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Luc Marius Ibriga, professeur de droit : « Au Burkina, nous avons un président trop puissant mais politiquement irresponsable »

Publié le jeudi 23 juillet 2009 à 01h40min

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L’actualité politique nationale reste marquée par les effets du scoop accordé à l’Observateur paalga par Salif Diallo, premier vice-président du Congrès pour la Démocratie et le Progrès (CDP) et ambassadeur du

Le Pr Luc Ibriga

Burkina à Vienne. En effet, dans son interview parue dans notre livraison du 8 juillet 2009, Gorba comme on l’appelle préconise des réformes institutionnelles dont l’instauration d’un régime parlementaire. Mais qu’est ce qu’un régime parlementaire ? Nous avons posé la question au Pr Luc Ibriga, maître de conférences de Droit Public de l’Unité de Formation et de Recherche en Sciences Juridiques et Politiques de l’Université de Ouagadougou. Dans l’entretien qu’il nous a accordé le 21 juillet 2009, l’universitaire a relevé les avantages de ce mode de gouvernance tout en se montrant dubitatif quant à la volonté des dirigeants actuels de vivre cette expérience qui, selon lui, requiert une conversion aux vertus de la démocratie. Il a noté par ailleurs que notre régime permet au président du Faso d’être trop puissant sans être responsable politiquement dans la mesure où c’est le Premier ministre qui saute comme un fusible en cas d’echec.

Dans son interview, Salif Diallo a appelé à la dissolution de l’Assemblée nationale et à l’instauration d’un régime parlementaire. Pouvez- vous nous définir ce type de régime ?

• Un régime parlementaire se définit par rapport au principe de séparation des pouvoirs. Selon le mode de séparation, on distingue le régime parlementaire du régime présidentiel. Dans ce dernier cas, la séparation est rigide. Le président est président, et le Parlement légifère ; alors que, dans le régime parlementaire, la séparation est souple de sorte que les deux collaborent et chacun a une arme contre l’autre.

Le Parlement peut renverser le gouvernement par la motion de censure, et l’exécutif, notamment le chef de l’Etat, dispose du droit de dissolution de l’Assemblée. Ce régime est fondé sur le principe d’équilibre des pouvoirs. C’est l’évolution du régime monarchique avec la prise du pouvoir de plus en plus grande du tiers Etat, c’est-à-dire du peuple et des bourgeois au niveau du Parlement qui fait que le roi ne gouverne plus mais continue de détenir un pouvoir et c’est le Parlement, avec le Premier ministre, qui gouverne.

C’est pourquoi le Parlement avait la possibilité de renverser le gouvernement, et le roi pouvait dissoudre le Parlement en représailles à une attitude du Parlement qu’il considère anormale. Le régime était dualiste au départ ; ensuite, nous avons eu une évolution vers un régime parlementaire moniste. Le Parlement et la majorité parlementaire dans ce cas ont pris tellement de pouvoir qu’il y a eu un effacement du roi. Ce dernier ne joue plus qu’un rôle honorifique , et c’est le Premier ministre qui apparaît comme étant la tête de l’exécutif.

C’est cette situation que nous avons en Grande-Bretagne avec la Reine, qui continue de lire le discours du trône, lequel n’est autre que la politique du Premier ministre. C’est le cas également en Allemagne avec le chancelier et le président ; en Israël avec le président et le Premier ministre : le président est le garant de l’unité nationale ,mais il n’a plus de rôle véritablement politique.

Il y a une troisième variante, laquelle est née récemment , qui est le dualisme rénové : dans ce régime, le chef de l’Etat est élu au suffrage universel direct, alors que dans le régime moniste il est élu par la chambre. Etant élu au suffrage universel, il a une légitimité populaire, et quand la majorité présidentielle coïncide avec la majorité parlementaire, c’est le chef de l’Etat qui devient prépondérant.

C’est le cas en France, où le président Sarkozy dirige la manœuvre. Mais, quand la majorité parlementaire ne coïncide plus avec celle présidentielle, c’est-à-dire quand le président perd la majorité au Parlement, on entre dans un système de cohabitation où le Premier ministre prend ses prérogatives ; en France, c’est lui qui détermine et conduit la politique de la nation.

Quelle lecture faites- vous de la nature du régime dans notre pays ?

• Ici au Burkina, nous avons un régime hybride. On ne sait pas si c’est véritablement un régime parlementaire à dualisme rénové, car nous avons un président qui se retrouve dans une situation où il n’est pas responsable politiquement, mais qui a des prérogatives pour déterminer les grandes orientations de la politique de l’Etat.

