Pas donc de répit pour le docteur ès médiations de la sous-région Blaise Compaoré, car à peine les Togolais ont-ils quitté Ouaga 2000, que les Ivoiriens prenaient leur place pour un autre marathon de palabres avec lui. Objectif : faire des haltes sur les différentes stations du train de la paix qui s’est ébranlé depuis le 4 mars 2007.

« L’opération d’enrôlement qui a permis d’enregistrer plus de 6,5 millions de personnes traduit le désir des citoyens de la Côte d’Ivoire de construire la paix et la stabilité à travers des élections ouvertes, justes et transparentes. Nous devons nous féliciter de la publication par la CEI du chronogramme des opérations électorales et de la confirmation du 29 novembre 2009, date de l’élection présidentielle », dira Blaise Compaoré à l’entame des travaux de ce 7e CEA. De l’identification générale de la population et du processus électoral, on notera qu’à la date du 30 juin 2009 il y avait 6 552 694 personnes qui ont été enrôlées en incluant celles de l’Etranger. Des problèmes persistent sur le déploiement du centre de commandement intégré (CCI), le désarmement et le stockage des armes des deux forces ex-belligérants, l’encasernement des 5000 ex- combattants des Forces Nouvelles, l’harmonisation des grades...

Autre sujet discuté à cette rencontre, la restauration de l’autorité de l’Etat et le redéploiement de l’administration sur l’ensemble du territoire : coupé en 2 depuis la tambouille du 19 septembre 2002, le Nord de la Côte d’Ivoire était un Etat dans l’Etat. Avec la passation des charges entre les fameux « com’zones » et les préfets le 26 mai dernier à Bouaké, en présence de Guillaume Soro, le premier ministre, la réunification s’ébauche cahin- caha.

Tout tient donc dans le règlement des questions sécuritaires notamment « la nécessité de régler les questions militaires essentielles (grades, textes juridiques et encasernement) dans les délais prescrits ...à savoir deux mois avant la date fixée pour l’élection présidentielle, soit le 29 septembre 2009 au plus tard », précise le communiqué final lu par Alain Yoda, le ministre des Affaires étrangères du Burkina Faso.

« Nous sommes décidés à respecter la date du 29 novembre comme celle du 1er tour de la présidentielle », a encore laissé entendre le président de la CEI, Robert Beugré Mambé, dont l’institution a publié le 23 juillet dernier le chronogramme des opérations électorales. Et Y.J. Choi, le représentant du secrétaire général des Nations unies en C.I. de renchérir : « La liste provisoire des électeurs va sortir le 29 août ...le mois de septembre sera décisif parce que nous saurons alors la liste électorale définitive et le rapport entre le processus électoral et le processus de réunification ».

Dans 4 mois donc c’est la présidentielle et le facilitateur est conscient que chaque minute compte désormais d’où ses propos à la fin de ce 7e CEA « ...il faut surmonter les derniers obstacles et aller avec hardiesse vers le 29 novembre... il faut comprendre que c’est un suffrage universel ...et il faut satisfaire des millions de citoyens... et veiller en sorte que les tâches qui restent à exécuter soient planifiées avec rigueur afin d’assurer un scrutin propre et équitable...nous restons disponible pour accompagner le processus ivoirien jusqu’à terme ».

Le temps ! Voilà donc l’allié et l’adversaire des Ivoiriens et du facilitateur dans ce processus. Allié, car avec un timing bien arrêté, cela permet d’éviter les pertes de temps, surtout que tout le monde est fatigué de cette crise. Adversaire, car si d’aventure, on franchissait 2010, cela compliquerait la tâche du facilitateur qui aura sa présidentielle à lui et le risque qu’il n’ait plus du cœur à l’ouvrage comme depuis janvier 2007 est grand.

Zowenmanogo Dieudonné Zoungrana

L’Observateur Paalga