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Désordre au marché Rood Woko : Simon aura-t-il gain de cause ?

Publié le mardi 18 août 2009 à 03h00min

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Dans la nuit du 13 au 14 août 2009, le marché Mont- Bouët, la plus importante infrastructure marchande du Gabon, situé au cœur de Libreville, la capitale, a été, pour la seconde fois, le théâtre d’un violent incendie. La densité des stands et les nombreuses étales en bois auraient été des facteurs adjuvants de la propagation des flammes, parties des alentours.

Ce qui n’a pas facilité la tâche aux sapeurs-pompiers, qui, bien qu’y ayant réagi promptement, ont eu de la peine à circonscrire le feu, en raison de l’exiguïté des rampes d’accès aux foyers de l’incendie. Comme il fallait s’y attendre, même si l’on ne déplore pas de perte en vie humaine, les dégâts matériels sont importants : environ 400 échoppes et leur contenu, réduits en cendres.

Bref, à peu de chose près, c’est la même indiscipline que celle qui a provoqué l’incendie survenu le 27 mai 2003 au marché Rood Woko, le poumon économique de la capitale burkinabè. C’était là le résultat de laisser-faire et de désordre, dont les conséquences ne sont plus à conter aux victimes que sont les commerçants de Rood Woko, qui, à la suite de ce drame, ont dû errer de marché en marché à travers la ville de Ouagadougou pendant six années.

Dieu merci, on est parvenu, tant bien que mal, à sortir de cette situation, grâce au concours, une fois de plus, de l’Agence française de développement (AFD), pour que Rood Woko renaisse de ses cendres. On se retrouve certes une ardoise salée d’un milliard et quelque 300 millions à éponger, mais tout le monde se réjouit de la réouverture, depuis le 16 avril dernier, du grand marché de Ouagadougou.

Il se réanime peu à peu, mais non sans quelques difficultés, car deux camps s’y opposent : d’un côté, nous avons les partisans de l’ordre, pour qui il ne faut plus laisser le bordel s’installer ; de l’autre, il y ceux-là qui considèrent qu’un marché africain, c’est le pêle-mêle. C’est dans cette ambiance de rivalité de conceptions d’ailleurs qu’en juillet dernier un incident y a occasionné des casses : entre autres dégâts, les barricades, érigées à la réhabilitation du centre commercial, ont volé en éclats, et les policiers municipaux, chargés, eux aussi, de la sécurité des lieux, ont été déclarés persona non grata par les commerçants.

Suite donc à ce spectacle dont le bilan des dommages matériels, évalués par les autorités communales, se chiffre à plus de 40 millions de nos francs, le bourgmestre de Ouagadougou, Simon Compaoré, a jugé nécessaire de rencontrer, le 14 août dernier, les locataires du marché Rood Woko. L’objectif étant de porter à leur connaissance de nouvelles mesures prises par la commune pour éviter tout incident de nature à compromettre la prospérité des affaires dans le marché.

Comme par coïncidence, ces échanges se tenaient au moment même où le principal centre commercial de la capitale gabonaise était la proie de flammes, qui ne s’étaient pas encore totalement éteintes. A cette occasion, Simon Compaoré a fait remarquer à ses partenaires, pour ne pas dire à ses potentiels électeurs, qu’il sentait « le feu dans l’air » avec le retour du désordre dans la zone piétonne autour de Rood Woko.

L’édile de Ouagadougou a laissé entendre qu’il ne tolérerait pas la pagaille. Voilà qui est bien dit, et on espère qu’il œuvrera à ce que sa voix d’autorité soit entendue par ses interlocuteurs. Cependant on ne peut s’empêcher de lui reprocher de s’en prendre à des innocents que sont des entreprises régulières comme Diacfa, Faso cadeau, la station Total… comme si ces derniers étaient responsables de l’obstruction du passage devant leurs magasins par les commerçants ambulants.

Par ailleurs, plutôt que de jeter l’anathème sur l’Organisation nationale des commerçants du Burkina (ONACOMB), qui demande l’allègement des mesures restrictives et sécuritaires pour favoriser la bonne marche des affaires, le maire de Ouagadougou gagnerait à user du dialogue pour mettre tout le monde d’accord sur l’essentiel pour sauver Rood Woko. Sinon des propos du genre telle organisation est « opportuniste et ignorante des lois …et n’a rejoint les rangs que tardivement », au lieu de calmer les esprits, jettent l’huile sur le feu comme lui-même l’a si bien dit.

