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Au coin du palais : Le Madoff bobolais devant le juge

Publié le mercredi 12 août 2009 à 01h19min

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C’est moins le montant des sommes en jeu que le procédé de S.S., qui donne aux agissements du prévenu, des allures du financier américain, qui s’est révélé être un escroc de haut vol. S.S. est un commerçant en faillite. Depuis quatre ans, il travaillait au marché de Bobo-Dioulasso avec son voisin de hangar, qui finance ses petits projets. En décembre 2008, S S demande à son bailleur de financer pour lui, un projet d’exportation de condiments vers le Mali voisin. T.S. lui verse 5 millions de F CFA à la condition que le bénéfice qui résultera de l’opération soit reparti à parts égales entre les deux partenaires.

Une fois au Mali, S.S. rappelle son bailleur pour lui dire qu’il a pu écouler la marchandise avec un bénéfice de 200 000 F CFA. Il lui propose dans la foulée une « bonne affaire » sur laquelle il serait tombé au Mali et qui consisterait à acheter des cannettes de boisson gazeuse pour les revendre au Burkina. Le patron lui propose d’y injecter les 5 200 000 F CFA, la somme issue de la vente des condiments. Mais S.S. demande et obtient 10 millions de F CFA supplémentaires, car ayant pu convaincre TS qu’en achetant une grande quantité de cannettes, ils allaient faire des économies d’échelle. Sous prétexte que les 10 millions sont insuffisants, S.S. reviendra à nouveau réclamer successivement 1 million de F, 600 000 F, puis 250 000 F CFA. Des sommes qui auraient servi à payer le transport et le dédouanement. Au total, T.S. a déboursé, sans douter un seul instant de la bonne foi de S.S., plus de 17 millions dans l’opération.

Après la vente de la boisson, S.S. lui fait savoir que l’affaire a rapporté plus de 20 millions. Mais lorsque le bailleur demande à S.S. de lui faire un point précis, il n’arrive pas à montrer l’argent. Sommé de s’expliquer, S.S. argue avoir prêté de l’argent à des amis, et qu’il n’est pas en mesure de fournir des explications sur la destination du reste. En réalité, S.S. lourdement endetté après sa banqueroute, utilisait les revenus de l’opération pour éponger ses dettes. Il demandait ensuite à son bailleur, des fonds supplémentaires pour boucher les « trous ». Si fait qu’il n’a pas pu reverser un rond à T S. Très peu bavard, S.S. a reconnu les faits sans toutefois pouvoir se justifier. Pour le parquet, il n’y a aucune justification à cet acte par lequel S.S. a trahi la confiance que T.S. a placée en lui. Il a requis 18 mois avec sursis contre S.S. La victime ne fait aucun commentaire et demande seulement que S S lui rembourse la somme due. L’affaire a été mise en délibéré pour le 14 août prochain


Une fillette sème le trouble entre deux familles

Comme c’est souvent le cas, sermonner l’enfant d’autrui, peut coûter cher à ceux qui pensent pouvoir inculquer ainsi, de bonnes manières. C’est ce qui est arrivé entre les familles Ouédraogo et Kouanda. Une fillette de cette dernière famille est allée déféquer dans la cour des Ouédraogo. S.O. sermonne la fillette, en essayant de lui faire comprendre que la cour n’est pas un lieu d’aisance. Il n’en fallait pas plus, pour que la mère de l’enfant sorte pour insulter S.O. La femme ne s’est pas arrêtée là. Elle a rendu compte à son mari qui, à son tour est allé, accompagné de deux de ses fils, demander des comptes à S.O. S’ensuivront des empoignades entre les deux parties et il en résultera des blessés de part et d’autre. Les Ouédraogo et les Kouanda, comparaissant devant le tribunal pour coups et blessures réciproques (les prévenus au nombre de 4) ont déclaré au juge qu’un accord à l’amiable avait été trouvé avant le procès. Ce qui n’a pas empêché le tribunal de poursuivre le jugement. Le procureur du Faso dit ne pas comprendre l’attitude des parties, car « le motif de la bagarre est superflu ». Pour le parquet, l’éducation d’un enfant incombe à toute la société et la famille Kouanda n’avait pas à défendre leur fillette de la sorte. L’accusation a demandé au tribunal de reconnaître tous les quatre pugilistes coupables de coups et de blessures et de les condamner par conséquent à 4 mois de prison avec sursis. Ils seront situés sur leur sort, le 14 août prochain


Le militaire ne dormait pas !

