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PRESIDENTIELLE IVOIRIENNE : Faire mentir Sarkozy

Publié le lundi 27 juillet 2009 à 01h34min

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La levée de boucliers à laquelle on assiste, en Côte d’Ivoire, contre le président français Sarkozy se justifie difficilement. Acteurs politiques et presse partisane en veulent à ce dernier d’avoir qualifié de "promesse fallacieuse" la date du 29 novembre, date de l’élection présidentielle en Côte d’Ivoire. Au-delà de ces conjectures, il appartient plutôt aux autorités ivoiriennes de mettre les bouchées doubles afin d’aller à l’élection présidentielle à la date convenue avec le peuple ivoirien et la communauté internationale.

Toute autre attitude ne serait que pure diversion. Certes, l’on peut ne pas partager les opinions de Sarkozy. Toutefois, sous réserve qu’il ait vraiment tenu les propos qu’on lui reproche, on ne peut lui dénier le droit de s’exprimer sur toute question qui l’intéresse ou même l’interpelle. Or, sur ce dossier en particulier, il est difficile à la France de demeurer indifférente.

En effet, la France constitue l’ancienne puissance coloniale. Ses forces ont déjà eu maille à partir avec les partisans de M. Gbagbo. Il y a aussi les derniers rebondissements dans l’affaire Kiefer, journaliste franco-canadien porté disparu alors qu’il enquêtait en Côte d’Ivoire sur la filière cacao. Ces nouveaux éléments dans l’enquête ont provoqué un tollé dans certains journaux ivoiriens et une réaction immédiate de la présidence ivoirienne. Le contexte actuel est donc de nature à envenimer les rapports entre Yamoussoukro et Paris. D’autant qu’en raison des difficultés de tous ordres, les nerfs doivent être à fleur de peau du côté d’Abidjan. L’on doit certainement se sentir tiraillé de toutes parts, au fur et à mesure que se rapproche la date butoir. La pression doit être si forte que toute phrase, tout mot de trop ou de moins, sont effectivement susceptibles de déranger. Il va alors sans dire que tout propos émanant de l’Hexagone, tout fait et geste, seront donc sujets à interprétation, pour ne pas dire qu’ils seront considérés comme suspects.

Mais en quoi les bouts de phrases de Sarkozy peuvent-ils ébranler la confiance et la sérénité du camp présidentiel ivoirien ? Comment comprendre qu’après tant d’efforts investis pour baliser le chemin de la paix, et réconforter les uns et les autres à l’idée que tout ira pour le mieux, l’on fasse encore preuve d’autant de susceptibilités ? Le doute serait-il en train d’envahir les esprits ? Plusieurs dates ont été proposées, discutées, retenues et modifiées sans avoir été respectées. L’on semble jouer à ce point avec le destin de tout un peuple sans avoir à l’esprit que celui-ci souffre de cette situation de ni guerre ni paix. Dans leur confort douillet, les dirigeants ivoiriens semblent si bien à l’aise qu’ils en oublient jusqu’aux plus élémentaires des devoirs d’un homme politique : servir et non pas se servir. En somme, si les propos de Sarkozy sont avérés, le chef de l’Etat français aurait dit tout haut ce que beaucoup pensent tout bas. Au cœur du dispositif, le premier des Français détient aussi à tout moment des informations de première main. Les services des renseignements ne le privent pas de ce qui relève des intérêts français. Toutefois, on ne saurait être assez précautionneux du côté de l’Elysée, d’autant que depuis quelques années, des troupes françaises se trouvent impliquées dans le maintien de la paix en Côte d’Ivoire. A moins d’être jalouse des prérogatives de la communauté internationale, la France a encore un important rôle à jouer dans le processus et elle en a les moyens.

