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M. Alain Yoda, ministre d’Etat ministre des Affaires étrangères : « Le Burkina va ouvrir une ambassade au Gabon en 2010 »

Publié le lundi 24 août 2009 à 00h05min

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Après l’entretien entre le président Blaise Compaoré et la délégation des Burkinabè résidant au Congo Brazzaville, nous avons tendu notre micro au ministre d’Etat, ministre des Affaires étrangères M. Alain B. Yoda pour savoir la suite à donner à leurs doléances. Il apprécie la bonne représentation des Burkinabè vivant au Congo et rassure qu’une nouvelle ambassade sera ouverte courant 2010 au Gabon pour renforcer la présence du Burkina dans cette zone.

L’Hebdo du Burkina : Le président Blaise Compaoré vient de participer à l’investiture du président congolais Denis Sassou N’Guesso. Qu’est-ce qui a motivé la présence du Burkina ?

Alain Bédouma Yoda (A.B.Y) : Ce sont des relations d’amitié et de fraternité qui existent entre les pays africains membres de l’Union africaine et, qui partagent les mêmes idéaux d’intégration, de développement entre les Africains. Vous savez également qu’entre le président Compaoré et le président N’Guesso, il y a des relations de longue date et qui se sont consolidées lors des différentes rencontres. Le président Sassou N’Guesso est venu plusieurs fois au Burkina Faso. Donc il était tout à fait naturel que lors de cette investiture, qui marque quand même une étape importante dans la vie politique du Congo Brazzaville (c’est la première fois qu’un chef d’Etat se succède à lui-même dans ce pays), qu’on montre à ce pays qu’on a compris le choix qui a été fait, les efforts qui ont été développés et finalement qu’on appui ce processus. Ce doit être ces raisons qui ont motivé le déplacement du chef de d’Etat au Congo.

Les Burkinabè vivant au Congo ont évoqué un certain nombre de préoccupations. Qu’est-ce qui sera envisagé pour faciliter la coopération entre le Burkina et le Congo, en ce qui concerne le droit d’établissement des Burkinabè au Congo ?

Je voudrais vous rappeler que le président Compaoré a donné des indications à la délégation des ressortissants burkinabè qui est venue le rencontrer. Et ces indications concernent leur implication au développement du Burkina et par conséquence les efforts qui doivent être fait par le gouvernement à travers le ministère des Affaires étrangères pour voir dans quelle mesure on peut accompagner les Burkinabè de l’extérieur à résoudre les problèmes concrets qu’ils rencontrent tous les jours. Et également pour leur permettre de savoir que même à l’extérieur, ils continuent d’être des Burkinabè à part entière. Nous avons constaté qu’il y a beaucoup de solidarité qui se créent entre les Burkinabè de l’extérieur. Nous avons créé le Conseil Supérieur des Burkinabè de l’Extérieur qui a pour rôle de s’occuper des Burkinabè de l’extérieur. Pour ce qui concerne leurs sollicitations, notamment le droit d’établissement où ils nous rappellent qu’il y a un accord qui a été signé dans ce sens avec les Républiques sœurs du Bénin et de la Côte d’Ivoire, nous allons nous atteler, sur instruction du Président du Faso très rapidement à voir dans quelle mesure cette opportunité pourrait être créée pour les Burkinabè vivant au Congo et d’ailleurs.

Vous avez constaté que les burkinabè sont moins nombreux là-bas que d’autres nationalités. Vous avez également entendu les Burkinabè dire qu’ils sont très appréciés par toutes les parties prenantes au Congo (de l’administration aux secteurs privés). Pour nous ce sont des signes forts caractéristiques du Burkinabè. C’est-à-dire le travail, l’honnêteté. Evidemment s’il y a des opportunités, il faut qu’on les saisisse pour qu’ils puissent être plus à l’aise pour travailler dans ces pays, accumuler des richesses et transférer cela aussi pour participer au développement du Burkina Faso.

Ne pensez-vous pas que l’absence de représentation diplomatique du Burkina dans cette région est un handicap pour notre influence ?

Non. Nous pesons dans la région. Ce n’est pas parce qu’on n’a pas d’ambassade qu’on ne pèse pas dans cette sous-région. Le poids ne se mesure pas à l’existence d’une mission diplomatique postée là-bas. Je vous rappelle que notre ambassade postée à Addis-Abeba a compétence sur la plupart des pays qui sont dans cette sous-région. Mais nous allons ouvrir en 2010 notre ambassade au Gabon. Ça sera alors une occasion de renforcer notre présence diplomatique dans la zone. Cela étant dit, nous entretenons des relations avec les pays de la zone à travers les ministres des Affaires étrangères, à travers les ministres sectoriels que ce soit dans le domaine de l’agriculture, de la culture, de l’artisanat, du développement industriel ou de la finance…, les chefs d’Etat entre eux montrent à quel point il n’y a aucun problème. Evidemment, la présence d’une ambassade permet de résoudre des problèmes quotidiens. Mais le Burkina n’a pas beaucoup de moyens et, nous essayerons dans la mesure du possible de proportionner notre existence, notre représentation diplomatique en fonction des intérêts qu’on a à défendre et ceux des Burkinabè qui y vivent.

Propos recueillis par Théodore Zoungrana

L’Hebdo du Burkina

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