S.I. et son acolyte ont entrepris d’écumer un quartier de Bobo-Dioulasso, le 10 juillet dernier. Ainsi, dans une première cour, les deux délinquants arrivent à subtiliser deux portables, pendant que les occupants dormaient. Ils poursuivent alors leurs œuvres dans une seconde cour, où les choses ne se sont pas aussi bien passées. La maison était occupée par un militaire qui, lui, ne dormait pas. Il a suffi d’un tir de sommation en l’air pour qu’un des voleurs détale à toute jambe. SI a préféré se rendre pour plus de sûreté. Le parquet a soutenu que les préventions de vols et de tentative de vol contre S.I. sont établies. Il a requis 6 mois fermes. Le tribunal a condamné S.I. à 3 mois fermes de prison et aux dépens


Il réclame 1 400 000 F CFA pour coups et blessures reçus

Le vieux Z.A, gardien domicilié au secteur 11 de Bobo-Dioulasso s’est rendu en brousse, le 28 décembre 2009, à la recherche de plantes médicinales. Il se retrouve, sans le savoir, dans le domaine de M.D, en train de prélever des racines pour dit-il, soigner un malade. Surpris par le propriétaire de lieux, Z.A. a vu sa hache confisquée. De retour à Bobo-Dioulasso, M.D. a été interpellé par le vieux et un de ses fils au détour d’une rue. Il sera battu par ceux-ci, et il en résultera une Incapacité temporaire de travail (ITT) de 21 jours. Devant le tribunal correctionnel de Bobo-Dioulasso, le vieux soutient que le propriétaire du domaine est venu le provoquer à domicile, et il aurait cédé à la provocation en le frappant. Mais pour la victime, c’est dans la rue que le vieux l’a accosté et battu avec son fils. M.D. ajoute par ailleurs que Z.A. était plutôt en train de couper du bois de karité, une espèce protégée, pour vendre. Le fils du vieux reconnaît par ailleurs, avoir aidé son père à battre M.D. Ce dernier demande à Z.A. de lui verser la somme de 1 400 000 F CFA représentant le préjudice moral, la perte de ses téléphones portables, entre autres dégâts. Le procureur du Faso a demandé au tribunal de reconnaître Z.A. et son fils coupables de coups et blessures sur M.D. 18 mois avec sursis ont été requis contre le vieux et 3 mois avec sursis contre le fils


Un chauffeur sans permis, cause de nombreux dégâts

K.M, 32 ans, est apprenti mécanicien dans le garage de son oncle. En mars 2009, alors qu’il essayait la voiture d’une dame après réparation, K.M. s’est encastré dans une station d’essence. Il a ainsi causé des blessures sur des usagers en train de prendre du carburant. Leurs montures, la pompe à essence et deux maisons ont été également endommagées. Devant le tribunal correctionnel où K.M. comparaissait pour défaut de maîtrise et conduite sans permis de conduire, il reconnaîtra avoir pris le véhicule à l’insu de son patron pour essayer. La direction, a-t-il dit, s’est bloquée et « je suis rentré dans la station ». Le patron du garage appelé à s’expliquer, a voulu rejeter la responsabilité sur l’apprenti fautif en évoquant son absence au moment des faits. Mais pour le parquet, même en son absence, un mécanicien ne doit pas permettre que des apprentis sans permis de conduire, prennent des véhicules pour mettre des vies en danger. L’une des victimes a eu un membre fracturé. Il en a résulté une Incapacité totale de travailler (ITT) de 20 jours et sa moto a été endommagée. Cette victime a demandé à K.M, le remboursement des frais médicaux (103 000 F CFA) et la réparation de l’engin (20 000 F CFA). Le procureur du Faso a demandé « une peine exemplaire et dissuasive » pour le prévenu. Il a requis 6 mois de prison avec sursis pour le défaut de maîtrise et la conduite sans permis, une amende de 50 000 F CFA pour les blessures, 50 000 autres pour les dégâts. L’affaire est mise en délibéré pour le 14 août prochain.

Mahamadi TIEGNA (camerlingue78@yahoo.fr)

Sidwaya

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