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Miss Campus UEMOA 2004 : L’intégration sans... l’UEMOA

Publié le mercredi 14 juillet 2004 à 10h18min

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Le 9 juillet dernier a servi de date charnière à OGG Production
et El Tafah Siboné, président du Comité central d’organisation
de Miss Campus UEMOA, dans leur randonnée pour la
concrétisation de l’intégration.

En effet, c’est lors de cette soirée
bénie par une pluie bienfaisante, que les tenants du concept de
"l’intégration par la beauté et l’intelligence" ont organisé la 3e
édition de Miss Campus UEMOA. C’était à la salle des Banquets
de Ouaga 2000, en présence d’un public appréciable et très
enthousiaste et en la quasie-absence de ... l’UEMOA. Ce qui en
a intrigué plus d’un.

"Pourquoi les gens de l’UEMOA ne sont-ils pas là ?". A cette
question posée à nous journaliste qui sommes sensés "tout
savoir", nous n’avons pu apporter la moindre réponse. C’est
après réflexion que nous avons su que plus qu’une simple
interrogation, c’est un véritable problème de fond que nous
exposait cette dame d’un certain âge, qui, visiblement de par
son accent, n’était pas Burkinabè.

Connaissant très peu les
commissaires de l’Union économique et monétaire
ouest-africaine, hormis Moussa Touré et Soumaïla Cissé,
respectivement ancien et nouveau présidents de la
Commission UEMOA, nous n’avons pas pu satisfaire l’appétit
aigü de cette femme bien curieuse.
Au-delà d’une curiosité conjoncturelle, la préoccupation de notre
interlocutrice est plus qu’opportune. Et nous lui donnons raison.

S’il faut saluer une fois de plus la disponibilité de Badjibassa
Babaka le directeur de la Communication, de la documentation
et des archives de l’UEMOA, qui représentait certes cette fois-ci
le président de la Commission de l’UEMOA, on ne saurait
occulter l’absence des nombreux commissaires. Du reste, seul
le directeur Babaka a été cité officiellement, ce qui nous autorise
à déplorer la faible participation de l’UEMOA à cette
manifestation qui a pour objectif et ambition premiers de servir
l’intégration.

1 + 1 = 2

Faut-il en conclure que l’intégration restera la seule affaire des
politiques ou des économiques, qui sans risque de se tromper,
n’ont pas toujours réussi à la faire avancer ? Le past-président
de la Commission de l’UEMOA était-il en avance sur son temps,
lui qui avait compris que 1 + 1 est égal à 2, que c’est "la terre
ajoutée à la terre" qui constitue les termitières les plus hautes ?

Donc toute activité qui contribue à la concrétisation de
l’intégration à la base n’est-elle pas à encourager ? Si la
présence du président Soumaïla Cissé aurait sans doute drainé
un monde fou de commissaires et de fonctionnaires à l’UEMOA,
son absence justifie-t-elle celle de ses autres collaborateurs ?
Toutes ces questions restent en suspens.

Pourtant, Miss Campus UEMOA fait la preuve de nos jours
qu’elle est un instrument fédérateur qui se met au service de la
population pour tirer le train de l’intégration ouest-africaine dont
l’UEMOA demeure la locomotive. Les étudiantes proviennent de
différentes universités de la sous-région. Leur présence à la
manifestation entraîne également celle de leurs compatriotes, et
celà provoque nécessairement non seulement un brassage
entre les différentes jeunesses, mais aussi entre les peuples
de façon générale.

Les jurys qui se sont succédé n’ont jamais
tenu compte d’autres critères que ceux imposés par le comité
d’organisation, pour désigner la Miss Campus UEMOA, qui, de
la 1ère édition a la 3e a changé de nationalité 3 fois, passant du
Niger (avec Oumou Djouldé) au Burkina Faso (avec Sonia
Ouédraogo) en transitant par le Togo (avec Edwige Badakou).
En sus, à travers leurs interventions, la plupart des candidates,
notamment Edwige Badakou en 2003, ont montré leur
attachement à la fraternité africaine et surtout leur volonté de
promouvoir l’intégration ouest-africaine.

Un melting-pot salutaire

Comme cérise sur le gâteau, le plateau d’animation musicale
de Miss Campus UEMOA répond naturellement à la promotion
de l’intégration, tant au niveau du choix des artistes que celui de
la thématique des chansons. C’est ainsi que pour cette 3e
édition, Burkinabè, Ivoiriens et Malien, l’un après l’autre ont
chanté, pour le bonheur d’un public cosmopolite qui en a
redemandé. Ce melting-pot obtenu à l’occasion d’une soirée a
inéluctablement pour prolongement la naissance et la
consolidation d’échanges et de liens entre spectateurs, artistes
ou étudiantes de différents pays.

Qui, mieux que les populations elles-mêmes, peut rendre réelle
l’intégration entre les pays ? Le paysan mossi qui s’est installé
depuis la nuit des temps en Côte d’Ivoire, le colporteur nigérien
qui a érigé ses pénates en Haute-Volta (Burkina Faso), le
commerçant yorouba qui s’est établi il y a des siècles au Bénin
où il est devenu autochtone ou l’instituteur Béninois qui trace de
la craie sur des tableaux noirs sénégalais depuis toujours sans
se demander s’il est ailleurs que chez lui, pour ne citer que ces
exemples, n’ont du reste pas attendu les nouvelles règles de la
libre circulation des biens et des personnes ou du Tarif extérieur
commun, où autres, pour dire leur foi au développement de
l’Afrique par son unité. Et ils ont raison, car le développement de
l’Afrique passera avec l’intégration ou cassera peut-être sans
elle.

Par Morin YAMONGBE
Le Pays

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