation administrative des contractuels du MID.

Au demeurant, ils se démarquent résolument de ce projet criminel consistant à les amener à accepter ce suicide collectif. Aussi, et pour éviter une dangereuse dégradation de la situation au MID, ils demandent avec insistance aux autorités de tutelle un réexamen sérieux de leur situation.

L’Observateur Paalga

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Vos commentaires

  • Le 28 août 2009 à 09:02, par Ilias Lafricain En réponse à : Licenciement des 266 agents contractuels : “Le projet funeste du ministre des Infrastructures”

    C´est ca le business made in Burkina ; on licencie pour travailler plus cher avec des bureaux privés, au lieu de conforter l´expertise etatique dans un domaine aussi vital que les infrastructures.
    C´est ca le Burkina Faso, non, la Haute Volta du 21eme siecle.

  • Le 28 août 2009 à 12:00 En réponse à : Licenciement des 266 agents contractuels : “Le projet funeste du ministre des Infrastructures”

    voyons un peu de serieux, c’est quoi le bordel dans ce pays ? Est ce que les gens s’imaginent ce que c’est qu’être coupé subitement de son revenu du jour au lendemain ? un peu donc de serieux les responsables administratifs. ce ne sont pas des animaux, ce sont des humains.

    • Le 28 août 2009 à 12:31 En réponse à : Licenciement des 266 agents contractuels : “Le projet funeste du ministre des Infrastructures”

      Au nom du tout puissant et en ce mois béni de Ramadan je demande pardon aux autorités de revoir leur décision à l’égard de ces agents.Au Burkina la vie est dure et même très dure, donc s’il vous plait maintenaient les à leur place actuelle au lieu de les envoyer au suicide si vous refuser leur intégration.Oui je dis bien au suicide car la décision en elle même est suicidaire.

  • Le 28 août 2009 à 13:44, par BOKOLOBANGO En réponse à : Licenciement des 266 agents contractuels : “Le projet funeste du ministre des Infrastructures”

    j’ai honte parfois d’être burkinabè à travers le comportement de certains de nos dirigeants. Ou nous allons ?
    Mr le Ministre du MID vous en tant que être humain et de sur croit un homme de DIEU est ce que ta conscience serait tranquille en voyant 266 personnes au chômages. Des responsables de famille sans revenus avec la rentrée scolaire et ce temps de vie chère. De grâce où allons nous dans ce pays ? soyons sérieux mes frères.
    Le burkina faso c’est pour nous tous.
    Mr le DRH vous etes de quellle planet, un responsable sans diplomatie. Il faut savoir parler, s’adresser à tes semblables dans ses genres de situations.
    Nous ne sommes pas au temps de la révolution ( des CDR ).
    Bref , ce qui me fait plus mal c’est le motif de licenciement que le DRH a avancé manque de moyens financiers mon œil. Au moins il faut franc et honnête avec votre propre conscience. C’est votre DEAL pour vous rendre riche.
    Mes freres et ses soeurs contractuels gardons toujours l’espoir car un Homme sans espoir est un Homme sans avenir.
    SEUL DIEU EST FORT

  • Le 28 août 2009 à 14:35, par pito En réponse à : Licenciement des 266 agents contractuels : “Le projet funeste du ministre des Infrastructures”

    Nous sommes en présence d’un problème fondamental tant les conséquences fâcheuses pour les victimes sont incommensurables et très dommageables aussi pour les auteurs. Sans vouloir être acerbe malgré le climat ambiant pour le moins tendu, je me demande comment un employeur tel que le Ministère des Infrastructures et du Désenclavement peut penser vouloir se débarrasser de 266 agents pour les laisser pour compte. Savons-nous seulement quel est le pourcentage du personnel total hiérarchiquement rattaché au MID que représentent ces contractuels ? Même dans l’activité privée où la rentabilité financière est le maître mot, on ne se sépare pas de son effectif permanent sans une motivation économique avérée ou pour dissolution disparition de l’entité employeur ou pour cause de sanction. La structure financière du privé serait elle plus solide que celle de l’Etat ? Non c’est une proposition totalement inacceptable en théorie financière ni même en politique. Illogique sur bien d’autres plans Le Ministère avec ses missions d’intérêt général a t-il disparu ? Sommes nous sous le coup d’une sanction professionnelle grave ? Pour une fois essayons de ne pas tout mettre sens dessous dessus. Sachons limiter le champ d’intervention politique à son strict domaine. Restons objectifs analysons les écarts et égarements et situons les responsabilités