Certains disent que c’est un régime parlementaire fortement présidentialisé et d’autres que c’est un régime présidentiel à connotation parlementaire. On devait avoir cette disposition qui existe dans la constitution française et qui existe aussi dans la constitution que l’on veut changer au Niger, laquelle stipule que c’est le gouvernement qui détermine et conduit la politique de la nation.

Ça veut dire qu’un régime parlementaire dans sa conception moniste devrait conduire à un abaissement de la fonction présidentielle et à une revalorisation de la fonction gouvernementale. On aurait un gouvernement qui est responsable devant l’Assemblée Nationale avec la possibilité pour le gouvernement de demander au président de la République la dissolution de l’Assemblée.

Quels sont les avantages d’un régime parlementaire ?

• Dans un régime parlementaire, les responsabilités sont situées de façons claires, et c’est le responsable qui est sanctionné en cas de faute. Dans un régime moniste, la responsabilité incombe au gouvernement, qui détermine et conduit la politique et est sanctionné en cas de manquement.

Il permet d’éviter l’hypertrophie de la fonction présidentielle, en donnant au chef de l’Etat le rôle d’arbitre au-dessus du jeu pour incarner l’unité nationale. Dans notre régime actuel, c’est la politique du gouvernement qu’on met en œuvre, mais le président n’est pas responsable politiquement ; quand il y a sanction, la motion de censure touche uniquement le gouvernement, qui, en fait, n’est qu’un simple exécutant.

Quels pourraient être les inconvénients du régime parlementaire ?

• Il peut conduire à l’instabilité politique dans la mesure où il n’y a pas de majorité stable. C’est ce qu’on a connu en France sous la 4e République, où certains gouvernements n’ont même pas fait une semaine. A l’Assemblée, ce sont les petits partis qui font la loi parce que ce sont eux qui peuvent s’ajouter ou se retrancher pour créer une nouvelle majorité ou faire tomber un gouvernement. C’est pourquoi on a tenté de rationaliser le régime parlementaire en créant des règles qui diminuent la force du Parlement.

Quelles dispositions de notre constitution faut-il modifier pour permettre l’avènement d’un tel régime ?

• La disposition qui dit que le président de la république détermine les grandes orientations de la politique de l’Etat et que le gouvernement conduit la politique la nation. On dirait ainsi que c’est le gouvernement qui détermine et conduit la politique de la nation.

Faut-il passer par le Parlement ou par un référendum pour un changement de régime ?

• Les deux voies sont possibles. Si on réunit une majorité des députés à l’Assemblée, on n’a pas besoin d’aller au référendum. Jusqu’à présent, nos révisions se sont faites par la voie parlementaire. Ce qu’on doit retenir, c’est qu’il n’ y a pas de régime idéal.

Justement, est-ce que vous pensez que les solutions aux problèmes politiques de notre pays passent par un régime parlementaire ?

• Aujourd’hui, l’on constate l’omnipotence de la fonction présidentielle. Le président détient trop de pouvoirs : il détermine la politique nationale, il nomme aux grandes fonctions ; il nomme 6 à 7 membres du conseil constitutionnel ; quelqu’un qui a autant de pouvoirs et n’est pas responsable politiquement, cela n’est pas bon.

Il n’est politiquement responsable que s’il va aux élections. Les représentants que le peuple a choisis doivent pouvoir contrôler les actions du président. Quand on sait que c’est le président qui est responsable, comme aux Etats-Unis, il porte le chapeau des échecs. Le président du Faso étant irresponsable politiquement, c’est le Premier ministre qui saute comme un fusible quand ça ne va pas, et sans que le président ne sente l’onde de choc planer sur lui.

C’est en cela qu’il faut un rééquilibrage des choses. On a pris les mécanismes du système français, mais on a omis la disposition de la constitution française qui dit que c’est le gouvernement qui détermine et conduit la politique de la nation.

Si nous nous comprenons bien, vous jugez la proposition de passer à un régime parlementaire pertinente ?

• La proposition par rapport au rééquilibrage des forces , à la diminution de l’omnipotence du chef de l’Etat et au fait d’avoir une responsabilité claire par rapport à la question de la chose publique est pertinente. Cela permet d’avoir une transparence et une visibilité des responsabilités.

