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Grève en Afrique du Sud : Les premières épreuves de Zuma

Publié le mardi 28 juillet 2009 à 00h58min

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Depuis le lundi 27 juillet 2009, l’Afrique du Sud connaît un mouvement de grève, déclenché par les travailleurs de plusieurs secteurs d’activités qui réclament une augmentation de 15% de leur salaire. Quelques jours auparavant, de violentes manifestations avaient éclaté dans les townships. Les populations en colère réclament de meilleures conditions de vie. Le front social de la Nation arc-en-ciel, qui connaissait une certaine accalmie depuis quelque temps, s’embrase de nouveau. Jacob Zuma n’aura pas d’état de grâce.

A peine installé dans ses nouvelles fonctions de président de la République après la victoire de son parti, le Congrès national africain (ANC), aux législatives d’avril 2009 qu’il fait face à une fronde, qui constitue sa première épreuve dans l’exercice du pouvoir d’Etat. Ironie du sort, le candidat des petites gens est confronté aujourd’hui à ceux-là même qui lui vouent une admiration quasi religieuse. Mais cette grogne n’est pas nouvelle dans ce pays si riche. En effet, la pauvreté y est endémique.

La grande majorité de la population croupit dans la misère. Illustration : environ 43% des Sud-Africains se débrouillent avec moins de 2 dollars par jour, et près de 40% de la population active est au chômage. Quand bien même ce pays est coutumier du fait, le fraîchement élu Zuma a sa part de responsabilité dans cette poussée de fièvre sociale, en raison de son populisme et de ses déclarations parfois hasardeuses.

Alors que la récession économique a déjà détruit près de 180 000 postes de travail au premier trimestre, le leader de l’ANC s’est aventuré à promettre 500 000 emplois d’ici la fin de l’année 2009. Et pour montrer qu’il reste proche du peuple, il a annoncé la mise en service d’un numéro vert pour que les Sud-Africains lui expriment leurs préoccupations, comme s’il ignorait les vrais besoins de ses concitoyens, lesquels ont pour noms logements décents, emplois et accès aux services sociaux de base.

Maintenant que la rue gronde et que certains travailleurs manifestent leur mécontentement, Jacob Zuma a l’occasion de prouver qu’il demeure l’enfant du peuple. Une véritable épreuve pour lui, au regard de ses discours pleins d’espoirs qui avaient fait rêver plus d’un de ses compatriotes, surtout qu’il marquait une rupture avec les orientations économiques de l’ère Thabo Mbeki.

Pourra-t-il réagir pour faire baisser le mercure social ? Il y a intérêt eu égard aux promesses faites avant, pendant et après les élections et aussi du fait de l’événement footballistique mondial, qui ne saurait se dérouler dans un contexte de grave crise sociale. A défaut, Zuma donnera raison à ses détracteurs qui le décrivent comme un démagogue.

Par Paténéma Oumar Ouédraogo

L’Observateur Paalga

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