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Le prolifique marché des vendeurs ambulants de viande

Publié le vendredi 31 juillet 2009 à 01h58min

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Tous les jours, ils vendent la viande aux abords du marché Zabré-Daaga. Ces bouchers qu’on voit très souvent le soir font de gros chiffres le soir, à la descente. Certains exercent ce travail depuis plus de quinze ans et les clients ne manquent pas. Par contre, d’autres trouvent que l’hygiène fait défaut…

La vingtaine révolue, Adama Nikiéma est un vendeur ambulant de viande aux abords de Zabré-Daaga. Dès 9 heures, il se met devant le siège de l’Autorité supérieure de contrôle d’Etat, où il passe la journée, avec d’autres jeunes de son âge exerçant le même métier. Découpée en gros morceaux, il cède les quartiers de viande à 1 500 F CFA ou 2 000 F CFA. Les jours fastes, il rentre ainsi chez lui avec la coquette somme de 25 000 F CFA.

Non loin de lui, Hamidou Nikiéma propose, lui aussi, ses quartiers de viande aux clients potentiels. Si les choses semblent aller pour Adama, lui ne semble pas faire de grosses recettes. « Il arrive que je ne vends même pas 1 000 F CFA », confie-t-il. En effet, précise-t-il, « certains trouvent que nous ne protégeons pas la viande de la poussière ». Pourtant, « notre souci premier est de garantir la propreté », se défend-il.

Arrêtés aux abords d’une rue très empruntée, ces bouchers protègent leurs produits avec du papier de ciment. D’aucuns pensent, par contre, qu’il s’agit de la viande de mouton clandestinement abattus. « Nous refusons que quelqu’un vende de la viande de mauvaise qualité ici. Si nous remarquons une viande suspecte, nous prions le vendeur de quitter les lieux, car il risque de ternir l’image des bouchers d’ici », explique, pour sa part, Hamidou Nikiéma. Il est, bien entendu, difficile de vérifier cela, car il y existe un marché noir d’où ne transparaît l’ombre d’aucun fournisseur, même si Hamidou confie que « nos patrons sont à l’intérieur du marché ».

Créé pour « faciliter » la tâche aux clients qui désirent acheter de la viande, ce marché est cependant menacé de disparition, car « ces derniers se font rares par moment », réduisant considérablement le chiffre d’affaires des bouchers. Aussi, les bouchers ambulants, dont cette activité constitue le seul gagne-pain, invitent-ils les autorités à offrir plus de pouvoir d’achat à la population. « Nous savons que les difficiles conditions de vie ne dépendent pas des autorités. Mais nous comptons sur elles pour les améliorer », plaide Hamidou.

Théodore Balima

Fasozine

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