Mais le fardeau de la preuve se trouve surtout du côté ivoirien. Il est temps de tourner sérieusement dos aux polémiques stériles. Il faut plutôt viser l’objectif du 29 novembre, date de l’élection présidentielle et agir en conséquence. Tout doit être prêt dans les délais. Des gages ont été donnés lors des dernières rencontres de Ouagadougou. Le représentant du facilitateur s’est dit confiant quant au déroulement du processus. Les porte-parole des différents camps ont réaffirmé leur engagement à respecter les délais impartis. Des officiels et des anonymes travaillent d’arrache-pied pour que la Côte d’Ivoire retrouve au plus vite sa place dans le concert des Nations. C’est pourquoi il faut cesser de se laisser divertir et savoir aller à l’essentiel. Le président Gbagbo et l’ensemble de la classe politique ivoirienne doivent convaincre l’opinion nationale et la communauté internationale qu’ils sont bel et bien déterminés à relever le défi du 29 novembre prochain. Ils ont l’impérieux devoir de faire mentir Sarkozy, si tant est qu’il ait tenu les propos qui hérissent les cheveux à Abidjan.

Le Pays

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Vos commentaires

  • Le 27 juillet 2009 à 15:15, par sauvy En réponse à : PRESIDENTIELLE IVOIRIENNE : Faire mentir Sarkozy

    Bien dit et je suis de votre avis cher jounaliste. Il est aussi important de remarquer que c’est Gbagbo lui même, selon les propos de Sarkozy, qui a envoyé son directeur de cabinet à l’Élysée dire que la date du 29 novembre semble pouvoir ne pas tenir. On peut ne pas aimée Sarkozy, mais il revient aux ivoiriens de faire mentir le président français, car comme l’a bien souligné le journaliste, combien de promesses non tenue avons nous déjà enregistées à Abidjan. Vivement que la raison revienne et que le peuple choisisse liblement son président.
    Que Dieu bénisse l’Afrique

  • Le 27 juillet 2009 à 15:33 En réponse à : PRESIDENTIELLE IVOIRIENNE : Faire mentir Sarkozy

    Monsieur en quoi regarde la France ou Sarkozy l’organisation des élections en Côte d’Ivoire ?
    Le financement de ces élections est fait sur fond propre du trésor publique Ivoirien ,alors si il n’y a pas d’élection ça regarde les Ivoirien qui aviseront .Les élections c’est bien pour que les Ivoiriens se choisissent 1présient n’est ce pas ?
    Alors les chiens aboient la caravane passe .

  • Le 28 juillet 2009 à 02:00 En réponse à : PRESIDENTIELLE IVOIRIENNE : Faire mentir Sarkozy

    Mr Sauvy je vous rappel que c’est bien de la Côte d’Ivoire il s’agit .La France n’as pas à nous donnez des leçons . Si les élections n’ont pas lieu le 29 Novembre les Ivoiriens aviserons et nous attendions les manoeuvres de la France avec serenité . C’est notre pays et nous organisons les élections pour nous et pas pour quelqu’un d’autre , les financements viennent de nous aussi . Les aboyeurs peuvent dire cequ’ils veulent , nous les ferons quant nous serons prêt .

    • Le 28 juillet 2009 à 21:46, par sauvy En réponse à : PRESIDENTIELLE IVOIRIENNE : Faire mentir Sarkozy

      Oui mon cher je n’ai pas dit autre chose dans mon post et vous n’êtes pas le seul Ivoirien. Je le suis aussi et je trouve qu’il est tant qu’on finisse avec la situation de ni paix ni guerre. Sarkozy n’a fait que dire tout haut ce qu’on bon nombre de nos concitoyens pensent tout bas. Et tant qu’on aura pas faire des élections transparentes et libres, rassurez-vous que le bout du tunel n’est pas pour bientôt. Je reprend bien : On peut ne pas aimer Sarkozy, mais il vient de nous dire une bonne vérité. Il est tant qu’on finisse avec ces incessants reports car le bas peuple souffre. Si vous, vous trouvez votre intérêt dans les accrobaties de Gbagbo ou de ses affidés à travers ces reports incessants, il n’en est pas de même pour la majorité des ivoiriens. Arrêtons ces genres de raisonnement et répondons à la France ou à autre de manière intélligente et réfléchie.
      Merci quand même pour votre intervention.
      A bientôt

