L’Assemblée Nationale vient de boucler sa première session de l’année. Une session consacrée aux réformes politiques et institutionnelles. Les stratèges, visibles et invisibles du CDP peuvent boire du petit- lait. A cette session, ils ont réalisé le coup le plus fumant depuis que le parti existe, même en remontant jusqu’à l’ODP- MT. Un nouveau code électoral a été adopté et qui institue le vote des Burkinabé de l’Etranger. Ce ne sera plus le Tukguili. Ce sera le Tukguili PLUS. Une minute de silence pour l’Opposition.

L’Histoire retiendra donc que c’est ce 7 Mai 2009 qu’une loi a été adoptée instaurant la participation des Burkinabé de l’Etranger à l’élection présidentielle et au référendum. A présent, l’Opposition au Burkina Faso peut faire une croix sur l’alternance. Faut plus rêver. En 2010… en 2015… en 2020… en 2025… l’hôte du palais de Kosyam s’appellera Blaise COMPAORE si telle est sa volonté.

Et avec Blaise, le CDP puis le CDP, puis encore le CDP. Et ce sera constitutionnellement correct. Le CDP ou ce qui va ressembler au CDP. Bravo aux cerveaux de l’Avenue Kwame N’KRUMAH. C’est Jean Marie Le PEN qui a dit que la Droite la plus bête du monde se trouvait en France. Tiens, Monsieur Le PEN ! Et pouvez- vous nous dire dans quel pays se trouve l’opposition la plus gentille, la plus cordiale, la plus accommodante ? L’opposition la plus prompte à tendre le cou lorsqu’on veut lui couper la tête ?

La nouvelle loi est une arme de destruction massive

C’est incroyable ! Plusieurs millions de nouveaux électeurs vivant à l’extérieur qui vont s’ajouter aux anciens électeurs de l’intérieur et alors que dans le camp de l’opposition Burkinabé, on devrait entendre des pleurs et des grincements de dents, c’est le calme plat, l’indifférence totale. Comme si de rien n’était. Font-ils contre mauvaise fortune bon cœur ou ignorent- ils qu’un vrai désastre vient de s’abattre sur eux et que la nouvelle loi est une arme de destruction massive dans les mains du CDP ?

J’ai suivi la plénière à la Télé. Ce qui me taraude ce n’est pas tant l’adoption de la loi. Non, compte tenu du rapport des forces, cette loi serait votée malgré tout si seulement le CDP le voulait. Ce que je n’ai pas compris, c’est la facilité, l’indifférence avec lesquelles la reforme fut acceptée sans aucune réaction de la part des partis de l’Opposition. Pas un mot de protestation ni avant l’adoption de la loi, ni pendant les débats de la plénière, ni après la prise de la loi.

Silence absolu de la part de l’Opposition parlementaire et extra parlementaire. Pourtant, jusqu’à présent en tout cas, quand ADJ n’est pas content, il le fait savoir. On l’a vu hier avec la loi sur le foncier rural. Lors des débats la seule observation est venue du député MASSIMBO, qui n’est pas de l’Opposition à ce que je sache. D’une voix compatissante, et portant son regard vers les députés de l’opposition, il s’inquiéta de la difficulté qu’ils auront pour battre campagne hors du pays.

Mais ces derniers restèrent de glace comme s’ils n’avaient rien entendu. Certains demandèrent la parole, mais pour parler de choses sans rapport avec le vote des Burkinabé de l’Etranger. C’est vraiment à n’y rien comprendre. Et on tombe des nues quand on apprend que le député Bénèwendé Stanislas SANKARA est co- auteur de la proposition de loi, de concert avec les députés Jean- Léonard COMPAORE, Bonaventure D. OUEDRAOGO et Etienne OUEDRAOGO du CDP.

Le député Bénèwendé ci-devant Président du groupe parlementaire Alternance, Démocratie et Justice (ADJ) Président du Cadre de concertation des partis politiques de l’opposition (CPO), chef de file de l’opposition en puissance.

A Hermann ce qui est à Hermann

En outre, ironie du sort ou outrecuidance du CDP, la commission had hoc sur le Code électoral avait été présidée par le député Salfo Théodore OUEDRAOGO, un opposant unanimement respecté, le seul politicien de son rang que je connaisse qui n’a pas ses origines dans un parti ayant assumé le pouvoir d’Etat, de l’ère pré- Révolutionnaire au CDP- FEDAP- BC de l’an 2009. Laurent BADO aussi ? Oui, sauf qu’il n’y a pas très longtemps que Laurent BADO s’est invité en politique.

