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CRISE MALGACHE : Le miracle de l’amnistie

Publié le mardi 11 août 2009 à 01h53min

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L’ex-président Malgache, Marc Ravalomanana

Il faut en convenir, Maputo aura marqué d’une pierre blanche le long cours du processus de sortie de la crise malgache qui dure depuis si longs mois. Les différents protagonistes qui s’y sont rencontrés ont décidé la mise en place d’un gouvernement de transition qui aura la charge d’organiser des élections d’ici à la fin 2010. C’est une avancée remarquable lorsqu’on se rappelle la situation d’enlisement à laquelle on était parvenu il y a seulement quelques semaines.

Il faut alors saluer la persévérance des médiateurs qui ont eu le courage de croire, même au plus fort de cette crise, qu’il restait toujours quelque chose à sauver. L’attitude des protagonistes politiques n’est pas moins digne d’éloges : ils auront eu la sagesse de se départir de leur intransigeance légendaire pour se retrouver autour de l’essentiel. Et une de ces initiatives d’importance qui aura permis le dégel de la situation est bel et bien la décision d’amnistie

prise en faveur de l’ex-président Ravalomanana. Son adoption aura été cause de tractations et d’argumentations diverses, mais au final, elle aura été prise, et cela seul compte à présent. Car elle signifie que Rajoelina et Ravalomana ont enfin compris la nécessité de mettre balle à terre. Et c’est tout bon pour la suite des négociations.

Car, la crise malgache ne s’arrête pas pour autant, même avec cette avancée appréciable. Si l’essentiel est acquis, il reste cependant à régler certains "détails". Et ils ont leur importance, car, c’est connu, le diable niche dans les détails. La répartition des postes reste à venir. Et on ne peut pas dire à l’heure actuelle, qu’elle sera une mince affaire. Lorsqu’on se rappelle l’exemple du Zimbabwe qui demeura de longues semaines grippé, parce que majorité et opposition se déchiraient au sujet de qui remporterait les postes-clés, on peut craindre pour le cas de Madagascar, que le plus dur reste à venir. Il faut souhaiter alors que les médiateurs qui ont su négocier l’obtention des acquis de Maputo, continuent l’entreprise commencée, veillent à la mise en place du gouvernement de transition ainsi qu’à un judicieux timing du délai imparti. La prochaine rencontre prévue dans une dizaine de jours, toujours dans la capitale mozambiquaine, permettra peut-être de poursuivre sur la même lancée.

Pour le moment, les différents acteurs ne boudent pas leur plaisir d’avoir réussi ce que l’on est en droit d’appeler une prouesse. Ils ont sans doute raison : Maputo I a été un succès pour les Malgaches. On souhaite que Maputo II le soit tout autant, sinon plus. Tout comme on espère que les protagonistes politiques concernés persévèrent dans le même état d’esprit. En supposant qu’ils l’acceptent, ils feraient amende honorable et permettraient à la Grande Ile, depuis de longs mois, tourmentée, de rêver à nouveau d’espoir, de paix et de vie nouvelle. Ils n’auront pas le droit de faillir à un tel devoir.

Par Jean Claude KONGO

Le Pays

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