L’interview accordée à M. Salif Diallo par l’Observateur Paalga du 8 juillet 2009 dans laquelle celui-ci demandait entre autres la dissolution de l’Assemblée nationale et l’instauration d’un régime parlementaire, a attiré sur lui les foudres de son parti, lui coûtant la suspension de toutes les instances de celui-ci. Ce que désormais l’on nomme "l’affaire Salif Diallo" a défrayé la chronique ces derniers temps tant à cause de la personnalité de l’intéressé (ancien chef d’orchestre du régime de Blaise Compaoré) que des propositions qu’il a faites lors de sa fameuse interview. Au-delà de la personnalité de l’homme et de son passé politique (je n’ai personnellement jamais partagé pour ma part ses options ni ses méthodes politiques), il faut considérer la portée du message qu’il a voulu transmettre aux Burkinabè à travers cette interview. Globalement, M. Diallo propose une refondation des institutions politiques de notre pays dans le souci de préserver la paix sociale. Cette idée n’est d’ailleurs pas nouvelle car en son temps, des partis politiques regroupés sous le nom de refondateurs avaient fait des propositions dans ce sens.

Le Forum sur l’alternance à également évoqué la nécessité des réformes institutionnelles pour amarrer le pays vers une véritable démocratie. Bref, les questions de l’approfondissement de la démocratie dans notre pays ne datent pas seulement de la sortie de l’ex-ministre d’Etat Salif Diallo. La nouveauté dans ce débat réside dans le fait que celui qui le relance n’est autre que celui qui a participé à la mise en place des institutions de la IVe République et a arpenté les allées du pouvoir depuis l’accession au pouvoir de l’actuel chef de l’Etat. C’est donc un homme du sérail, pétri d’expériences dans la gestion des affaires de l’Etat et qui a vécu de l’intérieur le fonctionnement de ces institutions, qui fait ces propositions de réforme dans l’intérêt, selon lui, supérieur du pays. C’est pour toutes ces raisons qu’il ne faut pas prendre à la légère ou balayer d’un revers de main les propositions de notre ambassadeur à Vienne. Nous, à l’Union nationale pour l’indépendance et la solidarité (UNIS), nous prônons depuis toujours le rassemblement des Burkinabè autour des questions essentielles et c’est dans ce cadre que nous pensons que ces propositions méritent d’être examinées par l’ensemble de la classe politique ainsi que par la société civile pour les analyser et leur trouver une suite, dans un esprit républicain, patriotique et citoyen. Nous sommes convaincus qu’à la faveur de telles concertations inclusives, des propositions sortiront à même d’aider le Burkina Faso à sortir de sa léthargie politique et donner un nouveau souffle à notre processus démocratique.

Ouagadougou, le 29 Juillet 2009

Pour le Comité Directeur de l’UNIS, le Président

Docteur Boubacar OUEDRAOGO

Le Pays