Aujourd’hui, si la politique du président ne réussit pas, on met tout sur le Premier ministre, qui peut être renversé alors qu’il exécute la politique de quelqu’un. Le régime parlementaire veut que celui qui élabore la politique soit celui qui la conduit et en assure la responsabilité.

Pensez-vous que notre pays est prêt à amorcer ce virage ?

• Le problème dans notre système, c’est qu’il n’y a pas de conditions favorables à l’instauration du régime parlementaire parce que cela demande une philosophie de partage du pouvoir ; une philosophie de tolérance et d’acceptation de la différence. La culture politique au Burkina Faso est fondée sur l’exclusion. Quand nous avons le pouvoir, on prend tout.

Il faut un changement de mentalités, qu’on abandonne le tuk-gilli (ndlr :tout prendre en mooré). Il faut donc une conversion aux vertus démocratiques, pour ce virage, à travers une modification des règles du jeu qui évite de laminer l’opposition.

Pour certains, l’instauration d’un régime parlementaire permettrait une bonne sortie pour le président du Faso ?

• Disons que le président du Faso, dans un régime parlementaire moniste, n’aurait plus la prestance et l’aura qu’il a. Il va avoir une fonction honorifique qui va représenter l’unité nationale. J’imagine mal le président Blaise Compaoré se retrouver là et ne plus avoir les coudées franches pour tirer les ficelles du jeu.

Le régime parlementaire voudrait que nous puissions faire violence sur notre système de société dualiste avec son tréfonds féodal qui veut que le chef soit là et que ce soit lui le chef. Dans l’imagerie de la plus part des Burkinabè, le président n’a en face de lui que des exécutants.

Vous semblez ne pas comprendre la décision de suspension de Salif Diallo, même si vous ne croyez pas trop, pour l’instant, à l’avènement de ce régime dans notre pays.

• Je ne me l’explique pas dans la mesure où le débat sur la nature du régime est ouvert depuis longtemps. Le CDP même a pris des initiatives pour la réforme des institutions, et l’Assemblée nationale a mis en place des commissions de réflexion ; je me dit qu’un point de vue exprimé sur la nature du régime n’est pas subversif. Il y a peut-être d’autres aspects de l’interview qui peuvent être appréciés de manière subjective.

Vous pensez à quoi ?

• Je pense aux notions de patrimonialisation, au cercle de ceux qui sont autour, qui racontent des histoires au président pour hériter de son pouvoir. Là, il y a peut-être des règlements de comptes qui se font, mais le débat sur la nature du régime et l’évolution institutionnel, tout citoyen a le droit d’évoquer ce sujet.

Dans la conférence de presse du CDP, on a bien dit que ce n’est pas ce point de vue qui pose problème, mais que ce sont des questions principielles. Je ne connais pas les principes de ce parti pour savoir s’il en a violé un. Encore une fois, je souligne que, même s’il est militant d’un parti, il est d’abord un citoyen ,et, de ce point de vue, c’est son droit le plus absolu d’aborder cette question.

Pensez-vous à une probable exclusion de l’intéressé du parti ?

• Je pense que ça va dans ce sens. Quand on lit la conférence de presse, on peut subodorer qu’il y avait une sorte de machination qui a été montée par Salif Diallo et qu’on n’a pas encore tout découvert. Ça veut dire qu’on s’attend à ce qu’il y ait des suites. Le président du parti a d’ailleurs dit que l’intéressé a des problèmes avec la 4e République. Ça veut dire qu’à terme, c’est l’exclusion.

Et quelles pourraient être les conséquences de cette exclusion ?

• Conséquences du point de vue politique pour le CDP ? Je ne pense pas. Salif Diallo a été écarté du gouvernement et il n’y a pas eu de remous au CDP, et ça ,c’était déjà une sanction politique. Cette fois non plus, il n’y aura pas de remous parce que, tel qu’ils l’ont dit dans la conférence de presse, tout le monde se tient tranquille. Celui qui bouge le petit doigt va subir le même sort.

L’anticipation sur le congrès, c’est une mise en garde de tous ceux qui auraient des velléités de soutien au suspendu. Le problème de ce parti, c’est que ces ténors n’ont pas d’assises sociales. Ils existent par la volonté du chef. Le jour où le chef les lâchent, tous les autres veulent sauver leurs positions et personne ne prendra fait et cause pour eux. Il y a eu la traversée du désert de Yé Bongnesan, de Mélégué et de Roch lui-même.

