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VOTE DES BURKINABE DE L’ETRANGER : Les ambassadeurs entre craintes et engagement

Publié le mercredi 29 juillet 2009 à 02h56min

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A partir de l’élection présidentielle de 2010, les Burkinabè de l’étranger auront droit à la parole, ou du moins, la latitude de choisir leur président à l’image de leurs compatriotes vivant au Burkina. Il en sera de même pour d’éventuelles élections référendaires. Pour mieux informer les ambassadeurs et consuls généraux, le ministère en charge de l’Administration du territoire et la Commission électorale nationale indépendante (CENI) sont allés hier, 28 juillet 2009, échanger avec les diplomates burkinabè réunis à Ouagadougou pour leur 11è conférence. Déjà, les préoccupations sont légion.

Clément P. Sawadogo, ministre de l’Administration territoriale et de la Décentralisation, et Moussa Michel Tapsoba, président de la CENI, sont allés au ministère exposer sur ce qui est convenu d’appeler une première au Burkina : le vote des Burkinabè de l’étranger. L’on se rappelle, des voix s’étaient élevées au niveau des partis politiques pour réclamer ce vote ; c’est désormais chose acquise. Il reste maintenant à mettre ce processus en place pour réaliser cet acte qui ne peut que réjouir nos compatriotes vivant à l’étranger estimés à 3 millions d’âmes. C’est justement l’intérêt de cette communication devant les ambassadeurs et consuls généraux du Burkina.

Le ministre Clément Sawadogo a révélé que les dispositions sur les pièces d’identification des électeurs n’ont pas changé pour l’instant. Seulement, si les choses se déroulent normalement, il se pourrait qu’un projet de loi soit soumis ultérieurement à l’Assemblée nationale pour aligner tous les électeurs sur la nouvelle carte d’identité. Il reconnaît que pour cela, il y a un travail monstre à faire. Le vote, a précisé Clément Sawadogo, ne se fera qu’à l’intérieur des chancelleries. C’est pourquoi, lance-t-il, il faudra travailler au coude à coude pour réussir ce challenge.

Moussa Michel Tapsoba, président de la CENI, sait que son institution a un grand rôle à jouer dans ce processus. Il a déjà soumis un chronogramme de missions dans les 28 ambassades et les 5 consulats que compte le Burkina. Aussi, dit-il, le manuel de procédures pour la mise en place des démembrements est disponible. Chaque démembrement (Commission électorale indépendante d’ambassades et de consulats) comptera 5 membres. Il s’agit du délégué de l’opposition, du délégué du pouvoir, d’un financier, d’un délégué de la société civile et d’un agent consulaire.

Les échanges qui ont suivi et pour lesquels la presse a été priée de quitter la salle ont permis (selon nos sources) aux diplomates de poser les préoccupations, de faire des suggestions non sans exprimer leur disponibilité à travailler avec l’engagement qu’il faut pour amener ce premier essai à bon port. Les ambassadeurs et consuls ont clairement posé le problème de moyens à déployer. Si la CENI compte sur les ambassadeurs pour obtenir certaines facilités, apprend-on, ces derniers n’ont pas manqué de faire noter que la plupart de nos chancelleries sont déficitaires. A ce problème s’ajoute le regroupement de ces Burkinabé de l’étranger au regard de l’étendue de certaines juridictions, la prise en compte des ambassades dans l’élaboration du budget de cette élection présidentielle. Inutile de parler de délai, car la loi n’est pas encore votée pour qu’on en discute. Les partis politiques auront donc un gros travail de sensibilisation et d’information à faire à l’extérieur. Comme on le voit, l’opération s’annonce difficile, mais reste à être testée. Et tous attendent les moyens pour sa réalisation.

Foi de Paramanga Ernest Yonli et de Michel Tapsoba

A la fin des échanges, auxquels la presse n’a pas été autorisée à prendre part, il était difficile d’arracher un mot aux ambassadeurs. Tous les prétextes ont été utilisés (y compris celui de demander l’autorisation à son ministre avant de parler) pour se dérober à nos sollicitations. Heureusement, Ernest Paramanga Yonli, ambassadeur du Burkina aux USA, a accepté se confier à nous. Moussa Michel Tapsoba, président de la CENI, en a fait de même.

