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Quand la rumeur fait sortir la police de son silence

Publié le mercredi 26 août 2009 à 01h03min

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Dans l’affaire du « tueur à la hache » qui sème la désolation, les forces de sécurité ont fini par reconnaître que « la rumeur a pris le pas sur la réalité des faits ». En l’absence d’’informations officielles de police, les populations ont fini par se fabriquer leur propre jugement. Ainsi, dans le quartier Pissy, où la plupart des meurtres ont été constatés, on a entendu dire que le meurtrier était possédé par un mauvais esprit et qu’il avait la « mission de tuer 100 personnes ».

D’aucuns ont même raconté qu’il avait prélevé des organes intimes de ses victimes pour on ne sait quel sacrifice. Comme les services de sécurité devraient s’y attendre, toutes ces rumeurs, qui sont parfois relayées par la presse et les radios locales, ont fini par entraîner une grande psychose. Personne ne savait plus à quel saint se vouer, avec ces monstruosités aussi saugrenues les unes comme les autres.

Il a fallu donc que l’opinion publique, notamment la presse, s’en prenne à l’indolence, voire à l’impuissance des forces de sécurité face au « tueur à la hache », pour que le ministère de la Sécurité décide enfin de briser le silence. Mieux vaut tard que jamais. Mais il faut reconnaître que le black out n’arrange aucunement la sécurité publique. S’il est vrai que les renseignements policiers n’aiment pas le bruit, il n’est pas moins vrai que les populations ne supportent pas le silence. Car, c’est le silence qui entraîne la psychose.
Espérons qu’en se décidant finalement à organiser une conférence de presse, ce mardi 25 août 2009, sur les actions entreprises pour traquer le meurtrier en série, le ministère de la Sécurité ne se referme plus aussitôt dans son mutisme traditionnel. C’est dans son intérêt et celui du public de savoir ce qu’il fait. Vivement qu’il soit mis fin, le plus vite possible, à la psychose. Et que le tuteur (ou les tueurs) soient mis hors d’état de nuire.

Bark Biiga

Fasozine

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Vos commentaires

  • Le 26 août 2009 à 13:41, par patrimoine En réponse à : Quand la rumeur fait sortir la police de son silence

    Merci. j’ai cru avoir rêvé. que devient mon pays ? 8 crimes aussi odieux et on semble banaliser...c’est peut être parce que les victimes sont des "petites gens" ?
    "être burkinabé", ça se mérite vraiment....mais là j’ai l’impression qu’il n’y’a pas beaucoup de burkinabé dans ce pays.

  • Le 26 août 2009 à 21:23 En réponse à : Quand la rumeur fait sortir la police de son silence

    vraiment il etait temps !
    et je pense meme que cela doit etre fait dans le plus bref des temps !

  • Le 28 août 2009 à 19:32, par Jules En réponse à : Quand la rumeur fait sortir la police de son silence

    C’est la hache qui est présentée dans ce message est l’arme qui a servi au crime et si les autres sont similaires le constat est que :

    - Ces haches ne sont pas de fabrication artisanale (locale). C’est un produit importé. Ce qui exclut l’œuvre d’un fou, car les fous ne choisissent pas leurs armes, mais utilisent tout ce qui est à leur portée. Le choix de l’arme et sa qualité prouve que le crime n’est pas quelconque et montre que le criminel ou les criminels poursuivent un but et vivent dans une certaine aisance matériel : à moins d’un charcutier, il n’est pas donné à n’importe quelle personne de faire un stock de ces armes et de s’en servir comme bon lui semble. Si le ou les coupables laissent leurs empruntes sur ces armes pourquoi ne pas utiliser ces victimes pour localiser le (ou les criminels). Je parle de cette pratique qui consiste à utiliser le cadre pour retrouver son meurtrier (les empruntes devant servir à confirmer ou à infirmer si la personne désignée est coupable ou pas ?) : aux actes démoniaques il faut opposer des méthodes similaires !

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