      • Le 29 juillet 2009 à 10:54 En réponse à : PRESIDENTIELLE IVOIRIENNE : Faire mentir Sarkozy

        dommage pour votre reponse cela me confirme que vous n’avez rien compris a la dsituation en cote d’ivoire a moins que ce ne sooit paas interet hypocrite ou carrement par incapcité intellectuelle a comprendre une situation politique Bien dommage... Par contre relis un peu les autres interventions et particulierement celle de Joss
        un mamadou

  • Le 28 juillet 2009 à 10:24, par Gnanki En réponse à : PRESIDENTIELLE IVOIRIENNE : Faire mentir Sarkozy

    Oh, vous savez, il sera très difficile et encore difficile que le président ivoiriens (le boulanger) laisse arriver cette date tant attendu de tous les ivoiriens et de l’Afrique. Quant on est piqué par le goût du pouvoir, et quant on calcul l’après pouvoir, vous imaginez !!!!!!
    Alors, laissez le temps au temps.

  • Le 28 juillet 2009 à 11:08, par Joss En réponse à : PRESIDENTIELLE IVOIRIENNE : Faire mentir Sarkozy

    Vos commentaires supposent que c’est GBAGBO qui décide de la date de tenue des élections. C’est vrai, c’est lui qui prend le décret et fait annoncer. Mais vous n’êtes pas sans savoir que le chronogramme est arrêté par la CEI (Commission Electorale Indépendante) ? Le Président ne fait qu’annoncer.

    Qui ne se souvient du temps où le couple présidentiel exhortait les différentes structures techniques impliquées dans l’exécution du chronogramme électorale à tout mettre en œuvre pour que les élections aient lieu avant la fin 2008, dans l’intérêt de la Côte d’Ivoire ? Qui ne se souvient de BEDIE et Alassane répondant en chœur que ce n’est pas le Président qui décide de la date, croyant lui contester un privilège ? Qui ne se souvient du Premier Ministre demandant aux Ivoiriens de ne pas s’accrocher au fétichisme des dates, expression qui a fait sa période de mode ? Qui ne se souvient enfin, lorsque la CEI décidant la fameuse date du 29 Novembre 2009, du Président leur demandant de bien mûrir leur proposition car, s’il l’annonçait, il serait difficile de revenir là-dessus, les cas antérieurs de reports lui ayant servi de leçon ?

    Une chose à préciser est que le chronogramme suppose des étapes intermédiaires à respecter. Est-ce la faute de GBAGBO si la CEI ne peut ou ne veut pas amener les rebelles à respecter, à temps, leur part de contraintes dans l’exécution dudit chronogramme ? Même la SAGEM, structure dan laquelle la Côte d’Ivoire a englouti des centaines de Milliards, sensée faire preuve de rigueur, y est allée de sa part de lenteur, sans que cela n’émeuve la communauté internationale dont la France de SARKOZY. Le cantonnement des éléments des forces en présence, la mise à disposition des éléments respectifs en vu de la mise en place du CCI (Centre de Commandement Intégré) et son déploiement sur tout le territoire afin de surveiller les élections, ont tous connu des rendez-vous maintes fois manqués sans que cela n’interpelle la fameuse communauté internationale.

    J’ai personnellement assisté, à Bouaké, à la cérémonie de passation des charges entre les com-zones et les Préfets. Mais au moment où vous mettez sous presse cet article, cette passation est-elle effective ? Les récentes déclarations du Préfet de Bouaké, qui a pourtant reçu le cahier des charges de la cérémonie de Mai dernier et de celui de Man d’une part, et d’autre part les arrestations des parents d’IB par les élément des FN, à la place du Préfet et des éléments du CCI, sont là pour nous édifier. Au moment où vous mettez sous-presse, l’unicité des caisses de l’Etat n’est pas encore effective, les rebelles sont toujours en armes et font la loi en zones CNO.

