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Journées de la culture et de la langue peulh : Le faible taux d’alphabétisation des éleveurs nomades, préoccupe

Publié le mercredi 29 juillet 2009 à 02h54min

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Les 25 et 26 juillet 2009, se sont tenues les Journées de la culture et de la langue peulh à Ouagadougou. La préoccupation majeure relevée au cours de ces journées, est de trouver des voies et moyens pour accroître le taux d’alphabétisation et de scolarisation chez les éleveurs nomades.

"Langue, culture et développement des éleveurs nomades pour une éducation de base de qualité". C’est le thème des Journées de la culture et de la langue peulh, organisées les 25 et 26 juillet 2009 dernier à Ouagadougou, à l’occasion du 35e anniversaire de la sous-commission nationale du fulfuldé. Ces journées ont permis de réfléchir à une meilleure éducation, alphabétisation et intégration des éleveurs nomades.

Elles ambitionnaient aussi servir d’émulation aux autres sous-commissions de langues. Ce thème, a souligné le président de la sous-commission peulh, Ali Barry, vise à rappeler que les locuteurs du fulfuldé, notamment les éleveurs nomades méritent une attention particulière. En effet, dans certains départements, le taux de scolarisation chez les éleveurs nomades est de moins de 5 %, tandis que le taux d’alphabétisation des adultes nomades, quelle que soit la langue parlée, est nettement inférieur à la moyenne nationale. Ce faible taux d’alphabétisation a pour corollaire, un très faible taux de scolarisation chez les enfants de cette communauté d’éleveurs nomades et leur faible visibilité sur la scène des décisions administratives et politiques.

C’est pourquoi, le défi majeur à relever est non seulement de mieux cerner les raisons qui amènent les éleveurs nomades à être si réfractaires à l’école mais aussi et surtout à les amener à prendre en charge l’alphabétisation dans leurs campements. Car il n’est un secret pour personne, selon le ministre en charge de l’Education non formelle, parrain de ces journées, Ousséini Tamboura, qu’aucun pays ne peut véritablement amorcer son développement économique et social, sans éducation et formation des populations. C’est ainsi que, depuis 2002, un plan décennal de développement de l’éducation de base est en train d’être mis en œuvre au Burkina Faso avec comme objectif d’atteindre en 2010, un taux de scolarisation de 70 % et un taux d’alphabétisation de 40 %. L’atteinte d’un tel objectif ne saurait donc se faire, selon le ministre Tamboura, sans qu’un traitement spécifique ne soit accordé aux populations marginalisées. C’est à ce titre qu’il a loué l’initiative de la sous-commission du fulfuldé d’instaurer ces journées de la culture peulh.

Au cours de ses 35 années d’existence, la sous-commission nationale du fulfuldé s’est investie dans la promotion d’un environnement lettré en fulfuldé, avec un alphabet en caractères latins. Même si la réceptivité du public n’a pas toujours été au rendez-vous, le ministre Tamboura a reconnu que beaucoup d’efforts ont été fournis. Le fulfuldé est aujourd’hui une langue enseignée dans les écoles primaires, les centres communautaires d’alphabétisation, les centres de formation professionnelle et même à l’université. Elle est également présente sur la toile, permettant l’accès à de nombreux savoirs à partir des TIC. Il y a aussi d’importantes publications dont les lecteurs sont de plus en plus nombreux et exigeants. Il s’agit notamment de la Constitution burkinabè, du Coran, de la Bible, du Vade-mecum de l’élu local, le journal Bantaare, etc.

Créée par décret présidentiel en 1975, la sous-commission peulh découle de la commission nationale des langues du Burkina Faso, elle-même créée en 1969. Tout comme la sous-commission peulh, il existe beaucoup de sous-commissions (mooré, dioula, goulmancema, etc.) et dont la mission est de rendre plus opérationnelle, la commission nationale des langues. De nos jours, environ 24 langues nationales sont utilisées dans l’alphabétisation sur la soixantaine existant dans le pays.

Fatouma Sophie OUATTARA

Sidwaya

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