Est-ce qu’il y a eu des mouvements au sein du parti ? Non. C’est un parti dans lequel on n’est pas habitué à discuter, parce que beaucoup sont restés dans leur gant de CDR et de centralisme démocratique. Ce qui fait que le système mis en place bride les initiatives et l’expression.

Vous semblez convaincu qu’il n’y aura pas de remous au sein du parti au pouvoir, mais est-ce à dire que cette situation est synonyme de mort politique pour l’ambassadeur burkinabé à Vienne ?

• Je ne pense pas. L’intéressé a un passé militant qui fait qu’il travaille sur la base de la conviction. Tout le monde le lui reconnaît. Il va jusqu’au bout de ses convictions. Cela s’est vérifié dans le mouvement étudiant, dans le CNR, ensuite dans le Front Populaire. Peut-être que maintenant il comprendra ce que c’est que l’opposition. C’est dans ce sens que l’on demande aux uns et aux autres de ménager des règles qui leur permettent d’exister demain quand ils seront dans l’opposition.

Pensez-vous qu’il va basculer dans l’opposition ?

• A court terme, je ne pense pas. Il doit prendre du recul pour analyser la situation avant de se lancer dans une certaine action. Ce qui est sûr, il ne va pas s’arrêter là en si bon chemin. Il va tenter de rebondir, mais est-ce qu’on va lui laisser cette possibilité ? Ça, c’est une autre chose.

Que pensez-vous de l’alternance prônée par Zéphirin Diabré ?

• L’alternance est un élément fondamental, consubstantiel de la démocratie. On ne peut pas dire que c’est seulement les électeurs qui décident de l’alternance. La constitution dit qu’on ne peut pas faire plus de deux mandats de suite ,mais on peut revenir au pouvoir après l’intermède d’un mandat.

Donc l’alternance est une prévision du pouvoir constituant originaire. Mais il faut que les uns et les autres comprennent que l’alternance suppose un travail de longue haleine et non du ôte-toi que je m’y mette. Il faut construire une alternative qui permette au peuple de décider de l’expérience politique à faire. Il faut un projet de société qui soit une alternative à la politique actuelle.

La confiance, la crédibilité du projet et des hommes poussent les gens à en faire l’expérience. C’est ce qui s’est passé au Sénégal avec le SOPI (Ndlr changement en wolof). Il y a un travail à faire dans l’opposition et aussi dans la majorité, qui doit comprendre qu’elle peut se retrouver demain dans l’opposition.

Je pense que Zéphirin Diabré a fait le bon choix en disant qu’il faut d’abord que les citoyens existent. C’est eux qui vont permettre que l’alternance devienne un principe réel de la démocratie burkinabè.

Abdou Karim Sawadogo & Sandrine Sawadogo (stagiaire)

L’Observateur Paalga

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Vos commentaires

  • Le 23 juillet 2009 à 02:47 En réponse à : Luc Marius Ibriga, professeur de droit : « Au Burkina, nous avons un président trop puissant mais politiquement irresponsable »

    formidable,je pense que tout ceci est trop fort pour la majorité de la population,le niveau d’instruction des burkinabé ne leur permet pas de comprendre tout ceci,par conséquent ils sont incapable de faire la dialectique donc de prendre consience des enjeux politiques liés au devenir de la nation...et c’est dommage

    • Le 23 juillet 2009 à 16:22, par Motand En réponse à : Luc Marius Ibriga, professeur de droit : « Au Burkina, nous avons un président trop puissant mais politiquement irresponsable »

      Je pense que le faible niveau d’instruction des burkinabè ne peut ou ne doit constituer en soit un facteur limitant à la compréhension de ces problématiques politiques. Moi je pense, qu’à travers nos médias, on crée des émissions radiodiffusées, télévisées ou des rubriques dans la presse écrite pour apprendre, expliquer, conscientiser les citoyens en « français facile » comme on le dit ou dans n’importe quelle langue locale. Bref une sorte de formation politique avec diverses thématiques politique ou concepts tels la politique, un parti politique, une idéologie, un projet de société ou programme d’un partie, la constitution, les régimes politiques, et j’en passe. Pour réaliser ces émissions on pourrait faire des « micro trottoir » pour jauger le niveau de compréhension des citoyens, et faire appel à des spécialistes chevronnés qui éclaireront les auditeurs avec des explications et des exemples très simplifiés. Je pense que cela est faisable et contribuera de plus en plus à un changement de mentalité, à une meilleure conscientisation des citoyens toute chose qui contribuera à instaurer une culture démocratique donc à une transformation des mentalités sur notre conception du pouvoir ou du chef. A termes on ne suivra plus l’individu parce qu’il est l’oncle mais plutôt le parti avec son idéologie et son projet de société que l’on comprend bien. On ne votera plus un parti sur la base du nombre de casquettes, de motocyclettes ou d’enveloppe d’argent distribuées. Je sais que ce n’est pas demain à côté-là que l’on aura atteint ces objectifs et ça ne sera pas aussi facile peut être de le faire. Mais commençons par quelque chose et les choses viendront…..