    C’est fort de ces constats, impuissant, la mort dans l’âme, que le Président GBAGBO croyant bien faire, a dû dépêcher son Dir-cab pour informer les autorités françaises, du fait de ce que j’ignorais (mais suis pas surpris) et dont vous nous informer : l’aide pour l’admission au titre de PPTE. M. CHOI, Représentant du SG de l’ONU en Côte d’Ivoire ne dit pas autre chose quand il fait des recommandations pour tenir la date du 29 Novembre.

    Avec tout le respect que je puis avoir pour SARKOZY, je ne le trouve pas fondé à mettre la pression à GBAGBO, lui qui n’a jamais voulu faire de reproche aux rebelles, fût-ce avec "le bon ton", dans leur lenteur à exécuter leur part du chronogramme. A moins qu’il soit dans une logique de presser GBAGBO à accepter les élections sans exiger l’accomplissement des étapes préliminaires ci-dessus évoquées, dont le désarmement des rebelles. Il serait en voie de réussir puisque GBAGBO a consenti à laisser sur le bord du chemin, plus de deux (2) millions d’Ivoiriens à qui on refuse le droit au vote, afin de coller aux exigences du tout-puissant SARKOZY. Ces Ivoiriens n’auront pas le droit de choisir : on leur impose de ne pas voter, un point, un trait. Ordre du grand manitou boana SARKOZY.

    Et si les coups de gueule de SARKOZY trouvaient leur vraie raison dans l’absence de GBAGBO à Libreville, signe de son refus à prendre la tête de la France-Afrique

    • Le 28 juillet 2009 à 22:01, par sauvy En réponse à : PRESIDENTIELLE IVOIRIENNE : Faire mentir Sarkozy

      Merci Joss pour vos informations combien pertinentes. Elles me paraissent réfléchies que celles que j’ai lues ci-dessus. Mais cela n’enlève pour autant la justesse et la pertinence des déclarations de Sarkozy. Soyons sincères et pragmatiques, tout ne sera jamais parfait et il est important de trouver des paléatifs pour aller au plus pressé. A ce rythme et avec les informations que vous relatez, on attendra 2020 et plus, pour avoir les élections. Soyons raisonables combien de promesses non tenue avions nous déjà enregistrées ? Ne croyez vous pas que notre crédibilité auprè de la majorité des ivoiriens est déjà entamée ? Ne parlons pas de la communauté internationale.
      A mon humble avis, il faut faire en sorte que cette situation de ni paix ni guerre finisse il y va de l’intérêt de tous. Merci une fois encore pour votre contribution et à bientôt

    • Le 29 juillet 2009 à 18:01, par sauvy En réponse à : PRESIDENTIELLE IVOIRIENNE : Faire mentir Sarkozy

      Joss, je viens de répondre à quelqu’un qui semble incapable d’apporter sa propre contribution au débat mais préfère au mieux réfléchi à travers ton cerveau ou au pire insulter dans ses posts. En te revenant je souhaite que tu m’éclaires sur mes interrogations. La Guinée Bisau vient de faire des élections (qui peut être ne sont pas parfaites) mais ont le mérite de dégager un conscensus. La mauritanie l’a fait il y a quelques jours, et pourtant la situation dans ces pays n’est pas au beau fixe si même il n’y pas eu guerre comme en Côte-d’Ivoire. Certes notre pays a connu ce que ces pays n’ont pas connus, mais je suis certain que déjà nous pouvons fair mieux avec la situation actuelle. N’oublier pas le Rwanda, le Burundi et le Zaire qui ont eu des élections dans des conditions un peu comme les notres (ni de paix ni de guerre). Moi je crois que on peut déjà faire mieux avec ce que nous avons actuellement, le reste sera claire lorsque nous aurons un président élu et non contesté.
      Merci pour ta lumineuse contribution.

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