Qu’est-ce-qui se passe ? J’ai lu aussi quelque part que la révision du code électoral résulte d’une revendication de la société civile. C’est surprenant. Si tel est le cas on peut dire que c’est la société civile qui a scellé définitivement les portes de l’alternance au Faso. On est où là ? Quelqu’un a également rappellé que c’est Hermann YAMEOGO qui, le premier, a soulevé ce problème du vote des Burkinabé de l’Etranger.

D’accord ! Je me souviens bien effectivement que Hermann avait battu le macadam pour cela. A l’époque il était si chaud qu’il avait même dû franchir les lignes rouges de l’autre. A Hermann ce qui est à Hermann donc. Mais voilà ! Hermann n’est pas un pintadeau de l’année, de type Fasocrate. Hermann n’engage pas une action politique sans y avoir mûri longuement.

Souvenez vous ! Lorsque Hermann prenait le macadam, qui était, Président de Côte d’Ivoire ? C’est Henri Konan BEDIE, HKB. BEDIE et Hermann ne sont pas que des amis, ils sont plus que cela. Ils ont eu le même père adoptif, Felix HOUPHOUET- BOIGNY, ex monarque de Côte d’Ivoire.

Tous les "R" mènent à la 4x4

Ressouvenez- vous ! Au Ghana, en ce temps, il y avait au pouvoir un certain Jerry RAWLINGS capitaine d’armée, qui avait de bonnes raisons de ne pas porter Blaise COMPAORE dans son cœur. Blaise COMPAORE, son ami de 4 ans qui a habité Pô. Et puisqu’il faut tout vous dire, sachez que 3 quarts des Burkinabé de l’Etranger, soit environ 10 millions d’âmes, résident en Côte d’Ivoire et au Ghana. Je ne vous dis rien de plus.

Ce que je sais par contre, c’est qu’au jour d’aujourd’hui, je ne mettrai pas ma main au feu pour soutenir que Hermann YAMEOGO est toujours favorable au vote des Burkinabé de l’extérieur. Blaise et son CDP ont eu le temps de se faire des amis avec tout le monde et partout ou besoin est. Depuis l’abolition des idéologies, un Président régnant ne traite qu’avec un Président régnant.

C’est beaucoup plus simple, maintenant qu’il n’y a plus de MOSCOU, plus de Chine, plus d’Albanie. Maintenant que tout le monde mange au même râtelier de la Banque Mondiale et du FMI……. ! Mon Dieu ! Les Basile GUISSOU nous auront quand même fatigués pendant longtemps. ULC…ULCR… RDP…, RND, RNDP… RNNDP… Du vent ! C’est fini tout ça. Tous les « R » mènent à la 4 x 4.

Dit-on qu’il y avait un Monsieur qui s’appelait MAO quelque chose qu’il habitait la Chine, qu’il aurait effectué une Longue Marche, qu’il aurait écrit un « Petit Livre Rouge » ?

Dis-moi, Basile, 100 kilomètres OUAGA- WAYEN, dans une benne des Travaux Publics et sous le soleil, tu pourrais le refaire ? Je t’épargne du transport des longs rails en fer et des sacs de ciment KADAFI à décharger. Ne mettez pas le doigt entre Basile et moi.

Lui et moi on n’est jamais d’accord mais on s’entend bien. Quant on se voit il me lance : « Réactionnaire !! ». Et moi je lui dis : « Kalach man ». Mais il fut un temps, lorsque je rencontrais Basile, mon Bakari se faisait tout petit, tout petit. J’avais peur qu’il ne dise à un de ses CDR : « Allez, embarquez- le. A la permanence ».

Tout doux Basile, tout doux. Je te chahute, mais les gens peuvent dire tout ce qu’ils veulent c’est écrit, vous l’avez quand même fait la Révolution.

Pincez-moi. Pincez-moi donc pour que je revienne à mes moutons. Ainsi nos compatriotes résidant à l’Etranger vont désormais participer à l’élection présidentielle et éventuellement au référendum. Sommes nous conscients de la galère dans laquelle nous nous sommes embarqués ?

