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REMISE A PLAT DES INSTITUTIONS : "Salif Diallo n’a innové en rien"

Publié le mercredi 29 juillet 2009 à 02h55min

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Les propositions de remise à plat des institutions faites par Salif Diallo ne finissent pas de susciter des débats au Burkina. Toutefois, il y en a qui trouvent que les gorges chaudes qui se font actuellement n’ont pas lieu d’être. La raison ? Les propositions de Salif Diallo ne sont pas nouvelles et il n’a fait qu’enfoncer des portes grandement ouvertes. C’est en tout cas l’avis du président du parti FPC Yélémani.

Curieux destin pour cet homme politique qui s’est sacrifié et a donné toute sa vie à son parti, le Congrès pour la démocratie et le progrès (CDP) : nous voulons parler, bien sûr, de Salif Diallo.

Artisan de toutes les victoires de son parti, mais aussi homme de toutes les mauvaises situations et des coups tordus, assurément Salif Diallo était le remède de toutes les difficultés que rencontrait la 4e République. Il est indéniable qu’il aura marqué de son empreinte la scène politique nationale burkinabé. Ce monsieur a représenté jusqu’ici, le prototype même de ce qu’on appelle une bête politique entièrement dévouée au méga parti au pouvoir. C’est cet homme hors du commun, qui affronte aujourd’hui un processus de descente aux enfers, suite à la courageuse interview qu’il a accordée au quotidien l’Observateur paalga.

Ce n’est pas d’aujourd’hui que date le processus de patrimonialisation du pouvoir d’Etat. Depuis le début de la crise consécutive à l’assassinat de Norbert Zongo, nous observons que le CDP ne trouve que des « solutions » de fuites en avant qui montrent aujourd’hui leurs limites. On se souviendra que déjà en 2000, le Parti national des patriotes (PNP), à travers son président Zon Tahirou Ibrahim, avait proposé un programme de sortie de crise. Ce programme que nous avions entièrement conçu a été pris en compte et mis en œuvre par le chef de l’Etat et le CDP. Mais en son temps, cet acte patriotique que nous avons posé ne nous a valu aucune reconnaissance, ni félicitation, et encore moins une décoration. Par des tours de passe-passe, le CDP s’est octroyé la paternité de ce programme de sortie de crise : « Collège des Sages », « la Commission ad hoc » puis« La Journée nationale de pardon », etc. Et pourtant le CDP regorge de cadres et d’intellectuels qui étaient comme tétanisés par la crise et n’osaient rien proposer comme solution. Aujourd’hui la case du CDP semble avoir pris feu, mais les intellectuels du parti continuent d’observer du surplace et laissent pourrir la situation. Ils ne proposent rien, bien que tout le monde soit conscient que tout va mal.

Quid du memorandum sur la situation politique nationale

L’interview de Salif Diallo est venue soulager les Burkinabé qui désespéraient de voir notre pays glisser progressivement vers la monarchisation et la patrimonialisation du pouvoir, sans que personne n’ose lever le petit doigt au sein du parti majoritaire. Toutefois, Salif Diallo n’a innové en rien. Bien avant les propositions de réformes formulées aujourd’hui par Salif Diallo, l’on se souviendra encore qu’il y a quelques années déjà feu Koné T. Christian et Zon Tahirou Ibrahim, respectivement président du PNR/JV et du FPC Yélémani dans un « Memorandum sur la situation politique nationale », avaient formulé des propositions pour qu’un modus vivendi soit observé entre le pouvoir et l’opposition et que l’on convienne tous ensemble d’aménager une sortie honorable pour Blaise Compaoré. Nous soutenions, comme le reconnaît aujourd’hui Salif Diallo, que « la question de l’alternance n’est pas une question taboue qu’il faut contourner ». Quelqu’un a dit que dans nos cimetières reposent de nombreuses personnes que l’on considérait comme « indispensables » voire « irremplaçables ». Nous savons bien qu’après leur inhumation, la vie continue.

Notre proposition était fondée sur une évidence : Blaise Compaoré n’accepterait jamais l’alternance et encore moins de quitter le pouvoir, si on ne lui garantissait pas une retraite paisible et qu’il ne serait pas inquiété ni poursuivi en justice pour les raisons que nous savons. En son temps ce document avait été largement distribué à toutes les formations politiques, aux chancelleries à Ouagadougou, et même à quelques personnalités étrangères. Il est heureux de constater que ces idées ont fait du progrès, y compris au sein même du CDP. Salif Diallo n’a fait que reprendre ces idées. Mais il est obligé aujourd’hui d’aller encore plus loin car le contexte actuel de la vie politique nationale n’autorise plus que l’on se limite à des demi-mesures, mais que l’on procède à des réformes en profondeur pour mettre notre démocratie à l’abri de toute régression vers la personnalisation et la patrimonialisation du pouvoir et de la chose publique.

