D’ici le Congrès ordinaire du parti présidentiel le 23 juillet, bien de choses pourraient se produire, et le communiqué de presse, la décision de suspension de Salif Diallo et la conférence de presse donnée vendredi dernier par les pontes du CDP en sont les prémices .

Le Bureau exécutif national du Congrès pour la démocratie et le progrès (CDP) s’est réuni le 16 juillet à partir de 18 heures 30 minutes sous la présidence effective du camarade Roch Marc Christian Kaboré, président du parti, président du Bureau politique national, autour des deux points inscrits à son ordre du jour :

1 - la préparation du 4e congrès ordinaire ; 2 - l’audition du camarade Salif Diallo, vice-président du parti sur son interview parue dans la presse. Abordant le premier point de l’ordre du jour, la préparation du 4e Congrès ordinaire, le Bureau exécutif national a passé en revue les dispositions organisationnelles prises par le Comité d’organisation pour l’accueil des délégations étrangères invitées. Le Bureau exécutif national s’est réjoui de l’état d’avancement de ces préparatifs pour garantir un succès franc de cet événement à la hauteur des ambitions de notre parti.

Aussi a-t-il félicité le Comité d’organisation pour le travail déjà accompli tout en l’invitant à poursuivre dans la même dynamique pour l’atteinte optimale des objectifs visés par l’organisation du présent congrès. S’agissant du second point de l’ordre du jour, le Bureau exécutif national a entendu le camarade Salif Diallo, premier vice-président du parti, chargé de l’orientation et des questions politiques, sur les motivations de son interview publiée dans "l’Observateur paalga" n°7419 du mercredi 08 juillet 2009.

En rappel, dans cette interview, le camarade Salif Diallo préconise un nouveau départ institutionnel impliquant, notamment la dissolution de l’Assemblée nationale, la mise en place d’un gouvernement d’union nationale, l’organisation d’élections anticipées, l’instauration d’un régime parlementaire, ce qui nous éviterait, affirme-t-il, une patrimonialisation du pouvoir, traduisant ainsi une perte de confiance affichée à la IVe République.

Mis devant le fait accompli, le Bureau exécutif national a marqué son étonnement face aux positions défendues par l’intéressé et, partant, sur des questions politiques d’intérêt national, sans en avoir discuté au préalable au sein du Bureau exécutif national et ce, à l’orée de la tenue du 4e congrès ordinaire du parti. Aussi, conformément aux dispositions des textes fondamentaux du parti, une demande d’explication lui a été adressée le 09 juillet 2009, et l’opportunité lui a été donnée de s’expliquer, le 15 juillet 2009, devant la Commission nationale de contrôle du parti.

Toute analyse faite, au regard de la personnalité de l’intéressé, de sa position de vice-président du parti, chargé de l’orientation et des questions politiques, de la sensibilité des questions abordées, sans débat préalable au sein de la Direction politique nationale, le Bureau exécutif national constate qu’il est coupable de manquements graves aux principes organisationnels, mettant en cause la cohésion au sein du parti et de sa direction.

Aussi, vu le préjudice subi par le parti à travers cette sortie médiatique planifiée, qui n’est ni plus ni moins qu’une remise en cause des positions du parti, considérant que ces propos sont inacceptables tant dans la forme que dans le fond, considérant qu’un tel acte est contraire à la discipline du parti et à l’esprit de collégialité, qui prévaut au sein de la Direction politique nationale, considérant le fait que, malgré l’opportunité qui lui a été donnée de faire une autocritique sincère et profonde, l’intéressé s’est contenté de faire du dilatoire, le Bureau exécutif national, à l’unanimité, a décidé de prononcer à l’encontre du camarade Salif Diallo la suspension de tous les organes et instances du parti en attendant que le prochain congrès ordinaire statue sur son cas.

Le Bureau exécutif national s’inscrit en faux et se départit de toute analyse tendant à déclarer la faillite des institutions de la IVe République et à voir dans la situation nationale actuelle une crise profonde qui expliquerait une remise à plat des institutions.

Par ailleurs, le Bureau exécutif national tient à préciser que le passage du régime présidentiel au régime parlementaire n’est pas une panacée pour garantir la stabilité et la paix dans notre pays. Aussi, il saisit cette opportunité pour réaffirmer l’attachement du CDP aux institutions de la République et sa détermination à poursuivre l’approfondissement de la démocratie par des réformes politiques et institutionnelles dans le cadre de la IVe République.

En conséquence, le Bureau exécutif national réaffirme son soutien indéfectible au Président du Faso, le camarade Blaise Compaoré, et appelle tous les responsables des structures du parti et tous les militants à rester vigilants, sereins et fortement mobilisés pour assurer un franc succès au 4e congrès ordinaire de notre parti.

Vive le CDP ! Vive la IVe République ! En avant pour de nouvelles victoires !

Démocratie - Progrès -Justice

Ouagadougou, le 17/07/2009

Le Président du parti Président du Bureau exécutif national

Roch Marc Christian Kaboré

... suspension de Salif Diallo

Le Président du parti, Président du Bureau politique national,`

Vu le Congrès constitutif du CDP du 05 février 1996 ; Vu l’arrêté n°020/MATS/SG/DGAT/DLPAJ du 05 mars 1996, portant reconnaissance du CDP ; Vu les Statuts et Règlement intérieur du CDP ; Vu les délibérations du 3e Congrès ordinaire du parti, tenu à Ouagadougou les 09, 10 et 12 novembre 2006 ; Vu la lettre n°2009/064/CN/BPN/BEN de demande d’explication en date du 09 juillet 2009 du président du parti, président du Bureau exécutif national adressée au camarade Salif Diallo ; Vu la lettre en date du 09 juillet 2009, portant réponse du camarade Salif Diallo ; Vu la lettre en date du 15 juillet 2009 du président de la Commission nationale de contrôle, portant convocation du camarade Salif Diallo devant la Commission nationale de contrôle ; Vu le rapport de la Commission nationale de contrôle en date du 16 juillet 2009 ; Vu les délibérations du Bureau exécutif national en sa réunion ordinaire du 16 juillet 2009 ;

Décide

Article 1 : Le camarade Salif Diallo, premier vice-président du parti, chargé de l’orientation et des questions politiques du Bureau exécutif national, est suspendu de tous les organes et instances du parti pour manquement graves aux principes organisationnels, ayant pour conséquence la remise en cause de la cohésion au sein du parti et de sa direction, refus de faire une autocritique sérieuse et profonde sur ses actes et remise en cause des positions du parti sur les institutions de la IVe République sans un débat préalable en son sein.

Article 2 : La présente décision, qui prend effet pour compter de sa date de signature, sera enregistrée dans le Livre-journal du parti.

Démocratie - Progrès- Justice

Ouagadougou, le 17 juillet 2009

Roch Marc Christian Kaboré

L’Observateur Paalga