La tendance au mimétisme va coûter cher

Notre tendance au mimétisme va nous coûter cher, c’est le moins qu’on puisse dire. Organiser des élections hors du Faso ? Plus facile à dire qu’à faire. Les recensements préalables et tout ce qui s’en suit… vous voulez que je vous dise ? La mise en œuvre de votre histoire là, j’attends de voir pour y croire. Ou alors ce sera quelque chose de bâclée qu’on va nous faire.

D’abord le budget de la CENI, il faudra le multiplier par deux dans le meilleur des cas. Qui va payer ? Le Danemark ? Un autre pays Nordique ? Nous voulons imiter les autres pays, en occultant que nous avons 13 millions de nos compatriotes hors des frontières, soit presque l’équivalent de notre population de l’intérieur. Peu, très peu de pays en vérité sont dans cette situation.

On évoque parfois le Liban, mais je n’en connais pas d’autre. La France, les Etats-Unis d’Amérique, la Grande Bretagne et bien d’autres Etats démocratiques font voter leurs ressortissants vivant à l’Etranger. Ils en ont les moyens. Mais je suis convaincu que si les pays sus- cités avaient comme nous l’équivalent de leurs populations hors du territoire, ils se garderaient bien de le faire. Je vois difficilement la France, pays démocratique s’il en est, organiser des opérations de vote pour 60 millions de Français vivant à l’extérieur.

La participation de nos compatriotes expatriés aux élections constitue sans aucun doute un approfondissement de notre démocratie. A contrario leur mise à l’écart actuelle est une insuffisance démocratique. C’est juste. Mais la plus belle République ne peut donner que ce qu’elle a. Tout est prioritaire chez nous, nos dirigeants nous le rappellent à chaque occasion.

Et puis, très sincèrement, pour nos parents qui s’échinent dans les plantations de Côte d’Ivoire et du Ghana, la préoccupation première est- elle vraiment de voter à l’élection présidentielle et au référendum dans leur pays d’origine ? Leur souci n’est- il pas par exemple qu’on leur évite les tracasseries de toutes sortes dans leur pays d’adoption ? Qu’on mette à leur disposition des structures en vue de sécuriser leur épargne ?

Qu’on leur facilite l’acquisition de parcelles d’habitation et de cultures au Faso ? Qu’on s’abstienne de traiter de « Diaspos » leur progéniture rentrée au bercail ? Et, tout compte fait, à quoi servirait leur participation à des élections sinon à légitimer le régime en place ?

Des difficultés réelles

Et l’organisation matérielle de ces élections, y a–t-on réfléchi ? Suffisamment réfléchi ? Beaucoup de problèmes vont se poser. On nous dit que les opérations de vote n’auront lieu que dans les Ambassades et dans les Consulats généraux. Prenons seulement les cas de la Côte d’Ivoire et du Ghana qui sont en réalité les vrais enjeux de l’affaire même si le Mali et le Soudan sont aussi de gros morceaux. Pour le premier pays on sait que c’est Abidjan qui abrite l’Ambassade et Bouaké le Consulat général.

Comment va-t-on faire pour les autres villes de province ? Qui connaît la Côte d’Ivoire n’ignore pas que nos parents sont très nombreux dans les plantations et les campements situés le plus souvent très loin d’Abidjan et de Bouaké. De San Pedro à Abidjan ou de la frontière Libérienne à Abidjan ce n’est pas la porte à côté. Le même problème se posera s’agissant du Ghana. Nos compatriotes seront- ils disposés à faire le déplacement à leurs frais ?

Des centaines de kilomètres pour sacrifier à un devoir dont l’intérêt pour eux n’est pas évident ?. C’est très différent de la situation d’un Français résidant à Diapaga et devant voter à Ouaga. Lui, il chargerait sa glacière de très bonnes choses et prendrait la route en sifflotant, à bord d’une 4 x 4. Au besoin il s’offrirait une nuit supplémentaire à la piscine de l’hôtel Indépendance (j’ai bien dit Hôtel Indépendance).

Vous voyez ? Nous n’allons tout de même pas organiser des élections uniquement pour ceux de nos concitoyens habitant les grandes villes comme Abidjan, Bouaké, Accra et Kumasi. Ce serait injuste démocratiquement parlant. Le « Tocsin » a réservé un accueil enthousiaste à la reforme, c’est tout à son honneur. Mais le « Tocsin » n’est pas une association des Burkinabé de l’Etranger.

