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Organisation sous-régionale : Une seconde vie pour le Conseil de l’entente

Publié le lundi 13 juillet 2009 à 03h35min

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Les chefs d’Etat et de gouvernement des cinq pays membres du Conseil de l’entente (Bénin, Burkina Faso, Côte d’Ivoire, Niger et Togo) se sont retrouvés samedi 11 juillet 2009 dans la capitale politique ivoirienne Yamoussoukro, pour le sommet de l’institution. La rencontre a permis une renaissance du Conseil de l’entente, longtemps plongé dans une léthargie.
Le Conseil de l’entente (CE), après plus de dix ans de léthargie, retrouve un nouveau souffle. Le sommet des chefs d’Etat et de gouvernement de l’institution, tenu le samedi 11 juillet 2009 à Yamoussoukro (Côte d’Ivoire), a été le tremplin d’un nouveau départ. En effet, les présidents des pays membres du CE, Yayi Boni du Bénin, Blaise

Compaoré du Burkina Faso, Laurent Koudou Gbagbo de la Côte d’Ivoire et Faure Gnassingbé du Togo, ainsi que l’ambassadeur du Niger en Côte d’Ivoire, Yacouba Bakané, représentant le président nigérien Mamadou Tanja se sont retrouvés pour se pencher sur la situation de l’institution, pionnière des organisations intergouvernementales sous-régionales auxquelles ils appartiennent. La rencontre a succédé à celles des experts (les 6 et 7 juillet 2009) et des ministres (les 8 et 9 juillet 2009). Il a donc été question pour les chefs d’Etat d’examiner les résultats des travaux des experts et des ministres. Toute chose qui a permis de prendre des résolutions en vue de la relance du Conseil de l’entente.

Ainsi, concernant la situation financière du CE, les chefs d’Etat se sont engagés à faire des efforts complémentaires pour la sauvegarde et la dynamisation de ce précieux outil de développement et d’intégration". A cet effet, ils ont institué une période transitoire allant de juillet 2009 à mai 2010 en vue de relancer les activités.
Les présidents ont aussi recommandé l’accélération et la finalisation de l’audit comptable et financier en cours, dans un délai de deux mois. Cet audit devrait permettre de corriger les insuffisances ayant provoqué les difficultés financières actuelles du CE.

Quant à l’audit institutionnel et organisationnel de l’institution, un délai de trois mois a été accordé pour sa réalisation. Il s’agit pour le secrétariat général du Conseil de l’entente, d’établir les objectifs clairs de l’institution, sa réorganisation, etc., en vue de le rendre davantage efficace.
A propos du patrimoine immobilier du CE à Ouagadougou, notamment les locaux du marché à bétail et de la viande, les chefs d’Etat ont marqué leur accord de principe pour sa cession à l’Union économique et monétaire ouest-africaine (UEMOA). L’UEMOA devra donc louer le bâtiment. Pour eux, c’est une façon de revaloriser le patrimoine du Conseil de l’entente…
Comme il fallait s’y attendre, la situation politique dans les pays membres a été évoquée à la rencontre.

Les chefs d’Etat ont réaffirmé leur engagement à poursuivre, avec harmonie, le processus démocratique dans la sous-région. Dans ce sens, ils ont salué et encouragé le processus de sortie de crise en Côte d’Ivoire. Ils ont exhorté la classe politique ivoirienne à poursuivre le dialogue et la concertation dans l’application l’Accord politique de Ouagadougou devant aboutir à la tenue d’une élection démocratique et transparente très prochainement.
Par contre, les chefs d’Etat présents à Yamoussoukro, ont exprimé leur inquiétude quant à l’évolution de la situation politique au Niger. Ils ont donc invité les autorités politiques nigériennes, la classe politique et la société civile au dialogue en vue d’un retour au calme et de la recherche d’une solution pacifique à la crise.

Redonner confiance aux peuples

Le sommet de Yamoussoukro a été également une occasion d’évoquer l’hymne du Conseil de l’entente. Il ressort que l’hymne de l’institution sera celui du pays assurant la présidence en exercice en attendant de trouver un hymne propre au CE. L’occasion était également propice pour évoquer le cinquantenaire de l’existence du Conseil de l’entente.
Une date sera déterminée pour célébrer cet événement.
En rappel, le CE a été créé le 29 mai 1959 par quatre pays (l’actuel Bénin, l’actuel Burkina Faso, la Côte d’Ivoire et le Niger. Le Togo les a rejoint en 1966, sept ans plus tard.
Dans son mot introductif, le secrétaire général actuel du Conseil de l’entente, l’Ivoirien Magloire Kéké Téti est revenu sur les attentes des pères-fondateurs du CE.

