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Patrimoine culturel : Ces trésors humains vivants

Publié le mardi 20 juillet 2004 à 14h13min

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Mettre en place un système des Trésors humains vivants au Burkina Faso ; c’est l’objet d’un séminaire d’information que le ministère de la Culture, des arts et du tourisme a initié du 19 au 21 juillet 2004, à la Maison du retraité Antoine-Nanga. Objectif : contribuer à la protection de notre patrimoine culturel immatériel.

Le patrimoine culturel immatériel, aux termes de la Convention pour sa sauvegarde, adoptée par la 32e session de la Conférence générale de l’UNESCO le 17 octobre 2003, est défini comme « Les pratiques, représentations, expressions, connaissances et savoir-faire, ainsi que les instruments, objets, artefacts et espaces culturels qui leur sont associés - que les communautés, les groupes et, le cas échéant, les individus reconnaissent comme faisant partie de leur patrimoine culturel ».

La question de la sauvegarde de ce patrimoine culturel immatériel s’est posée et se pose avec acuité. Cela est même aggravé au niveau de la plupart des Etats, notamment africains, par des faiblesses et des insuffisances dans les efforts de protection du patrimoine culturel immatériel.

A cela s’ajoutent, entre autres, l’influence grandissante de la culture occidentale, qui entraîne le rejet et l’abandon de nombres de pratiques culturelles traditionnelles ; la disparition des détenteurs de nos traditions, coutumes, compétences et techniques, ces vieux que d’aucuns qualifient de bibliothèques vivantes.

Pour pallier une telle insuffisance, le Burkina Faso, à travers le ministère de la Culture, des arts et du tourisme, s’engage résolument dans la création d’un système des Trésors humains vivants. Le coup de gong de ce processus a été donné par le ministre de la Culture, Mahamoudou Ouédraogo, le 19 juillet dernier.

Le ministre a, dans son discours d’ouverture des travaux d’information sur la mise en place du système des trésors humains vivants dans notre pays, rappelé que le projet a été lancé par l’UNESCO en 1993, avec comme objectifs, la sauvegarde des compétences et techniques indispensables à la production de manifestation culturelles ; la récompense des personnes incarnant ces compétences et techniques ; l’encouragement de jeunes à l’apprentissage de ces compétences et techniques.

Pour le chef du département de la Culture, des arts et du tourisme, l’étude systématique (identification, inventaire, collecte, traitement et diffusion) des compétences et techniques détenues par les trésors humains vivants ainsi que leur enseignement à des jeunes disciples sont le gage de la pérennisation et de la revitalisation de notre patrimoine immatériel.

S’imprégner du concept des trésors humains vivants

Les participants au séminaire d’information sur la mise en place d’un système des trésors humains vivants au Burkina Faso ont trois jours pour s’approprier ce concept, défini par l’UNESCO comme « des personnes qui incarnent au plus haut point les compétences nécessaires à la mise en œuvre de certains aspects de la vie culturelle d’un peuple et à la pérennité de son patrimoine culturel ».

Ils vont ensuite, par la même occasion, poser les fondements de la création de ce système, en déterminant les catégories ou domaines de compétences et de techniques concernés par le système ; les critères de sélection des candidatures et les différentes phases de la sélection ; et proposer des formes d’aide et de soutien à octroyer aux lauréats.

La mise en place d’un système de « Trésors humains vivants » est une recommandation de l’UNESCO. Des exemples existent déjà dont on peut citer les systèmes japonais (où il est appelé "Trésors nationaux vivants"), philippin (Artistes nationaux), français (Maîtres d’art), coréen. Le ministre de la Culture, des arts et du tourisme, Mahamoudou Ouédraogo, a dit qu’il attend avec un grand intérêt les conclusions des travaux, car, a-t-il ajouté, notre pays regorge d’autant de trésors humains vivants que d’autres de pétrole ou de trésors naturels. Un défi, somme toute, à relever.

Agnan Kayorgo
L’Observateur

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