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Réintégration à Rood Woko : Les ex-installés anarchiques chez le Moogho Naaba

Publié le mardi 28 juillet 2009 à 00h56min

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Ils étaient les occupants dits anarchiques de Rood Woko d’avant l’incendie. A la réouverture du marché, ils n’ont pas été, la plupart, attributaires de boutiques. Avec l’association qu’ils viennent de créer, ils sont allés plaider leur cause auprès du Moogho Naaba, le 25 juillet 2009.

L’Association Sougr Noom Wendé de Rood Woko, forte de plus de 2000 membres et dont la reconnaissance officielle vient d’être faite par les autorités compétentes, était le 25 juillet 2009 au palais du Moogho Naaba.
Une visite que le président Rasmané Sawadogo et le secrétaire général Seyni Sankara de l’association veulent être de courtoisie et de plaidoyer auprès de sa Majesté afin qu’il intercède auprès des autorités politiques et administratives en vue de leur réinstallation au sein du grand marché Rood Woko. "Mus par l’esprit de dialogue qui a toujours prévalu, caractérisé le peuple burkinabè, nous nous sommes aujourd’hui regroupés au sein de l’Association Sougr Noom Wende afin d’explorer les voies et les vertus de la concertation et de la négociation en vue d’œuvrer à la prise en compte des oubliés de la réattribution", a expliqué le secrétaire général de l’association.

En effet, avec la réouverture du grand marché, la plupart des commerçants jadis "installés anarchiquement" n’ont pas été attributaires. Ils constituaient les 2/3 des occupants avant la survenue de l’incendie en 2003 selon eux. Cependant, toutes les places disponibles au sein de Rood Woko sont déjà occupées. Mais que veulent-ils, les commerçants de l’Association Sougr Noom Wende ?

Ne pas être oubliés en cas de probables et ultérieures attributions ?

Selon les responsables de l’Association, des espaces vides non aménagés existent au sein du marché. Si d’aventure, les autorités en charge de la gestion du marché en voient la nécessité-c’est le souhait des commerçants-ou accédaient à leur demande de parceller les espaces vides, les commerçants verront leur vœu exaucé. La représentante des femmes, Kiemtoré Mariam, celui des commerçants yorouba et le vice-président de l’association, Mahamoudou Sanfo, ont tous dans leurs interventions, souhaité qu’il en soit ainsi. En prenant langue avec le Moogho Naaba Baongho, ils attendent que celui-ci plaide leur cause auprès des autorités compétentes. "Nous avons dans notre requête, bénéficié de la haute attention des autorités municipales qui nous ont reçus", ont-ils laissé entendre. Dans ce même esprit, ils se sont adressés à celui qui est "garant de nos valeurs ancestrales et qui s’investit à tous les niveaux pour la paix dans notre pays".

Après avoir écouté ses hôtes, le Moogho Naaba les a félicités pour leur philosophie et leur démarche empreintes de paix. "Je vais voir ce que je peux faire auprès des autorités compétentes. S’il plaît à Dieu, vos doléances trouveront un écho favorable", leur a dit le Moogho Naaba.
Il a, en outre, souligné la démarche pacifique de ses hôtes qui confine déjà à l’optimisme. "C’est parce que vous êtes sur la bonne voie qu’il vous a été délivré un récépissé", a-t-il ajouté, avant de les conseiller à rester solidaires et à avoir pour leitmotiv, le pardon dans tous leurs actes.
Ils ont été introduits chez le Moogho Naaba, dans le même esprit d’union, par le président de l’Association des vendeurs de cycles et de pièces détachées de Rood Woko, El hadj Adama Ilboudo.

Souleymane SAWADOGO

Sidwaya

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Vos commentaires

  • Le 29 juillet 2009 à 09:57, par lilboudo En réponse à : Réintégration à Rood Woko : Les ex-installés anarchiques chez le Moogho Naaba

    Courage messieurs dames ; ce que je crains, c’est que ces plaidoyers ne sacrifient la sécurité au sein du marché pour créer une nouvelle anarchie ! Pourquoi ne pas tout simplement envisager la création de nouveaux marchés, dans d’autres régions de la capitale, pour des nouvelles attributions (sur dossier) ?

    Et puis, il faudrait que les compat s’habituent à formuler des recours en justice en lieu et place de passer tout temps par des vénérations coutumières. A moins que l’on institutionnalise ces genres de médiation... ils contribuent à nous frener dans la course au développement.

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