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Ali Ben Bongo : Sur les traces de Faure, la manière en plus

Publié le vendredi 17 juillet 2009 à 13h53min

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« Evidemment il y a Ali Ben Bongo, fils du président décédé et grand favori à cet examen de candidature. Son choix pour être le candidat naturel du PDG ne ferait que confirmer ce que d’aucuns susurrent déjà depuis des lustres. Lors des obsèques de son père, il était le porte-parole de la famille Bongo, et son attitude en disait long sur ses intentions.

Même si l’homme évitait ce sujet, il était clair comme le nez sur un visage qu’il ne pensait pas moins que son heure était venue » ; telles étaient quelques lignes de notre Grille de lecture du 8 juillet 2009, consacrée au conclave du Parti démocratique gabonais (PDG) pour désigner son champion qui ira à la conquête du fauteuil du palais du bord de mer.

10 personnalités avaient postulé pour avoir le blanc seing du parti présidentiel, parmi lesquelles Paul Toungui, le gendre de la famille Bongo, et des éléphants du parti dont Casimir Oyé Mba, Jean Eyeng Ndong... Après donc près de deux semaines de pinaillage, d’âpres négociations et de frustrations, le semblant de consensus a été fait autour d’Ali Ben Bongo, ministre de la Défense et vice-président du PDG, qui devient le candidat naturel de ce parti, ce qui répond à notre titre-question de cette même Grille de lecture qui était : Ali Ben Bongo,candidat naturel du PDG ?

Nous nous demandions également si un tel choix n’allait pas engendrer des candidatures indépendantes au sein du parti, créé il ya une quarantaine d’années par le défunt Omar Bongo Ondimba(OBO). Car, si les caciques du PDG ont souhaité le changement dans la continuité, ils savent bien qu’il leur sera difficile d’obliger tous ceux qui se sentent investis d’une mission nationale à taire leurs ambitions.

En effet, dans ce pays riche en pétrole et en bois, mais dont les dividendes ne profitent pas à la majorité des Gabonais, les leaders politiques ont pratiquement tous gravité autour du pouvoir central ou se distribuaient les grosses richesses, et ont donc aujourd’hui de quoi battre campagne sans attendre quoi ce soit d’une tierce personne.

Au Gabon, les politiques ont des fortunes pour leurs activités. De fait, les « pdgistes » iront en rangs dispersés à cette présidentielle. L’union sacrée tant recherchée volera en éclats, et c’est évident que des « traitres » feront cavalier seuls. On pense par exemple à un l’actuel Premier ministre, Jean Eyeng Ndong, qui, pendant les préparatifs des funérailles de son ancien patron, ne faisait pas mystère de son désir de prendre sa place, tenue au chaud par Rose Francine Rogambe.

D’autre part, il faudra que l’opposition, notamment des personnalités qui ont cette envergure au Gabon comme Zacharie Myboto ou Manboundou, s’apprête à batailler si elle veut l’alternance, qu’elle a toujours appelée de ses vœux. La présidentielle gabonaise étant à un seul tour, donc « un coup KO », il n’y a pas de session de rattrapage. Autant mettre l’adversaire groggy tout de suite...

Mais, face à un ogre comme le PDG, qui dispose de moyens colossaux, des hommes et qui a maillé tout le pays avec une présence réelle dans le moindre hameau bantou de la forêt, ce sera la mer à boire pour l’opposition. Autant dire qu’Ali Ben Bongo, dont certains croient toujours dur comme fer qu’il a été adoubé par Paris, malgré ses itératives dénégations, à toutes ses chances.

Voilà donc un autre Bongo qui a de réelles chances d’accéder à la magistrature suprême, un scénario qui repose la problématique des successions dynastiques, désormais légion en Afrique : hier Gnassingbé au Togo, Kabila au Congo, aujourd’hui Ali Bongo au Gabon ?demain Gamal Moubarak en Egypte ou Seif El Islam en Libye ? Encore que, si la légalité constitutionnelle est respectée, on ne puisse rien trouver à redire sur le fait que ces fils de... remplacent leurs pères.

Par Zowenmanogo Dieudonné Zoungrana

L’Observateur Paalga

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Vos commentaires

  • Le 17 juillet 2009 à 14:13, par Wendbenedo En réponse à : Ali Ben Bongo : Sur les traces de Faure, la manière en plus

    C’est cela l’Afrique ! Les Burkinabè savent maintenant à quoi s’en tenir à la fin du règne de Blaise. Qui au CDP defiera l’investiture de la dynastie Compaore après l’eviction de Salif Diallo du parti ? Une fois l’investiture du candidat CDP faite, les puissants argentiers du regime se mettront en rang serré pour assurer la victoire de leur poulain à coup de billets craquants et à la faveur de la misère embiante ! et c’est Cela la democratie !

    • Le 17 juillet 2009 à 16:42, par Le Lutteur En réponse à : Ali Ben Bongo : Sur les traces de Faure, la manière en plus

      Apres Blaise ce sera plus terrible que L Apres Bongo je vous dit. ca va barder. Meme Simon enlevera ses griffes et ses policiers pour l aider a conquerir le pouvoir. En ce moment on verra tous les vrais visages des faux types du pays...

