LeFaso.net, l'actualité Burkinabé sur le net
Proverbe du Jour : “Vous n’empêcherez pas les oiseaux de malheur de survoler votre têtе, mаis vοus рοuvеz lеs еmрêсhеz dе niсhеr dаns vοs сhеvеux.” Proverbe chinois

SN GMB ET SOSUCO : Les travailleurs craignent le pire

Publié le mercredi 26 août 2009 à 01h03min

PARTAGER :                          

Le samedi 22 août 2009, les travailleurs de la Comoé, organisés autour de la CGT-B, de la CNTB, de l’ONSL et de l’USTB, ont battu le pavé à Banfora pour, disent-ils, protesté contre la menace de fermeture qui pèse sur la SN GMB et la SN SOSUCO.

Les sociétés industrielles SN GMB et SN SOSUCO constituent, de l’avis des organisations syndicales initiatrices de la marche du 22 août dernier à Banfora, les poumons économiques de la région des Cascades et du Burkina tout entier. Or depuis quelque temps, font remarquer les syndicats, ces entreprises connaissent des situations difficiles qui conduiront à leur fermeture si rien n’est fait. C’est pour protester contre cette menace que les travailleurs de la Comoé se sont retrouvés au siège de la CGT-B le samedi 22 août sur invitation de leurs structures syndicales. Pancartes en main sur lesquelles ont pouvait entre autres lire « Protestation contre la menace de fermeture de SN GMB et SN SOSUCO », « Non à la gestion scabreuse de la SN GMB », ils ont parcouru les artères de la ville de Banfora en scandant des slogans hostiles à la privatisation des entreprises au Burkina. A leur arrivée au haut-commissariat, les marcheurs ont été accueillis par le premier responsable de la province, Alhassane Sinaré, à qui ils ont remis la lettre de protestation. Dans cette lettre, les travailleurs fustigent la gestion des deux entreprises depuis leur privatisation.

Selon eux, la Holding Kossouka, repreneur de SN GMB, a bénéficié d’un soutien massif de l’Etat qui lui assurait un avenir serein. Selon les termes de la lettre, la Holding Kossouka a reçu de l’Etat burkinabè de la farine qu’elle devait vendre pour constituer son fonds de départ. A cela, ils ajoutent que le blé qu’elle importe est exonéré de taxes douanières. En plus, l’Etat s’est porté garant de la Holding Kossouka pour un prêt de trois milliards deux cent millions de francs CFA pour l’acquisition d’un nouveau moulin. Mais les organisations syndicales disent déplorer la "gestion moyenâgeuse digne d’une épicerie de quartier du PCA" qui a vite fait de plonger les meuniers dans un chômage technique depuis le 21 avril 2009. Et comme si cela ne suffisait pas, dit Oumar Soma, le PCA se livre à une chasse aux sorcières contre des travailleurs. Cette chasse aux sorcières s’est traduite par l’arrestation et la détention arbitraire de deux meuniers à la gendarmerie à Ouagadougou pour complicité de paiement d’indemnités de licenciement au DG Louis Barillé. C’est cette gestion, a-t-il fait savoir au haut- commissaire, qui conduira la direction à ne pas pouvoir payer les salaires des travailleurs à la fin du mois de juillet.

A la SN SOSUCO, les marcheurs disent aussi que la situation est moins reluisante. « Cette année, 200 hectares de canne, soit 12000 tonnes, n’ont pu être coupés » Au regard du sombre tableau de ces deux entreprises de la Comoé, les organisations syndicales dénoncent la "gestion anarchique" des repreneurs. Ils rappellent au gouvernement sa responsabilité dans la cession de ces unités et l’invitent à y mettre fin afin d’éviter leur fermeture.

Par Mamoudou TRAORE

Le Pays

PARTAGER :                              
 LeFaso TV
 Articles de la même rubrique
Plongez dans l’univers infini de Space Fortuna Casino