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Jean-Pierre Bemba : Colis encombrant cherche preneur

Publié le lundi 17 août 2009 à 00h54min

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Né avec une cuillère d’argent dans la bouche, il avait tout l’or du monde à portée de main pour réussir son aventure terrestre sans verser la moindre goutte de sueur comme l’enseigne l’évangile. En effet, devrions-nous rappeler, Jean-Pierre Bemba, puisque c’est de lui qu’il s’agit, naquit au cœur de l’abondance d’un père, patron des patrons congolais, ancien ministre de l’Economie nationale et de l’Industrie, Jeannot Bemba Saolona, et la plus grosse fortune de l’ex-Zaïre. Mais hélas, devrions-nous en convenir, le gros bébé ne pouvait se contenter de si peu, se découvrant un destin national au moment même où le concert des armes, lourdes comme légères, rythmait le quotidien de ses compatriotes.

Ainsi, à tort ou à raison, s’offrira-t-il une parcelle de pouvoir en créant le Mouvement de libération du Congo (MLC), dont les tentacules franchiront allègrement les frontières de la Centrafrique en 2002 pour tenter de sauver le fauteuil du président Ange Félix Patassé, convoité par la rébellion armée d’un certain François Bozizé. A Bangui comme à Kinshasa, échec et mat, le rêve se transformera en cauchemar, l’ange barbu ayant été contraint, sous les menaces qu’on abatte son avion, qui rentrait d’un sommet de la CENSAD tenu à Niamey, de migrer à mille lieux sans demander ses restes.

Mais le mal était déjà fait et les barbouzes du Mouvement de libération du Congo s’en retourneront avec un tableau des plus sombres. Non seulement, ils n’ont pu sauver le fauteuil présidentiel de Patassé, en exil forcé chez ses beaux parents togolais, mais aussi, ils se seront tristement illustrés dans les crimes de guerre, crimes contre l’humanité, tortures, viols en séries sur le front centrafricain ; un honteux palmarès qui vaut depuis un an à Jean-Pierre Bemba, entre-temps devenu, pour les besoins de la paix, fictif vice-président de son Congo natal, d’être locataire de la cage hermétiquement fermée de la Cour pénale internationale (CPI) par les bon soins du procureur Luis-Moreno Ocampo. Un an maintenant donc que Jean-Pierre Bemba ne peut plus danser la rumba politique, en dépit des cris de putois de sa garde, qui n’a cessé de répéter que dans le deal centrafricain leur mentor était plutôt complice que commanditaire ou acteur, puisque absent du champ de bataille au moment des faits qui lui sont reprochés.

Peine perdue, la Cour ne l’entendra point de cette oreille, qui rappellera à ceux qui l’auront déjà oublié que c’est le même chef de guerre, si ce n’est de gang, qui clamait urbi et orbi que ses troupes, entièrement à sa dévotion, exécuteraient tous ses ordres et feraient tout ce qu’il leur dicterait. Alors, de quoi se plaint-on maintenant ? Mais la sentence n’est pas encore tombée qu’une petite lueur d’espoir pointe à l’horizon pour notre agneau circonstanciel de la Haye, qui pourrait, juste, faire un pas de l’enfer doré de sa cellule vers le purgatoire, la Cour pénale internationale ayant ordonné vendredi dernier sa mise en liberté provisoire dans l’attente de son procès.

Peut-être Jean-Pierre Bemba réussira-t-il à reprendre goût à la vie, mais il devrait toutefois prendre son mal en patience, l’exécution de cette décision des plus salutaires pour celui aujourd’hui accusé de meurtres, viols et pillage, le temps que les Etats susceptibles d’accueillir le colis explosif qu’il est, se fassent entendre. Aussi devrait-il prier tous les dieux afin que l’appel du célèbre procureur, Luis-Moreno Ocampo, soit de nul effet. Alors, qui donc de la Belgique, de la France, du Portugal, de l’Afrique du Sud, de l’Italie ou de l’Allemagne pour se risquer ?

En attendant, n’est-ce pas là pain bénit pour Jean-Pierre, qui s’est déjà engagé solennellement à respecter strictement toutes les conditions de cette mise en liberté provisoire si elle venait à être confirmée au mois de septembre à la faveur des prochaines audiences, et à honorer toutes les charges financières que ce sursis coûterait à tout pays d’accueil ?

En tous les cas, dans cette Afrique où les rapaces sont légion, dans certains palais et dans les maquis, l’on est tout ouï, car l’intransigeance de la Cour pénale internationale se révèle un avertissement sans frais. Voilà, en effet, le tout-puissant Jean-Pierre implorant le ciel pour une petite récréation, pendant que la cause semble entendue pour Charles G. Taylor, le célèbre rouquin de Monrovia, mais la liste pourrait utilement s’allonger si le procureur venait à ouvrir l’œil et le bon sur tous ces prétentieux qui, ici comme ailleurs, la main sur la détente, n’ont de religion que le paradis terrestre, quoique cette folie meurtrière puisse coûter à l’humanité.

La rédaction

L’Observateur Paalga

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Vos commentaires

  • Le 19 août 2009 à 16:59 En réponse à : Jean-Pierre Bemba : Colis encombrant cherche preneur

    Votre article est mensonger et très médiocre. Avant d’écrire , renseigner vous. Papa Bemba n’était pas millardaire à la naissance de Jean-pierre et il n’était pas la plus grosse fortune de la RDC

  • Le 19 août 2009 à 18:56, par KONGO En réponse à : Jean-Pierre Bemba : Colis encombrant cherche preneur

    Bien dit ! en plus jp bemba est partis en RCA pour aider un president elu face aux rebelles mtn ou sont les deux personnages cléf de cette histoire , et qui payeras pour les 5 millons des mort au congo ? KAGAMA, MUSEVENI , NKUNDA ou encore KABILA ? que Dieu nous viennent en aide

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