Hamidou Ouédraogo

L’Observateur Paalga

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Vos commentaires

  • Le 18 août 2009 à 05:31, par Moussa En réponse à : Désordre au marché Rood Woko : Simon aura-t-il gain de cause ?

    Les commercants devraient se joindre a Simon pour empecher les installations anarchiques a Rood Wooko. Ils ont attendu pendant plusieurs annees la remise en etat du marche. Ont-ils oublie en si peu de temps les nombreuses marches et demarches pour reclamer la reouverture de Rood Wooko ? Si malgre tout ca les commercants preferent courir le risque de provoquer un autre incendie a Rood Wooko, s’ils ne peuvent pas sauvegarder leurs propres interets... alors il faut sevir ! au besoin il faut meme recourir a des descentes musclees des forces de l’ordre !!!!! Y en a marre !

  • Le 18 août 2009 à 11:38 En réponse à : Désordre au marché Rood Woko : Simon aura-t-il gain de cause ?

    Ecoutez ce sont des articles incendiaires de ce genre qui dérangent. Dans tous les cas je pense que Simon peut comme beaucoup de citoyens le pensent laisser le désordre et l’indiscipline prendre le pas sur la discipline et on verra qui reconstruira le marché une seconde fois s’il venait à bruler. Et c’est sûr qu’à ce rythme il brulera une seconde fois. Voyez vous il faut que les Burkinabè comprennent qu’il faut mettre fin au désordre dans tout ce que nous entreprenons. Le village c’est le village ; la ville aussi a ses règles qu’il faut respecter au quel cas on est hors jeu et on doit sévir. Pour ceux qui estiment que la pagaille doit continuer il faudrait qu’ils sachent que ces temps sont révolus. Pourquoi c’est toujours le même rituel en Afrique noir avec ces nègres qui ne comprennent rien et qui n’ont pas le sens de l’organisation ? Il faut que ceux qui ont un minimum dans la tête aident le Maire au lieu de vouloir chercher à justifier l’injustifiable. Que les Ouagalais comprennent que l’Etat de droit n’est pas un Etat de désordre et de pagaille. Que les Ouagalais comprennent que sans organisation nous resterons toujours des minables dans la sous région.Qu’est-ce qui explique la supprématie des Blanc sur les noirs ? c’est l’organisation et la discipline. Sans discipline on ne peut rien obtenir de bon.De grace que les commercants aussi comprennent que le gouvernement peut refermer ROOD WOKO et déplacer tous les marchés hors de la ville. S’ils continuent avec ce tempo, ils seront les premiers perdants. Salut

    • Le 18 août 2009 à 16:35, par zemosse En réponse à : Désordre au marché Rood Woko : Simon aura-t-il gain de cause ?

      Je soutiens fermement ce commentaire ;Pourquoi construire ce marché moderne pour le laisser entre les mains d’anarchistes qui se croient au village ;Il aurait suffit dans ce cas de construire des grands hangards à 100 millions pous ces pagailleurs et construire un immeuble moderne à côté pour les commerçants qui aspire à l’émergence du Burkina dans le cercle des Nations modernes.j’invite le maire Simon à proposer à ces pagailleurs leur retrait dans les villages environnants pour exercer leur pagaille.Si Rood woko est un marché moderne,alors la fermeté pour son entretien doit être retenue.Soutien au maire Simon.

    • Le 18 août 2009 à 19:23, par un citoyen En réponse à : Désordre au marché Rood Woko : Simon aura-t-il gain de cause ?

      Vous avez développé des logiques que le commun des ouagalais ne peut comprendre.Ne voyez-vous pas que la population est en très grande majorité incapable de raisonner même les soit-disant intellectuels ?
      Mettez-vous à l’angle d’une rue et observez. Vous comprendrez.

      Mais le pire c’est le comportement des autorités telles le Maire lui-même.On a emprisonné Monsieur NANA Tibo ici sans aucune preuve de sa culpabilité, pour destruction de biens publics (ou incitation à la violance, ou ...)lors des manifestations contre la vie chère.

      On a interpelé des dirigeants syndicaux pour avoir collé un papier sur une plaque portant le nom d’une rue, débaptisant ainsi la rue.et cela a été qualifié de DESORDRE par Monsieur Le Maire.

      Pour quoi ceux qui ont récemment détruit les barrières à l’entrée de Rood-Woko n’ont-ils pas été arrêtés, alors qu’ils ont manifesté à visage découvert devant les caméras de la RTB et devant Le Maire lui-même ?

      Vous comprenez ça vous ?

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