A quand la vraie démocratie ?

S’il est vérifié que Salif Diallo a effectivement discuté plusieurs fois de ses propositions avec le chef de l’Etat et aussi avec le président du parti, il est curieux que ses idées ne soient pas sérieusement examinées par les instances du parti, mais que de surcroît on ne songe qu’à le sanctionner.

Le CDP regorge de cadres et d’intellectuels valables capables de trouver des idées pour sauver notre pays des affres d’une guerre civile, des cadres capables de comprendre ce que dit Salif Diallo, à savoir que : « Ce n’est pas parce qu’une idée est émise par l’opposition qu’elle est forcément mauvaise et à écarter ». L’ère d’une opposition politique qu’il faut diaboliser et écraser à tout prix est aujourd’hui révolue. Le Burkina Faso appartient à tous ses fils.

Si aujourd’hui, l’un des hommes que l’on peut considérer comme le plus politique du CDP en arrive à proposer un programme politique qui puisse sauver le pays, qu’y a-t-il de mauvais en cela et où le bât blesse-t-il ? Nous disons qu’il n’y a rien de mal en cela, Bien au contraire. Faut-il s’accrocher au devoir de réserve et attendre que le pays tout entier prenne feu. Le CDP est conscient que son système est aujourd’hui dépassé.

Tous les Burkinabè ont vu récemment notre voisin le Ghana recevoir des félicitations des grands hommes de la planète pour sa bonne pratique de la démocratie. Nous devons oser copier ce qu’il y a de mieux pour notre pays c’est-à-dire la vraie démocratie, au lieu de tendre vers la monarchie.

Nos dirigeants nous poussent à l’excellence dans nos administrations, dans nos entreprises, dans tous les domaines. Mais, à quand l’excellence dans le domaine politique ? A quand la vraie démocratie ? En effet, le problème de fond qui est posé est bien celui de l’avenir de notre processus démocratique au regard des pratiques actuelles. Le CDP devrait se féliciter de compter en son sein un homme politique de la trempe de Salif Diallo, qui accepte de se remettre en cause, qui admet que l’on puisse renoncer à ses propres privilèges égoïstes, qui ose réfléchir et souhaiter ce qu’il y a de mieux pour le Burkina Faso. S’il prône aujourd’hui la tolérance, le respect des adversaires en politique et le sens du pardon, que désirer de plus ?

Il représente à nos yeux l’excellence en politique en comparaison avec ceux qui s’accrochent à des idées surannées et à leurs seuls privilèges. Nous sommes sûrs que ce Monsieur compte de très nombreux partisans au sein de son parti.

Le traitement qui lui est fait aujourd’hui au sein de son parti, est un véritable tsunami, un très mauvais présage pour le CDP. Assurément, ce parti va vers sa chute. On se rend bien compte que la tolérance que le pouvoir prône sur tous les tons, n’est pas appliquée par lui-même et son parti au pouvoir. Il y a lieu de craindre pour notre avenir : la paix et la stabilité du Burkina Faso se jouent aujourd’hui. L’histoire retiendra et nous donnera raison Tahirou Ibrahim ZON Président du FPC Yélémani

Le Pays

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Vos commentaires

  • Le 29 juillet 2009 à 08:35 En réponse à : REMISE A PLAT DES INSTITUTIONS : "Salif Diallo n’a innové en rien"

    Merci Président,

    Ne pas reconnaître la justesse de vos propos c’est faire preuve de malhonnêteté intellectuelle et d’égoïsme , mais cela n’est il pas l’apanage de nombreux hommes "politiques" du méga parti.
    Dans ce parti du yel kaya la surprise sera très très grande et je mesure ce que je dis ;ressaisissez vous sinon le jour du jugement dernier ici bs sur terre, vous serez....

    God save your soul !

  • Le 29 juillet 2009 à 12:45 En réponse à : REMISE A PLAT DES INSTITUTIONS : "Salif Diallo n’a innové en rien"

    Un article de belle facture que le journal reduit a un titre restrictif ! Si l’auteur indique que salif n’a rien innove, il evoque aussi la pertinence de sa suggestion et son courage politique comme idees centrales.

    Cela dit, rappelons que "la revolution bouffe toujours ses fils". Bien que nous soyons dans un environnement nouveau que se dit democratique, ce sont les memes hommes ayant anime la periode revolutionnaire qui sont aux commandeS de l’Etat. Avec les memes pratiques mais desormais plus "civilisees". Salif en a ete un des acteurs civiles les plus "nocifs". Que la meme machine le broie a son tour n’est en rien surprenant.