Magloire Kéké Téti à travers des extraits de discours des pionniers, a démontré que les pères-fondateurs étaient animés par un et même sentiment d’appartenance à un même espace.
C’est ainsi, que de feu le président ivoirien, Félix Houphouët-Boigny, à feu le président burkinabè, Maurice Yaméogo en passant par feux les présidents Hubert Manga (Dahomey) et Hamani Diori (Niger), le CE devait être un espace où les peuples concernés partagent leurs préoccupations. Pour eux, le Conseil de l’entente est le moyen par excellence de témoigner de leur appartenance, leur solidarité, en somme, leur "africanité".

A entendre le secrétaire général du CE, le sommet de Yamoussoukro vient comme une bouffée d’oxygène. Selon lui, l’institution a beaucoup souffert de la léthargie de plusieurs années. C’est à juste titre qu’il a considéré ce sommet comme "une œuvre divine".
De son côté, le président béninois, Thomas Yayi Boni, président en exercice de la Conférence des chefs d’Etat et de gouvernement du CE, est d’avis qu’il fallait ressusciter le Conseil de l’entente. Il a aussi rendu hommage aux pères-fondateurs du CE "qui ont eu l’honneur de doter notre sous-région d’un cadre de concertation politique qui va permettre de parler d’une même voix dans un combat pour l’accession à la souveraineté internationale".

Pour Yayi Boni, c’est dans cet esprit que l’acte constitutif a été signé le 29 mai 1959. Le chef de l’Etat béninois a expliqué l’inactivité du CE durant plus d’une décennie par des crises diverses qui ont traversé les pays membres.
"C’est pour redonner confiance et espoir à nos peuples et populations que nous avions à l’occasion de notre rencontre, tenue le 17 janvier 2009 à Ouagadougou, affirmé notre volonté de dynamiser notre institution commune", a-t-il précisé. Et d’ajouter que le secrétaire général du CE avait été instruit d’engager les réformes nécessaires et de trouver les voies et moyens en vue de permettre à l’organisation de dépendre moins de la contribution financière des Etats en trouvant des sources alternatives de financement de ses programmes.

Par ailleurs, le président Boni a souligné que les mutations que traverse le monde actuel doivent amener le CE à s’adapter aux exigences.
Le sommet des chefs d’Etat et de gouvernement a rendu un vibrant hommage au président Yayi Boni et lui a demandé de poursuivre l’œuvre déjà entamée. De même, le Sommet du CE a encouragé le secrétaire général du CE à maintenir l’œuvre de dynamisation des activités de l’institution. Le président malien, Amadou Toumani Touré, a pris part au Sommet de Yamoussoukro en tant qu’invité spécial. Ses pairs l’ont exhorté à intégrer le Conseil de l’entente.
La prochaine Conférence des chefs d’Etat du Conseil de l’Entente est prévue pour fin 2009 à Cotonou, au Bénin.

Alban KINI (alban_kini@yahoo.fr), Envoyé spécial à Yamoussoukro

Sidwaya

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Vos commentaires

  • Le 13 juillet 2009 à 15:31 En réponse à : Organisation sous-régionale : Une seconde vie pour le Conseil de l’entente

    S’il est vrai que les regroupements sous regionaux constituent un facteur de developpement de nos differents pays, il convient de reconnaitre la necessité d’un cadre federateur pour ne pas créer des organisations laissées en hibernation tout une decennie !!!

    notre pays ne fait pas parti de moin d’une dizaine d’organisations sous regionales
    dont une liste non exhautive est proposée ci-dessous !

    pauvre afrique : cas fais juste des postes de commissaires pour le "mangement", et un point de chute pour les adversaires politiques devenus encombrants !!!

    Conseil de l’Entente (CE) : (05 Pays)
    1) Burkina Faso
    2) Niger
    3) Benin
    4) Cote d’Ivoire
    5) Togo

    CILSS : (08 Pays)
    1) Burkina Faso
    2) Mali
    3) Niger
    4) Senegal
    5) Gambie
    6) Guinée Bissau
    7) Tchad
    8) Mauritanie
    9) Cap-Vert

    LIPAKO GOURMA : (03 Pays)
    1) Burkina Faso
    2) Mali
    3) Niger

    UEMOA : (08 Pays)
    1) Burkina Faso
    2) Mali
    3) Niger
    4) Senegal
    5) Guinée Bissau
    6) Togo
    7) Benin
    8) Cote d’Ivoire

    CEDEAO : (15 Pays)
    1) Burkina Faso
    2) Mali
    3) Niger
    4) Senegal
    5) Guinée Bissau
    6) Togo
    7) Benin
    8) Cote d’Ivoire
    9) Guinée Conakry
    10) Gambie
    11) Liberia
    12) Sierra Leone
    13) Cap-Vert
    14) Ghana
    15) Nigeria

    Union Africaine (UA) : (53 Pays y compris le Burkina Faso)

  • Le 13 juillet 2009 à 21:46 En réponse à : Organisation sous-régionale : Une seconde vie pour le Conseil de l’entente

    il y a une quantité forte de regroupement dans les regroupement qui ne foutent plus rien. Le CE est devenu un de ces regroupement. mieux vaut passe à une bonne trie.

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