Trêve de bavardages. Les jeux sont faits. Les responsables des partis de l’opposition sont des grands garçons qui savent ce qu’ils font. Pourvu qu’ils nous épargnent des jérémiades quand viendra l’heure d’aller battre campagne. Qu’ils ne se plaignent pas des moyens colossaux que le CDP ne manquera pas de déployer. On n’organise pas des élections à des milliers de kilomètres de Ouaga pour les perdre.

La puissante machine du Tukguili est déjà sur orbite. Ceux de l’autre camp seraient bien naïfs de croire qu’une campagne pour une élection à l’extérieur du Faso se déroule seulement durant les deux ou trois semaines prévues par la Constitution et le code électoral. Faut- il rappeler que dans chaque pays, l’ambassadeur ne représente pas seulement le Faso, il est aussi le représentant personnel du chef de l’Etat et d’abord à son service ? A bon entendeur…

Les stratèges du CDP vont passer à la phase II

Oui la cause est entendue, et nul ne peut se prévaloir de sa propre turpitude. Les stratéges du CDP vont passer maintenant à la phase II. Ensuite viendra la mise à mort. Ils ont mille raisons de jubiler les CDPistes. Leur réforme est passée plus facilement qu’ils ne pensaient. Ils s’attendaient à des débats houleux à l’hémicycle et sur les agoras informels de Sig Noghin où la malcause le disputerait à la malcause, mais la guerre du code n’eût pas lieu.

Je ferme les yeux… Et je vois un redéploiement du personnel diplomatique… je vois une réactivation des associations des Burkinabé de Kumasi… je vois des missions affrétées sur l’Avenue Kwame N’KRUMAN et déferlant sur Abidjan et Accra. Je vois des groupes culturels, de nombreux groupes culturels prenant d’assaut les préfectures et sous-préfectures de Côte d’Ivoire, les plantations du Ghana…

Et au sein des groupes culturels, je vois des Naabas, des danseurs de Takeborossé, des batteurs de tams- tams, des chansonniers réputés, des animateurs- vedette de radio FM, des conteurs du lundi nuit. Je vois même d’illustres prédicateurs. Questions : Clément DAKUO connaît-il BOUGSANGUILGA ? Emile PARE connaît-il ZOUGNAZAGAMDA ? Laurent BADO connaît-il KISTOKOINBRE ? Tous les trois connaissent-ils Monsieur SIDNAABA ? Non ? Je vais vous dire, ce sont des personnages dont les capacités de nuisance (ou de bienfaisance) dépassent celles de 100 agrégés de maths réunis. Comprenne qui pourra.

Moi je ne suis ni de la Majorité, ni de l’Opposition, bien au contraire. Mais c’est tout de même rageant quoi ! Comment cette révision du code électoral a pu se faire sans que l’opposition ne donne de la voix, sans qu’elle n’ameute le « Pays réel », sans aucune marche- meeting, sans même une seule déclaration dans la presse ? Ils sont combien de partis dans le CPO ? Les aurait- on tous « wakés » ?

Il n’y a pas que des faucons au CDP

Je pense de nouveau au député MASSIMBO du CDP. C’est un type bien ce monsieur. D’un ton plaintif il s’était adressé au Président de l’Assemblée Nationale tout en regardant les députés de l’opposition : « cette loi ne va pas être facile à mettre en œuvre…. Et nos collègues de l’opposition vont éprouver des difficultés pour battre campagne hors du pays… ». Il n’y a pas que des faucons au CDP. Mais il aurait pu ajouter, le bon député, à l’adresse de ses collègues de parti :. « Ne leur faisons pas ça, laissons le code électoral en l’état, sinon nous serons condamnés à vaincre sans péril donc sans gloire ».

Battre campagne ! En rire ou en pleurer ? Ca ne peut pas aller de Faramana à Falagountou, ça ne peut pas affecter un représentant dans chaque Bureau de vote, ça ne peut pas tenir son congrès à Ouaga 2000, ça ne peut pas se taper un siège sur Kwame N’Krumah… et ça veut battre campagne à New- York ou à Ottawa. Mais que personne ne s’avise à aller au Nigeria, là bas il y a de petits Al Kaïda qui n’égorgent pas que les pétroliers.