  • Le 23 juillet 2009 à 03:33, par Paris Rawa En réponse à : Luc Marius Ibriga, professeur de droit : « Au Burkina, nous avons un président trop puissant mais politiquement irresponsable »

    Le professeur Ibriga est un homme de droit et il parle des dispositions d’ordre juridique qui permettraient l’équilibre des institutions dans notre pays. Mais le problème n’est pas là ; il est dans ce qu’il a appelé la culture du partage du pouvoir ; et je dirai que c’est tout simplement un manque d’esprit de partage à tous les niveaux. Avec ceux qui nous ont gouvernés depuis plus de 20 ans, si on ose toucher encore à la constitution sous prétexte d’une quelconque réforme, ils en profiteront pour soulever à nouveau des questions rétroactivité de la loi, dans le seul but de prolonger leur refus de partage. Depuis que cette constitution existe, les délais prévus l’article 37 concernant le mandat présidentiel n’a jamais été appliqué. Chaque fois que ce délai approche, on modifie la constitution. Si vraiment, une réforme était utile, pourquoi ne pas attendre que ceux qui sont en bout de parcours s’en aillent afin la réforme éventuelle se fasse sous l’autorité d’hommes neufs ? Si on a pu attendre jusque maintenant, on peu encore attendre un peu pour être sûr qu’on ne discute pas de la règle du jeu au moment où il s’agit de l’appliquer.

  • Le 23 juillet 2009 à 04:28, par Le villageois En réponse à : Luc Marius Ibriga, professeur de droit : « Au Burkina, nous avons un président trop puissant mais politiquement irresponsable »

    Merci professeur ibriga de nous avoir bien éclairé et merci aux stagiaires de la pertinence de leurs questions

    Nous avons plus besion de l’analyse de spécialistes chevronnés qui se trouvent au temple de zogona au lieu de nous livrer des analyses fiévreuses,confuses et volumineuses
    de certains journalistes

  • Le 23 juillet 2009 à 10:50 En réponse à : Luc Marius Ibriga, professeur de droit : « Au Burkina, nous avons un président trop puissant mais politiquement irresponsable »

    Merci au Prof IBRIGA. l’analyse est limpide comme l’eau de roche. Encore merci.

  • Le 23 juillet 2009 à 11:27, par lilboudo En réponse à : Luc Marius Ibriga, professeur de droit : « Au Burkina, nous avons un président trop puissant mais politiquement irresponsable »

    Propos d’un spécialiste, bon boulot de deux stagiaire. Ce genre de discours est édifiant : pas de jugement de valeurs subjectives, pas d’émotivité non fondé, mais juste ce qui est et les avantages et limites de ce qui pourrait advenir.

    Bravo !

  • Le 23 juillet 2009 à 13:47, par Gounabi En réponse à : Luc Marius Ibriga, professeur de droit : « Au Burkina, nous avons un président trop puissant mais politiquement irresponsable »

    Merci Professeur de nous avoir éclairé sur un point très intéressant de la vie politique du Burkina Faso. Je pense comme vous que tous les boss du CDP ne sont rien s’ils sont écartés. Par contre, ce que vous avez oublié de noter, c’est le sort qui est réservé à ceux qui sont exclus du parti et qui veulent continuer à lutter : c’est le cas de Oumarou Clément Ouedraogo. Salif Diallo risque actuellement de se trouver sur cette voie et le même sort pourrait lui arriver.

  • Le 23 juillet 2009 à 15:54, par WATSON En réponse à : Luc Marius Ibriga, professeur de droit : « Au Burkina, nous avons un président trop puissant mais politiquement irresponsable »

    Merci professeur,

    J’ai retenu une seule leçon ! Même quand on est au pouvoir, il faut penser à l’autre qui est un frère, un concitoyen.

    Il faut contribuer éléborer des règles équitables qui nous favorisent la tâche, lorsqu’on se retrouvre un jour dans l’opposition.

