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Frontière nigéro-burkinabè : Qui abritera le poste de contrôle juxtaposé ?

Publié le jeudi 6 août 2009 à 02h19min

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Au lieu de quatre, ce sera deux arrêts que marqueront les routiers à la frontière burkinabè (Kantchari) et nigérienne (Makalondi) pour accomplir les formalités policières et douanières. En effet, dans chaque Etat, ces deux forces seront regroupées dans un seul et même bâtiment. Erigées par l’Union économique et monétaire ouest-africaine (UEMOA), ces deux infrastructures ont été inaugurées le 1er août 2009 à Kantchari et à Makalondi. A terme, l’objectif est de faire travailler dans un le même bâtiment les services policiers et douaniers des deux Etats. Seulement, les négociations coincent sur le choix du site car chaque pays veut abriter le poste de contrôle juxtaposé.

L’inauguration de ces deux infrastructures constitue un grand pas fait dans le sens de la facilitation des transports et du transit routier entre le Burkina Faso et le Niger en attendant le choix définitif d’un site où sera construit, à leur frontière, un poste de contrôles juxtaposés. Lequel poste regroupera les services de la police et de la douane du Burkina et du Niger.

Mais déjà, ce regroupement de policiers et de douaniers de chaque pays dans un seul et même bâtiment administratif est une très bonne chose. Ce ne sont pas les transporteurs qui diront le contraire, car ce dispositif leur permettra de gagner un peu de temps. En effet, que ce soit à Kantchari ou à Makalondi, ils pourront, au cours d’un seul arrêt, remplir toutes les formalités policières et douanières.

En procédant à l’inauguration de ces deux infrastructures, Ibrahim Tamponé, le commissaire de l’UEMOA chargé de l’aménagement du territoire communautaire, des Transports et du Tourisme, a déclaré que « c’est l’aboutissement d’un processus qui tire ses origines des préjudices subis par les opérateurs économiques dans le transport au sein de l’espace UEMOA ; préjudice qui est évalué à 100 milliards FCFA perdu dans les faux frais et les pertes de temps lors des contrôles routiers ».

Dans le cadre du programme de facilitation du transit routier entre les Etats de l’Union, l’UEMOA a décidé de réaliser des postes de contrôles juxtaposés (PCJ) au niveau de certaines frontières entre ses pays membres. Ainsi les travaux de construction des PCJ de Cinkansé (Burkina/Togo) sont achevés tandis que ceux de Hérémakono (Burkina/Mali) sont en cours.

Les études techniques et les dossiers d’appel d’offres pour les travaux sont bouclés ou le seront bientôt pour les PCJ de Malanville (Niger/Bénin), de Petelkolé (Niger/Burkina), Moussala (Mali/Sénégal), de Paga (Burkina/Ghana), Boundou Fourdou (Sénégal/Guinée-Conakry) et de Kourémalé (Mali/Guinée-Conakry). A ces PCJ s’ajouteront ceux de la CEDEAO (Communauté économique des Etats de l’Afrique de l’Ouest) dont les travaux pourront débuter en 2010 sur le financement de l’Union européenne. Parmi ces PCJ, il y aura ceux de Sémé (Bénin/Nigeria), de Hilacondji-Sanvikondji (Bénin/Togo), de Noépé (Ghana/Togo) et de Noé-Elubo (Côte d’Ivoire/Ghana).

Tous les PCJ seront équipés d’installations modernes de contrôle des gabarits, poids et charges à l’essieu des véhicules lourds, mais aussi d’un scanner pour les contrôles douaniers et de sûreté.

Concernant la frontière Burkina/Niger sur l’axe Kantchari-Makalondi, le commissaire de l’UEMOA a noté que « les deux Etats n’ont pas encore, depuis 2005, choisi le site unique pour l’implantation de postes de contrôles juxtaposés ». Vraisemblablement, Niamey et Ouagadougou ne parviennent pas à s’accorder sur le choix du site devant abriter le PCJ.

Les PCJ, comme l’a précisé Ibrahim Tamponé, peuvent être situés, à cheval sur la frontière ou alors les deux pays optent de construire le PCJ sur le territoire d’un Etat. Dans ce cas de figure, « nous allons mettre en œuvre le principe de l’extra- territorialité pour les administrations de l’autre Etat dont le poste de contrôle n’est sur son territoire.

En effet, quand les Etats nous attribuent le site d’implantation, cette superficie devient propriété de l’Union ». Sur l’aire du CPJ, la douane, la police de chaque pays seront ensemble sur un espace qui leur est exclusif.

En attendant un vrai CPJ, l’UEMOA s’est résolu à construire deux postes de contrôles en matériaux préfabriqués sur les sites de Kantchari et de Makalondi, le tout pour une enveloppe de plus de 430 millions de FCFA. Nab Dabiré, chef du bureau de douane de Kantchari, a loué cette initiative qui facilite le transport car, « si la police et la douane sont dans le même bâtiment, l’usager qui arrive fait les formalités en un même point, puis continue son chemin. Il évite ainsi de perdre énormément de temps à la frontière ».

Quant à Gérard Delanne, secrétaire général du Syndicat national des transporteurs de marchandises du Niger, il s’est félicité car, « c’est une grande première, le fait que la police et la douane se retrouvent au même poste de contrôle » et cela est pour lui, la concrétisation de la volonté politique de tous les Etats concernés.

De plus, il a soutenu que cela va permettre « une transparence dans toutes les opérations de transit. Ce nouveau poste permettra d’arrêter les trafics non autorisés et surtout, de résoudre le problème de surcharge. Il permettra également d’assurer la rapidité du transport des marchandises, et de renforcer la sécurité routière ».

A Kantchari et à Makalondi, les autorités qui ont pris la parole ont tous salué la démarche de l’UEMOA qui va faciliter énormément le transport entre le Burkina et le Niger, mais aussi réaliser l’intégration sous-régionale.

San Evariste Barro

L’Observateur Paalga

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