  • Le 17 juillet 2009 à 16:57, par Futura En réponse à : Ali Ben Bongo : Sur les traces de Faure, la manière en plus

    Cela ne se fera pas au Gabon. laissez le rêver. Il va ramasser la déculottée de sa vie. Comparaison n’est pas raison

  • Le 17 juillet 2009 à 22:25, par scofield En réponse à : Ali Ben Bongo : Sur les traces de Faure, la manière en plus

    Nous ne devons ignorer ce que nous sommes !
    Nous ne devons pas non plus ignorer ce que nous avons été.
    Aujourd’hui dans nos pays africains,nous avons adopté un régime politique dont nous ne maitrisons pas les coutours.
    C’est là que nous voyons la limite de notre intélligence.Il y a encore de décenies,au temps des royaumes, la succession de faisait de père en fils !la famille royale était adulée par tout le peuple.C’est ce système que ait resté dans la mentalité des africains ; nous avons commencé un long voyage vers la démocratie (venue de l’europe) et nous avons deposé nos bagage à mis chémin (entre la monarchie et la démocratie) : bref un desorde.
    70% des populations africaines ne sont pas allées à l’école.80% de ce qui sont allées à l’école ne comprennent pas la définition de la democratie et ne sauraient expliqués la naissance de la démocratie.
    Donc il ne faut pas etre étonner de voir l’indifférence du peuple africain face à la succession de pere en fils du poste de président de la republique.
    Dans cerains villages,personne ne saurait expliquer le sens de son vote.Ils suivent généralement le choix de la masse et sont influencés par les chefs.
    Personne ne comprend le fonctionnement du pouvoir accordé au maire,au député ,au président.Personne ne saurait cerner la légitimité d’un élu.
    C’est parce que personne ne comprend toutes ces questions et n’ont de reponses que la démocratie sera toujours un mirage pour les africains.
    Il ne sert à rien de faire quelque chose si on ne comprend pas son importance et si on est pas capable de l’explquer au peuple.
    L’ideal sera d’introduire des cours sur la democratie et le developpement dès l’école primaire pour montrer aux enfants ce que veut dire la democratie.
    Tout le monde parle d’alternance mais une aternance au profit de qui ?
    Au profit d’une personne qui refera la meme chose que les autres.Je suis pour l’alternance mais je veux juste que l’on explique à nos enfants,nos mamans,nos soeurs ce que c’est que la democratie ?
    Il faut nous dire le role de la democratie ?Il faut le dire et le redire à tout le monde.Nous n’entendons parler des politiciens qu’à l’approche des élections.Comme des momies qui ont resuscitées,ils reviennent à a charge pour nous faire le bilan de celui qu’ils veulent remplacer !Nous n’avons pas confiance en tout ces politciens.
    Si aujourd’hui le taux d’alphqbetisation est faible,cela profite aux hommes politiques !car ceux qui ne sont pas allés à l’école représentent un électorat important et leur ignorance peut etre exploter pour reussir une campagnes.
    C’est dure !c’est lourd et c’est penible.

  • Le 18 juillet 2009 à 12:48 En réponse à : Ali Ben Bongo : Sur les traces de Faure, la manière en plus

    Faites déjà l’effort de bien orthographier les noms des personnes que vous citez. Eyeghe Ndong et non Eyeng, ou Mamboundou au lieu de Manboundou. Bref... Qu’est-ce qui vous permet d’affirmer que Ali Bongo était le grand favori de cet examen ? Vous reprenez la propagande de la presse française et de ses vassaux africains, qui moyennant espèces sonnantes et trébuchantes, a fait le choix de soutenir l’homme politique le plus honni du Gabon afin que celui-ci préserve les intérêts de la France au Gabon, mis à mal par les chinois. Dans une élection transparente et régulière, Ali Bongo n’a aucune chance de l’emporter, d’où la stratégie de la de France de marteler qu’il est le favori pour tenter d’influencer les électeurs gabonais et justifier la reconnaissance de sa pseudo élection le moment venu, dès la clôture du vote, soit le 30 août à 20 heures précises. Il a été battu à la régulière lors de l’examen de sa candidature à la candidature au sein de son parti. Il a recueilli 2 voix sur 18. Par un tour de passe-passe dont ils ont le secret, les nervis du système Bongo ont changé les règles en cours de route. Le critère prépondérant n’était plus la qualité du projet, mais les liens de consanguinité avec le président défunt. Voilà ce que la France appelle un favori ! Les gabonais ne se laisseront pas dicter la conduite à tenir. La candidature d’Ali Bongo nous annonce une après élection des plus troubles pour le Gabon. Les Gabonais sauront se souvenir de ceux qui ont décidé de conduire le pays dans la violence afin de permettre à Ali Bongo de s’imposer par la violence. Les africains doivent être vigilants face à ce qui se trame au Gabon. Arrêtez de jouer les moutons de Panurge en reprenant des propagandes qui desservent l’Afrique.

    Cordialement.

    Mwane Boutsiane

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