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Justice burkinabè : A la recherche d’une nouvelle âme

Publié le lundi 10 août 2009 à 09h34min

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Zakalia Koté, ministre de la Justice

“Beaucoup plus de moralité“, voici ce que le ministre de la Justice, Garde des sceaux, Zakalia Koté, nourrit pour les institutions dont il a la charge. C’est pour ce faire qu’un ensemble de réformes structurelles ont été pensées et adoptées .Ces réformes visent également à réduire les délais de traitement de dossiers, donc à satisfaire les contribuables burkinabè.

Obligation de résultats pour les magistrats burkinabè ; et pour cause, une nouvelle méthode d’évaluation est en train de voir le jour. Il s’agira de juger du nombre de dossiers traités par un juge, du nombre de décisions rendues, bref du volume de travail abattu au cours de l’année. Cette évaluation quantitative sera complétée par une évaluation de la moralité du magistrat. Dorénavant, souligne le ministre de la Justice, cette nouvelle forme d’évaluation permettra de nommer les juges les plus méritants et qui ont un sens de la déontologie et de l’éthique très élevé aux différents postes de responsabilité. Par ricochet, la conscience professionnelle des magistrats permettra que les affaires enrôlées soient traitées avec plus de diligence.

Trois nouvelles directions au niveau de l’administration centrale, c’est l’une des innovations majeures du ministère de la Justice depuis ce mois de juillet 2009 qui a vu ‘adoption en Conseil des ministres de ce nouvel organigramme : une Direction Générale des Affaires juridiques, une Direction Générale de l’Administration pénitentiaire et une Direction Générale des Gardes de sécurité pénitentiaires. Selon Zakalia Koté il s’agit de spécialiser les directions afin de les rendre beaucoup plus efficaces. Il notera l’exemple des gardes de sécurité pénitentiaire qui aujourd’hui comptent un effectif de plus de 1500 personnes. Il convient donc qu’il y ait une direction spécifique pour traiter de leurs problèmes de formation, d’équipement, afin de les doter des outils nécessaires pour la réinsertion des détenus des différentes maisons d’arrêt et de correction.

Spécialiser davantage les différents tribunaux, c’est l’un des volets non moins importants des présentes reformes entreprises par le ministère de la Justice. Ainsi, pour statuer sur des questions relatives aux affaires commerciales, le magistrat sera entouré de deux assesseurs issus du monde des affaires. Aussi, il s’agira pour eux de privilégier les procédures non contentieuses comme la médiation ou l’arbitrage. La décision de justice n’intervenant qu’en dernier ressort.

L’une des réformes qui aura fait couler le plus d’encre c’est le redéploiement des magistrats. Beaucoup ont subi des affectations ces derniers temps. Selon le premier responsable du département de la Justice au Burkina Faso, il s’est agi de mettre les hommes qu’il faut aux places qu’il faut en tenant compte de leurs profils de formation et de leurs expériences. Même qu’il y en a qui avaient été nommés à des postes de responsabilités il y a moins d’un an et qui ont été changé ! “Nous n’avions pas les statistiques dont nous disposons maintenant, quand nous faisions ces nominations ; mais à la lumière de ces statistiques nous devons admettre que nous nous sommes trompés“, reconnaît Zakalia Koté pour expliquer certaines affectations.

Des statistiques régulièrement actualisées, c’est le nouvel outil dont dispose le ministère de la justice pour l’évaluation de ses agents. Les chiffres qui sont produits annuellement sont complétés par des données mensuelles sur le nombre de décisions rendues, le nombre d’affaires en cours et bien d’autres indicateurs. Les statistiques permettent également d’affecter pour chaque localité, le nombre d’agents adéquat, en fonction du volume de travail. C’est d’ailleurs ce qui, dira Zakalia Koté, a permis de savoir que c’est Tenkodogo la 3ème juridiction du Burkina au vu des affaires traitées.

Rassurer le contribuable burkinabè, voici en définitive, l’objectif de cette batterie de mesures. Déjà le ministre de la Justice se satisfait qu’il y ‘ait de moins en moins de voix qui s’élèvent pour décrier la lenteur de la justice. C’est la preuve qu’il y a un travail qui a été abattu et qui continue. La justice de demain au Burkina Faso répondra au critère de la “prévisibilité“ de la justice ; ainsi chaque justiciable devant la justice saura à peu près à quelle décision il peut s’attendre. Cela sous-entend que les décisions rendues sont le plus objectives possibles et que les justiciables les comprennent. Aussi, le gouvernement burkinabè a adopté un décret il y a deux mois, mettant en place l’assistance judiciaire. Il s’agit d’aider tous ceux qui n’ont pas assez de moyens à régler leurs différents frais de justice. Et la réflexion continue encore au ministère dans le sens de rapprocher davantage la justice burkinabè du justiciable.

Hermann Nazé

Lefaso.net

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Vos commentaires

  • Le 8 août 2009 à 03:38, par Ilias Lafricain En réponse à : Justice burkinabè : A la recherche d’une nouvelle âme

    A lire l´article, on se prend a rever de ce qui est dit et on oublie ce qui se passe au quotidien. Communiquer les bonnes idées par les mots ne suffit pas ; la pensée doit conduire a l´acte ; M. le ministre, bon vents pour vos reformes.