  • Le 28 août 2009 à 17:43, par LA MALEDICTION DES 3 M En réponse à : Licenciement des 266 agents contractuels : “Le projet funeste du ministre des Infrastructures”

    avant de vous attaquer au ministr actuel qui n’ a rien à voir avec ce recrutement massif posez vous d’ abord la question à savoir si cet effectif 266 correspond à un besoin réaliste d’ une seule direction d’ un departement ministériel.
    ce recrutemenement massif ressemble fort bien à un recrutement de complaisance, que seuls les auteurs c’est à dire l’ancien ministre et son STAFF doivent endosser l’entière responsabilté. On doit les appeller pour qu’ils viennent gérer cette crise et non se retrancher derrière la continuité de l’administration et laisser la patate chaude entre les mains de ceux qui n’ont rien à y voir.
    Cet effectif de 266 agents correspond à un effectif de trois départements ministériels ;mais curieusement le constat amer est que c’est l’effectif d’une seule direction.
    Reflechissez bien avant de jetter la pièrre aux autres !

  • Le 29 août 2009 à 01:04, par Ilias Lafricain En réponse à : Licenciement des 266 agents contractuels : “Le projet funeste du ministre des Infrastructures”

    Si la complaisance a prevalu a la constitution de ces contractuels par les anciens responsables du ministere, il n´ya plus matiere a discuter.

    Mais la faute incombe entierement au gouvernement et au manque de mesures et de controles pour eviter pareilles situations et sanctionner les eventuels contrevenants, qu´ils soient anciens ministres.

    A y bien reflechir, la UAB ex BIB est dans la meme situation:c´est-a-dire,les anciens patrons ont sapé la banque et maintenant que le privé rachette, tout le bordel apparait a nos yeux.

    Voltaiques, je vous salue pour le retour de pratiques d´une autre epoque.

  • Le 29 août 2009 à 10:20 En réponse à : Licenciement des 266 agents contractuels : “Le projet funeste du ministre des Infrastructures”

    Recrutement par complaisance !!!!!
    Décidément, ceci montre une fois de plus que le Burkina est gravement malade. Dans une situation de complaisance dans les recrutements, on ne fait que produire des agents que ne donneront pas le meilleur d’eux même dans les tâches qui leurs sont dédiées pour le développement du pays. L’on assiste à un désordre comportemental et dans les actions des gens qui n’a pour conséquence que d’entraver le développement du pays -déjà extrêmement pauvre- à travers l’accroissement de la corruption, la mauvaise gestion, les détournements et leurs corolaires. En mon sens de tels comportements de nos autorités accoucheront un Burkina bourrer de plus en plus de malhonnêtes.
    Le mal étant tout de même produit par les prédécesseurs du MID, Est ce que la meilleure solution à ce mal serait vraiment le licenciement de ces agents ? N’est-il pas mieux de chercher d’autres solutions plus idoines ? Car, on sait bien combien il est difficile de pouvoir joindre les 2 bouts dans ce pays avec des enfants à scolariser et les questions de santé surtout à gérer. Ce licenciement massif (266 agents) aura sans doute une incidence grave sur des milliers de burkinabé présents (les personnes concernées et leurs familles) et leurs descendances (si leurs filles et fils ne réussissent pas dans la vie par manque de financement de leurs études).
    QUE DIEU AIDE LE BURKINA A SORTIR DE CETTE SERIE DE GANGRÈNES QUI NE FAIT QU’ENTRAVER SON DEVELOPPEMENT ET A PRODUIRE DE PLUS EN PLUS DES GENS EN MAL DE CONSCIENCE.

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