    Par contre, son merite aujourd’hui, a supposer que les burkinabe ne soient pas arnarques par les deux complices de toujours (mais a ce propos, Blaise Compaore en a jamais eus dans sa vie ?) est de poser ouvertement la question de l’alternance
    au sein et en dehors du CDP, avec le rang et les fonctions qui sont les siens. Peu importe la qualite de la proposition : regime parlementaire ou presidentiel. La question centrale est comment negocier le depart de Compaore et envisager les lendemains d’un regime qui a trop dure ?

    Desormais, la question est au milieu du village, comme le nez au milieu de la face. C’est cela le merite de salif Diallo. "Rien ne va plus ! Les jeux sont faits" comme disent les cow-boys dans les casinos. Vamos !

  • Le 29 juillet 2009 à 13:33 En réponse à : REMISE A PLAT DES INSTITUTIONS : "Salif Diallo n’a innové en rien"

    Merci pour votre analyse. Elle est claire et vrai. J’ai toujours apprecie positivement Salif pour sa constance dans les idees et le comportement. Je n’ai jamais supporte Le CDP du fait de ses aggissements peut patriotiques. Cependant, Salif en tant que politicien m’a toujours fascine. Quand il est avec toi, il est avec toi et il fera tout pour te faire sortir des situations difficiles. Mais tu dois t’attendre aussi a se qu’il te dise la verite quand cela est sa conviction.

    La majorite des burkinabe qui suit la vie politique de notre pays sait que Salif est un des artisans de premieres heures de ce parti.Si aujourd’hui, il dit ce qu’il dit, c’est toujours une suite logique de sa personnalite. Tous ceux qui le critiquent aujourd’hui meme s’ils ne le disent pas ouvertement, reconnaissent en lui un homme intelligent et digne de respect. Il est diaboliquement genial et c’est a prendre ou a laisser.
    Wait and see !

  • Le 29 juillet 2009 à 21:26, par Mechtilde Guirma En réponse à : REMISE A PLAT DES INSTITUTIONS : "Salif Diallo n’a innové en rien"