Paramanga Ernest Yonli (Ambassadeur aux USA) : « Aucun processus n’est simple. A l’issue des entretiens que nous avons eus avec la CENI et le ministre en charge du Territoire, les difficultés qui ont été abordées par les ambassadeurs ont été évacués. Nous allons nous mettre à la disposition des missions annoncées par la CENI. C’est une bonne chose que de faire en sorte que l’ensemble des Burkinabè, où qu’ils se trouvent, puissent participer au choix de leurs dirigeants, notamment le président du Faso. Nous sommes heureux que la loi ait résolu cela. Une autre chose est de se donner les moyens pour faire de cette disposition une réalité dans les pays d’accueil des Burkinabè. Pour cela, nous pensons qu’il faut le faire en fonction des moyens dont dispose l’Etat, en fonction des capacités des pays hôtes à nous accompagner. Nous avons besoin aussi d’informer de façon claire et précise les Burkinabè de l’étranger pour qu’ils comprennent bien le contenu du processus pour faire des votes clairs et citoyens. Cela est essentiel. C’est la communauté qui nous intéresse, pas celle dans sa composante partisane. Il faut donc qu’on mette les moyens pour qu’en amont les préparations et les conditions idoines soient remplies pour réussir le processus. Le tout n’est pas de l’engager, mais de le réussir »

Moussa Michel Tapsoba (Président de la CENI) : « Nous étions heureux de parler longuement avec les ambassadeurs sur la question du vote des Burkinabè de l’étranger. C’est une nouvelle disposition et nous avons commencé par rassembler les informations. Il fallait même connaître l’ampleur de la représentation des Burkinabè de l’étranger. Nous avons aussi parlé avec les partis politiques et les organisations de la société civile. Nous allons maintenant nous déplacer dans les ambassadeurs pour mettre en place l’organe de la CENI à ce niveau. Il y a environ 3 millions de Burkinabè de l’étranger qui voudront exercer leur droit de vote. Nous allons établir les différents budgets que nous avons soumis au gouvernement. Cela coûte cher. De façon pratique, ça nous cause problème parce qu’il faut être à la fois à l’intérieur et à l’extérieur. »

Par Alexandre Le Grand ROUAMBA

Le Pays

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Vos commentaires

  • Le 29 juillet 2009 à 22:26, par scofield En réponse à : VOTE DES BURKINABE DE L’ETRANGER : Les ambassadeurs entre craintes et engagement

    Je salut cette initiative du gouvernement et des ambassadeurs pour nous permettre,burkinabè de l’étranger de pouvoir exercer pleinement notre drot de vote.
    Mais il faut savoir que cela risque d’entrainer un bourage d’urnes.Toutes les villes en France par exemple n’ont pas de consulats ; j vois tres mal une personne payer 50 ou 60€ pour prendre un train et venir voter sur Paris.
    C’est pour attirer votre attention sur les points de vigilence à avoir.

  • Le 30 juillet 2009 à 00:51 En réponse à : VOTE DES BURKINABE DE L’ETRANGER : Les ambassadeurs entre craintes et engagement

    Paramanga, Baguian, Ghana et leurs epouses seront s’appretent a CDPeiser les USA ou a informer rein que les electeurs du CDP.
    Bientot nous seront devant le consulat aux nations unis pour protester. he he. pou ceux qui connaissent cette zone, les journalistes y sont gratuits et bonjour les degat.

  • Le 30 juillet 2009 à 03:34, par Frère Basile KIEMA En réponse à : VOTE DES BURKINABE DE L’ETRANGER : Les ambassadeurs entre craintes et engagement

    Je sus très de savoir que les Burkinabè qui sont à l’étranger pouront voter.
    Je suis Burkinabè vivant au Brésil. Au Brésil le Burkina n’a pas d’ambassadeur. Comment je pourrai accomplir mon devoir de citoyen ? Je vis dans ce pays plus de 5 ans.
    Je n’ai jamais eu la change de rencontrer un diplomat burkinabè.Je suis religieux de la Congrégation des Frères Missionnaires des Campagnes.
    J’espère que j’aurai une reponse satisfaisante et des demaches possibles pour pouvoir voter en 2010 comme un Burkinabè.
    Un grande Merci. Fr Basile

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