    Salif a suivi ce regime comme un mouton, mieux il a été le bourreau. Il n’est pas non plus crédible en tant qu’opposant !

    Bonne retraite politique à Salif et aussi à Herman Yaméogo, et j’espère que d’autres en tireront les leçons avant qu’il ne soit trop tard.

    Salif pourrait par exemple éduquer la jeunesse pour un avenir politique meilleure au Burkina Faso. C’est plus sage pour lui, de s’abstenir de toute ambition politique(président, 1er ministre, ...). Mais comme tout Burkinabé, il a sa place au Faso et surtout pour se racheter.

  • Le 23 juillet 2009 à 15:56, par Sampebgo En réponse à : Luc Marius Ibriga, professeur de droit : « Au Burkina, nous avons un président trop puissant mais politiquement irresponsable »

    Belle interview, belles réponses, exposé clair.

    Pour une fois qu’on a pas besoin de s’énnerver en lisant un article politique

    Merci

  • Le 23 juillet 2009 à 16:48, par WOBG-ZANDSANEM En réponse à : Luc Marius Ibriga, professeur de droit : « Au Burkina, nous avons un président trop puissant mais politiquement irresponsable »

    Merci au Prof IBRIGA pour avoir apporté une analyse pertinante !

    Quant à ceux qui pensent que SD sera fait par le Boss ou par les gourous du CDP, je leur dis seulement que le Boss est devenu sage et ne laissera pas faire. Il sait pourquoi. Mais aux politiciens d’éviter de meler les paisibles citoyens dans leur histoires insensées et souvent sordides.

  • Le 23 juillet 2009 à 17:40, par LaVoix En réponse à : Luc Marius Ibriga, professeur de droit : « Au Burkina, nous avons un président trop puissant mais politiquement irresponsable »

    Juste pour saluer la pertinence de l’intervention du Pr. Ibriga et la qualité des questions posées.

  • Le 23 juillet 2009 à 18:33 En réponse à : Luc Marius Ibriga, professeur de droit : « Au Burkina, nous avons un président trop puissant mais politiquement irresponsable »

    Bravo et merci Professeur !
    Une analyse technique rigide, limpide et sans détours. Pas comme certains juristes équilibristes et à geométrie variable qui nous pompent souvent l’air avec des analyses "clin d’oeil". Le changement de mentalités dont parle le professeur sera le fait principal deux groupes de citoyens, les politiciens et la société civile d’une part et la presse d’autre part.
    1. Les politiciens et la socièté civile se devraient d’être plus conséquents et moins "tubes digestifs". Comparaison n’est pas raison, mais si l’on voit le rôle que jouent les politiciens et la socièté civile au Niger on est forcé de leur reconnaitre une bonne longueur démocratique sur les burkinabè. Il ne fait aucun doute qu’au Niger, il y’a plus d’intellectuels dans l’opposition qu’au pouvoir, ce qui n’est pas le cas chez ! La Sociétè civile quant à elle garde son indépendance de jugement et d’appréciation. Bravo, les frères nigériens !

    2. La presse joue un rôle important d’éveil des consciences. Tout burkinabé est fier d’entendre sur les ondes des radios étrangères les analyses pertinentes et épicées des journalistes burkinabé sur l’état de la démocratie dans tel ou tel autre pays. Mais l’on n’est frustré de constater que les mêmes ramolissent leurs plumes quand il s’agit de leur pays ! C’est le lieu de saluer ces jeunes statiaires qui ont conduit l’interview.
    Bravo au Professeur IBRIGA, bravo aux journalistes stagiaires !
    IRIGA, Niamey

  • Le 24 juillet 2009 à 14:43, par WAFO En réponse à : Luc Marius Ibriga, professeur de droit : « Au Burkina, nous avons un président trop puissant mais politiquement irresponsable »

    Merci beaucoup au Pr IBRIGA qui a toujours été à la hauteur dans toutes ses sorties médiatiques.

    Pour notre compatriote Salif DIALLO, je crois qu’il est entrain de récolter ce qu’il a semé. C’est lui le meilleur défenseur de ce système. L’erreur qu’il a commise, c’est qu’il n’a pas bien analysé son propre système ou du moins, il a vraiment manqué de retenue face à l’humiliation dont il été l’objet depuis paques 2008.

    Que les soit disant gourous du CDP (d’ailleurs ils n’en sont pas, les seuls gouraous, c’est Blaise et son petit frère)apprennent la leçon de Salif car un petit faux pas et c’est ton tour.

    Quel pays !

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