    Félicitation Monsieur le Président. Revenant aux déclarations du Yatenga-Naba, j’ai bien dit que le noble Yadéga sait de quoi il parle. Je me suis expliquée en disant que s’il parle du CDP sans Salif, c’est mal le connaître que de prendre cela à la lettre. Et j’ai ajouté que la survie du CDP dépend de ses membres dirigeants. Vous venez donc de résumer de façon parfaite ces pensées. En effet dans aucun parti des pays en démocratie, on ne sanctionne pas quelqu’un de la façon vulgaire comme cela a été le cas pour Salif Diallo pour une simple proposition : « dissolution du parlement pour éviter la patrimonialisation ». Et cela pour améliorer la démocratie et par voie de conséquence la crédibilité du CDP. Comment un roi moagha (ou tout autre coutumier du Burkina) peut-il accepter de telle pratique ? La réaction allergique des dirigeants de ce parti montre aux yeux du monde entier, que ces gens s’étaient identifiés et au parlement et à l’État. Donc en sanctionnant Salif Diallo de cette façon, nous avons tous vu en effet, la politique de monarchisation inavouée du pouvoir en place. Cela est un premier point.
    Le second point, le Yatenga-Naba connaît comme un visionnaire ce qui peut arriver à notre pays surtout à partir du Yatenga. N’oublions pas que ce qui est arrivé à Sarajevo avec l’assassinat du prince, peut arriver dans un autre pays en ce sens qu’un conflit généralisé part toujours d’un point précis. De même des pays qui se coalisent pour défendre un régime de leur voisin, nous en avons maintenant et de nos jours des exemples patents (autrefois en Occident, c’était la triplice ou la duplice ou tout simplement aussi la coalition des grandes puissances contre Napoléon Bonaparte l’empereur français). Dans notre cas précis Blaise internationalement passe pour un mystique faiseur de paix. Les coutumiers sous prétexte qu’ils n’ont pas droit de se mêler de politique doivent-ils croiser les bras et attendre ? En tout cas pour les Yatenga Naba c’est sans compter avec toutes les élections au Burkina qui ont eu des impacts négatifs au Yatenga depuis les indépendances jusqu’au nos jours. Les déclarations du Yatenga-Naba (quand on connait un peu les coutumes de cette contrée qui permet que tout sujet peut interpeller le roi au nom du Burkindi) ne sont pas sans fondement et sans l’accord (ne serait-ce que tacitement) de la population. N’oublions pas que cette population a subi les bombardements d’un pays voisin pour des fautes qu’elle n’a pas commises en un moment de notre histoire. Sans nommer de parti politique quelle garantie la dite opposition peut apporter à cette population surtout si dans les projets de société on ne voit rien pointer qui puisse lui permettre d’espérer. La population n’a alors que son roi pour les défendre. En un mot gageons que la chefferie coutumière a compris (ou commence-t-elle à comprendre) qu’elle n’est pas traitée en réalité inclusive, mais tout simplement en instrument d’oppression. On ne vainc l’assassin que lorsque seulement on arrive à lui arracher son gourdin. On peut dire que Naba a parlé en parti pris, pour ne pas parler en parti pris. Ce qui veut dire que se sachant le roi protecteur de tout le monde même des brebis galeuses, il se doit tout de même de taper sur la table et dire « c’est assez trop c’est trop ». En tout cas le Yatenga Naba pour bien faire les choses et montrer que nos traditions ne sont pas mauvaises, il a parlé en présence de son premier Ministre (qui si ma mémoire ne me trompe pas doit être le Baloum-Naba). Mais est-ce que dans d’autres royaumes Mossé n’y a-t-il pas de conflit de hiérarchie donc de compétence en le domaine qui permet à d’autres ministres de se substituer au Naba lui-même et de la façon la plus politicienne ? Je ne sais pas et je ne dis pas que c’est ce que le Yatenga Naba dit et pense. C’est moi qui pose la question à tout un chacun. Comme dit le président Tahirou, il n’y a personne qui soit contre les propositions de Salif Diallo. Au contraire tout le monde se réjouit de le voir se ressaisir. Comme tout le monde il a été naïf sur la « rectification ». En cela il rejoint tous ceux qui, bien avant lui, avaient traité déjà de la question depuis fort longtemps. En ce qui me concerne je reste contre les 30% des femmes à l’Assemblée Nationale. Parce vu que les dirigeants s’accrochent mordicus au pouvoir, ils utiliseront d’autres femmes neuves et naïves pour leur politique de patrimonialisation. Pas étonnant que des femmes perdent déjà les pédales à l’idée de voir leur immunité parlementaire chuter, si toutefois le parlement venait à être dissout. Alors à ce moment non seulement elles auront des comptes à rendre sur les exécutions qu’elles ont autrefois demandées, par esprit de zèle, haut et fort à la radio (et qui n’avait pas rencontré l’aval de Sankara) ou ce 18 septembre 1989 (au lendemain duquel Henri Zongo et Lingani ont été exécutés) à la commune de Nongremassem lors de la Conférence de Salif Diallo sur « le processus démocratique dans notre pays » où il était précisément contre les partis de l’opposition de l’époque. Son revirement aujourd’hui (qui reppelons-le veut donner la chance à tous les partis politiques) semble un acte de contrition, un méa culpa qui l’absout d’avance. Par contre les femmes qui se sont crêpées les chignons à l’Assemblée Nationale avec les obscénités que nous avons enfin lire sur Internet et que le « Bendré » par pudeur n’avait pas à l’époque voulu nous révéler le teneur, n’ont pas encore compris que ce ne sera pas de cette façon qu’elles résoudront leur problème. Le Yatenga Naba a bien souligné que des personnes prétendent être pour Salif alors qu’il n’en est rien. Gageons que pour le défendre Salif Diallo n’aurait pas aimé de telles excentricités.

  • Le 30 juillet 2009 à 00:25 En réponse à : REMISE A PLAT DES INSTITUTIONS : "Salif Diallo n’a innové en rien"

    Qu’est-ce que cette femme prolixe veut dire ? Aidez- moi, bonnes gens. Elle tourne, elle tourne, sur des centaines de lignes, et a la fin , la moisson n’est pas abondante. Ce qui se concoit bien se dit clairment, et les mots pour le dire arrivent aisement, Chere Mechtilde. mais au passage, je vous rappelle que la Republique du Burkina appartient a tout le monde et que le systeme des naaba n’est pas unioversel au Burkina. Alors, que les naaba pontifient dans leur domaine et ne pas se meler de politique. C’est ainsi qu’ ils seront des princes et des princessses respectes que nous ne serons pas obliges d’ insulter parce qu’ ils se seront jetes eux- memes dans la boue pour des raisons que eux ou elles seules connaissent.
    L’ Homme de la societe a- Naabale mais aussi organisee.

    • Le 30 juillet 2009 à 02:10, par Mechtilde Guirma En réponse à : REMISE A PLAT DES INSTITUTIONS : "Salif Diallo n’a innové en rien"

      Écoutez, ce n’est pas de ma faute si vous n’avez pas assez d’intelligence pour comprendre. Les princes et les princesses mossé (du moins les vrais) le sont aussi profondément dans l’âme. Je ne peux pas vous dire plus tant pis pour ce vous pouvez ajouter. Ce que vous pensez ou mijotez dans votre coeur ne préoccupe pas. C’est l’attitude aussi d’une princesse moagha.

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