L’opposition avait-elle le choix ?

L’attitude des partis de l’opposition face à une reforme qui va leur être fatale a néanmoins une explication. Par respect des convenances, l’opposition ne peut combattre une décision qui est perçue comme la manifestation de notre solidarité et de notre affection à l’égard des compatriotes de la Diaspora.

La loi sur le quota genre qui vient d’être votée met l’opposition dans le même embarras. Elle n’ose pas faire obstacle à une reforme dont le but affiché est la promotion et l’émancipation de la femme. Elle se mettrait à dos les institutions internationales et les bailleurs de fonds. Tout le monde sait pourtant que le quota genre va profiter en premier lieu au CDP.

En tout cas, à Ouaga où je vis, je ne connais pas beaucoup de femmes qui iraient djandjober dans un parti autre que celui de Tebguéré. Qui a déjà vu un djandjoba des Tanties de Clément DAKUO à la place de la Nation ?

Ce qui va se passer maintenant est que ce sont les amateurs de djandjoba qui vont être contents. Du djandjoba , il y en aura pour tous et pas seulement place de la Nation et place Tieffo AMORO. Il y en aura partout dans le Burkina profond présidé par des « Madame » venues de Ouaga en 4 x 4.

Mais on dit de ne pas dire que le quota genre, c’est trop tôt. On dit de ne pas dire que pour le moment les femmes ont plus besoin de d’école que de quota genre. On dit de ne pas dire qu’il n’y a pas de quota genre en Amérique et qu’en France, pays de la « Déclaration Universelle des droits de l’homme », publiée en 1789, c’est seulement le 23 avril 1945 que les femmes ont obtenu le droit de vote.

Alors, ce que je pense du quota genre, je le garde pour moi. Bientôt une nouvelle vague de « Madame THATCHER » va éclore, je préfère avoir à faire à un malcauseur qu’à une malcauseuse.

Si cette loi a réellement pour objectif de porter la voix des femmes il ne faudrait pas que tous les sièges à pourvoir soient réservés aux seules gros bazins brodés de Ouagadougou et de Bobo. Ah, non… Il faudra songer aussi aux femmes du « pays réel », celles qui poussent les charrettes de bois. Elles n’ont pas droit aux dîners-gala de Ouaga 2000 mais elles connaissent mieux les problèmes de la femme.

Et puis, quota genre pour quota genre, pourquoi ne pas instituer un quota genre pour l’entrée en 6e et l’examen du Baccalauréat et pour l’accès à l’Université ?

L’autre grand sujet, classé « Tabou » et dont les partis de l’Opposition ne parlent jamais, jamais jamais, c’est l’implication active de la chefferie coutumière dans la politique. Hors micro cependant, lorsqu’ils sont loin du quartier LARLE, nos opposants ne se privent pas de dire tout le bien qu’ils pensent des Naabas et des Naabaillons mais toujours en chuchotant.

Ils se gardent bien de crier haut et fort ou d’écrire gras et gros que compte tenu de leur rôle dans la société, les chefs coutumiers ne devraient pas manifester ostensiblement leur appartenance politique car leur mission est de rassembler et non de diviser.

Et qu’est ce qu’il y a de pire que le vote des Burkinabé de l’Etranger … pire que le quota genre… pire que l’implication de la chefferie coutumière dans la politique ? C’est le suffrage universel, qui tue est qui tuera les Oppositions, ici, au Niger et partout ailleurs en Afrique, dans l’Afrique des Africaneries. Tout le monde sait cela, mais tout le monde sait aussi qu’il ne servirait à rien de chercher à remettre le système en cause.

C’est trop tard. C’est un système établi pour l’éternité. Il nous a été imposé par des pays qui eux ont d’abord cherché à se développer avant de vouloir jouer à la démocratie. Il n’est pas inutile de rappeler que c’est en 1962 seulement, à l‘initiative du général de Gaulle que le suffrage universel a été instauré en France, du moins pour l’élection présidentielle.

Le Président des Etats-Unis d’Amérique lui est élu par un Collège de Grands Electeurs, mais pour être Grand Electeur là bas, il ne suffit pas d’organiser un tournoi de foot- ball ou une course cycliste…. Et de toute façon la Télé ne viendrait pas.

Qui a peur du peuple au Niger ?

