LIMOGEAGE DE DEUX MINISTRES AU BENIN : Yayi Boni lie l’acte à la parole
Le président béninois, Yayi Boni, ne contait donc pas fleurette à son peuple lorsqu’il prévenait, lors de sa campagne présidentielle, que la corruption et les malversations ne seraient pas tolérées au cas où il serait élu président. L’ex-ministre de l’Economie et des finances, Soulé Mana Lawani et le ministre de l’Urbanisme, François Noudogbéssi, en ont fait l’amère expérience, respectivement le 9 juin et le 10 juillet 2009.
Le premier se serait, entre autres, montré trop inconséquent dans la gestion des ressources financières de la santé et de la douane. Le second, de connivence avec le premier, aurait puisé avec gourmandise dans le sac budgétaire ayant servi à la construction des infrastructures qui ont accueilli le Xe sommet de la CEN-SAD (Communauté des États sahélo-sahariens), tenu à Cotonou en juin 2008.
Leur limogeage serait donc une mise en garde, car si ces dures et hautes montagnes de quartz que sont les ministres, sont écrasées, ce ne seraient pas les fragiles petits cailloux de calcaire qui seraient épargnés. Le président béninois, par ces actes, se démarque de la masse informe des présidents africains qui jouent aux lynx aveugles devant les actes de malversations de tout genre auxquelles s’adonnent leurs ministres et autres responsables d’administrations et d’institutions. Généralement, lorsque les scandales sont trop tonitruants, on se contente d’agiter un doigt sans conviction au nez du coupable, pour ensuite ranger momentanément ledit coupable aux oubliettes, en attendant de le remettre sur la selle d’une monture plus grosse. Comportement assez compréhensible parce qu’il est difficile pour un homme, enveloppé de pied en cap d’une boue immonde et malodorante, de faire des sermons à un autre qui a moins trempé dans cette même boue. Si Yayi Boni avait la bouche pleine et les yeux voilés par quelques billets des 6 milliards de francs CFA détournés par ses ministres, c’est probable qu’il aurait éprouvé quelques difficultés à écrire et à lire ses décrets de limogeage.
Chose encore remarquable, le président béninois a donné un sens à l’existence de l’Inspection générale d’Etat (IGA), autorité chargée de contrôler la gestion de l’administration béninoise. Le rapport qu’elle a produit n’a pas été relégué au fond d’un tiroir zébré de toiles d’araignées comme il est coutume de le voir sous d’autres cieux. Juste pour souligner que c’est la volonté politique qui manque le moins. Il n’est pas utile de multiplier des pièges institutionnels pour attraper des proies corrompues que l’ogre présidentiel, en manque d’appétit politique, dédaignerait. L’attitude de Yayi Boni conforte dans l’idée qu’un nouveau foetus, composé de dirigeants africains ne mettant pas leurs poches ou leurs ventres dans leur charrette politique, est en train de se former. Il est à espérer que ce foetus ne soit pas victime d’une fausse couche, mais grandisse pour donner naissance à une plus grande classe de chefs d’État intègres.
Par Abdou ZOURE
Le Pays
Vos commentaires
1. Le 16 juillet 2009 à 11:09, par Bedjou En réponse à : LIMOGEAGE DE DEUX MINISTRES AU BENIN : Yayi Boni lie l’acte à la parole
Il s’agit ici d’une décision forte et très courageuse qui mérite d’être soutenue ; Seuls des dirigéants propres, qui n’ont rien à se reprocher peuvent prendre de telle décision. Aucune connivence avec la magouille, la triche, la fraude. Courage Monsieur le Président.
2. Le 16 juillet 2009 à 11:59, par un lecteur En réponse à : LIMOGEAGE DE DEUX MINISTRES AU BENIN : Yayi Boni lie l’acte à la parole
Trés bonne analyse Monsieur le journaliste. Analyse courte, dense et pleine de messages. Le souhait des lecteurs est aussi que ces hommes qui ont le ventre et la poche devant eux, laissent cette nouvelle generation de journalistes eclairer les masses populaires en toute tranquilité. Ce que les gens oublient c’est que souvent dans nos sociétés, la femme n’insulte pas directement son mari. Quand elle s’acharne sur un enfant, au mari de savoir tirer les lecons. bon courage à vous et au journal.
3. Le 16 juillet 2009 à 12:37 En réponse à : LIMOGEAGE DE DEUX MINISTRES AU BENIN : Yayi Boni lie l’acte à la parole
Trèa bel exemple de lutte contre la corruption ! Curieusement on retrouve ces cas ailleurs qu’on pays des hommes dits intègres...
Le 18 janvier 2010 à 15:01, par nat En réponse à : LIMOGEAGE DE DEUX MINISTRES AU BENIN : Yayi Boni lie l’acte à la parole
Tout ceci est bien pour le pays.M le Président pensez aussi aux jeunes qui sont sans emploi.Moi particulièrement j’apprécie les actions du chef de l’État mais ce que je déplore est ce silence qu’on garde vis à vis des jeunes qui finissent les études le pire maintenant est qu’on organise plus les concours.Si cela doit continuer à ce rythme que deviendra notre cher pays le Benin ?
4. Le 16 juillet 2009 à 14:51, par elkz En réponse à : LIMOGEAGE DE DEUX MINISTRES AU BENIN : Yayi Boni lie l’acte à la parole
c’est a mon sens trop facile la solution que je trouve serais d’exiger un remboursement plus ou moins intégrale même après la limoge. mais il faut saluer l’acte qui reste rare en Afrique..
5. Le 16 juillet 2009 à 15:34, par Faozane ORO En réponse à : LIMOGEAGE DE DEUX MINISTRES AU BENIN : Yayi Boni lie l’acte à la parole
Yayi Boni se moque des Beninois. Il manipule le peuple a sa guise. allez sur le lien suivant et jugez en par vous-même
www.facebook.com/note.php?note_id=117240624803&ref=nf
Le 17 juillet 2009 à 12:24 En réponse à : LIMOGEAGE DE DEUX MINISTRES AU BENIN : Yayi Boni lie l’acte à la parole
Ton site de propagande ne sera visité par personne.Je ne suis pas béninois et je n’y ais aucun intérêt mais Yayi Boni est un exemple. L’Afrique a besoin de dirigeants qui n’aient pas le pantalon troué et perforé. Malheureusement Yayi Boni fait et fera toujours face à la fronde d’une certaine classe, une bande de vendus et de coorompus qui ont atteint le seuil de l’imcompétence. Vive l’autre Afrique
6. Le 16 juillet 2009 à 15:52, par toto En réponse à : LIMOGEAGE DE DEUX MINISTRES AU BENIN : Yayi Boni lie l’acte à la parole
le problème est que notre yayi boni national laisse faire, avant de crier au loup. Cela fait trop de malversations sous son règne et personne n’a encore rien remboursé. C’est trop facile de trouver des boucs émissaires après coup.