  • Le 8 août 2009 à 07:49 En réponse à : Justice burkinabè : A la recherche d’une nouvelle âme

    Bravo Grand-frere !!

    Je vois la methode KOTE dans cette demarche,c-a-d le merite associé au travail efficace pour dynamiser le travailleur et satisfaire le citoyen. J’ai toujours su, pour avoir cotoyé l’homme, que ce ministre va apporter un changement qualitatif à notre justice croulante. Je vous encourage dans votre voie afin que la justice Burkinabe herite d’un systeme adequat de fonctionnement qui survivra apres vous !! Tenez bon, ce sont des gens comme ca dont nous avons besoin au Burkina : discret, efficace et modeste avec ca !!

    Un dogo depuis Taiwan !

  • Le 8 août 2009 à 22:34 En réponse à : Justice burkinabè : A la recherche d’une nouvelle âme

    Tenkodogo, 3ème juridiction du Burkina. Pourtant le palais de justice de cette localité laisse à désirer ; Il en est de même pour les infrastructures (informatique etc...)
    Alors, Monsieur Le Ministre, poursuivez les réformes et pensez à la rénovation des palais de justice du Burkina. PK, Tenkodogo

  • Le 9 août 2009 à 11:51, par lbagor En réponse à : Justice burkinabè : A la recherche d’une nouvelle âme

    Des actes C’est ce que l’on attend de notre justice. Rien que ça pas de bla bla bla de nommination. Ce n’est pas ce qui a manqué au Faso ici. On nomme chaque mercredi et rien n’y fait. Il ya des gourou tapis dans l’ombre qui bloquent tout. Faites changer tout ce vieux personnel avec des idées de 1960 et remplacez les par des jeunes ambitieux. Il n’y a qu cela qui peut changer les choses. Envoyez les au ministère ou reconvertissez les , mettez d’autres à la rétraite anticipée ou créez un conseil des juges sages et envoyez les Y monsieur le ministre et vous verez ça va changer.

    • Le 9 août 2009 à 20:56, par melissa En réponse à : Justice burkinabè : A la recherche d’une nouvelle âme

      où voyez plus de compétences dans des jeunes ambitieux ? votre discours n’est pas courtois et encore moins paisible..je vous vois très expéditif et irréfléchi !chez nous on dit :"le temps ne fait rien à l’affaire quand on est c.n on est c.n, qu’on soit jeune ou qu’on soit grand-père,quand on est c.n on est c.n."
      Allez,mordez la vie mais pas les hommes, c’est mieux et ça rend plus heureux.

  • Le 9 août 2009 à 22:38 En réponse à : Justice burkinabè : A la recherche d’une nouvelle âme

    Notre justice est vraiment soufrante.Mr ZAKALIA bon vent a vous pour son redressement.

    Par un moaga depuit NEW YORK

  • Le 10 août 2009 à 11:19, par ismael zizien En réponse à : Justice burkinabè : A la recherche d’une nouvelle âme

    ce n’est pas une âme qui manque à la justice burkinabé mais un corp !
    comme un moteur de voiture sans carcasse ! et surtout si on sais que cette voiture a des sens interdits depuis sa fabrication !
    obligation de résultats ne rime pas avec résultat obligées !

  • Le 10 août 2009 à 13:46 En réponse à : Justice burkinabè : A la recherche d’une nouvelle âme

    LA morale agonise au Faso avait dit un Honorable deputé président de l’assemblée, Salif a Diallo a parlé de Patrimonalisation du pouvoir, et voilà Koté qui veut nettoyer les ecuries judiciaires du Faso... Tout cela montre qu’on Burkina On est hypocrite couards et inconséquent.. Lorsqu’on est chqué, on cri et puis après plus rien. Dormez et dieux pourvoira.
    naan lara an saara !

  • Le 11 août 2009 à 00:04 En réponse à : Justice burkinabè : A la recherche d’une nouvelle âme

    Je me demande de quelle justice parle-t-on au Faso ? Est-ce la justice des riches et des puissants (c-a-d des détenteurs de la carte du CDP ?). Quand une famille entière est accusée à charge par le procureur du Faso de Bobo (Mr N.P.) et que le chef de famille, un viellard de 71 ans est jeté en prison sur simple dénonciation et coup monté par un maire adjoint qui voulait lui "voler" par le force son champ... comment parler de justice ? Comment parler de justice lorsque ce même vieillard crie et dépose auprès du même procureur plusieurs plaintes (classées sans suite sans même aucune réponse notifiée au dit viellard) contre le protégé du maire adjoint qui a saccagé pour 2 millions de FCFA d’arbres protégés dans le même champs ? De quelle justice parle-t-on ? J’aimerais vous faire confiance M. le Ministre mais j’ai vraiment du mal. J’aimerais faire confiance en la justice de mon pays, mais j’ai franchement du mal. Comment parler de justice alors que s’allonge de jour en jour la liste des gens qui rongent leurs freins en enttendant le jour où ils pourront se venger ?!!! M. le Ministre pouvez répondre à ces gens ?

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