Le suffrage universel est là et il faut faire avec. Alors les « timoniers » du GONDWANA et du BUNGAWA s’autorisent à tout faire avec leur peuple, même s’asseoir sur lui. Tout simplement parce que , pour leur malheur, les peuples d’Afrique sont trop bons, trop imbus de la crainte de Dieu. Y a –t-il un tsunami ? Le Miragongo qui gronde lançant des laves de feu ? Dieu est grand… Çà a va aller !

Je revois le bon peuple du Gabon qui pleurait sur la dépouille de son Président bien aimé arraché à son affection après 42 années de pouvoir. Quelques jours après, INTERNET annonçait que la fortune des ODIMBA est égale à la dette extérieure de leur pays.

C’est fort confiant en son très cher peuple qu’au Niger, Mamadou TANDJA tient absolument à son référendum pour mettre en déroute tous ces intellectuels de Niamey qui tirent leurs arguments dans de gros livres de Droit et qui veulent « prendre le peuple en otage » selon les termes du porte- parole du gouvernement Nigérien.

Et on se trouve dans le cas de figure paradoxal où c’est Tandja qui sollicite l’arbitrage du peuple et l’Opposition politique et les intellectuels de la société civile qui s’y refusent résolument. Qui donc a peur du peuple et pour qu’elle raison ? Parce que tout le monde sait à 100% que c’est le « oui » qui va l’emporter consolidant le Président en place. J’ai un ami malcauseur, malcauseur mais pas méchant qui utilise souvent l’expression « Peuple mouton ».

C’est la petite sœur des élucubrations

Je vous ai ennuyé, je sais. Vous trouvez même que j’ai souvent fait un mélange des genres. Ce n’est pas de l’élucubration, c’est juste sa petite sœur. Mais que voulez vous, il me fallait trouver les mots qui ne fâchent pas pour ne pas susciter l’ire des bien-pensants et des gardiens du temple. Autrement, je voulais juste vous convaincre qu’avec le suffrage universel les partis d’Opposition en Afrique seront réduits à mendier l’alternance, à implorer l’alternance, à supplier l’alternance. A coups d’« ARTICLE 37 » et de « FORUMS ».

Ayez une pensée pour Joseph KI- ZERBO : « … on ne développe pas, on se développe ». On ne quémande pas l’alternance, on arrache l’alternance. Or avec le suffrage universel c’est la démocratie qui assassine la démocratie pour le bonheur des monarques Républicains des Tropiques.

Denis SASSOU N’GUESSO, membre du club, qui va rempilér dans un mois de façon certaine, à qui on a rappelé que selon la Constitution du Congo, il était parti pour un dernier mandat, a eu cette réponse : « il n’y a aucun pays au monde où la Constitution est immuable » Dont acte.

Zéphirin DIABRE n’est pas d’accord avec moi ? Zéphirin DIABRE a le savoir, il a le savoir-faire, il a le faire savoir mais s’il n’est pas d’accord avec ce que je dis, c’est qu’il n’est pas le garçon surdoué dont on dit qu’il est.

Comment ? Vous me dites que MASSIMBO n’est pas du CDP ? Qu’importe, ce qui est dit est dit : c’est un type bien le MASSIMBO. Mais pourquoi alors que je vous parle de Zéphirin DIABRE vous me parlez de MASSIMBO ? Pourquoi ?Je vous le demande.

Dis donc ! Moi qui voulais vous causer seulement du vote des Burkinabé de l’Etranger. Je suis allé bien loin. C’est Nakibeugo qui a raison. Je parle trop et de choses que je ne connais pas. Comme la politique. Je devrais fermer ma gueule et retourner à mes élucubrations.

Les élucubrations c’est tout ce que je sais faire. Oh ! Bombourou, es-tu la ? Bonjour a toi, à Pionnier, à Obama et aux autres Internautes. Vous voulez des élucubrations ? Beaucoup d’élucubrations ? Encore et encore ? Alors, surtout ne bougez pas. J’arrive.

Mais aujourd’hui, si vous entendez crier comme un bœuf, foncez vite à Pissy, derrière les rails, à 3 six mètres du Kilimandjaro. C’est sûrement moi qu’on traîne au poteau n°5 pour couper la tête. Comme la dernière fois.

Charles GUIBO

L’Observateur Paalga