LeFaso.net, l'actualité Burkinabé sur le net
Proverbe du Jour : “Vous n’empêcherez pas les oiseaux de malheur de survoler votre têtе, mаis vοus рοuvеz lеs еmрêсhеz dе niсhеr dаns vοs сhеvеux.” Proverbe chinois

LIBRE CIRCULATION DANS LA CEDEAO : Burkinabè et Maliens déplorent la persistance des tracasseries

Publié le jeudi 2 juillet 2009 à 01h31min

PARTAGER :                          

Le FOSCAO (Forum de la société civile de l’Afrique de l’Ouest) a initié des activités d’échanges et de plaidoyer à Kouri, ville frontalière du Mali et du Burkina. C’était en faveur du 30e anniversaire (1979-2009) de la convention de la Communauté des Etats de l’Afrique de l’Ouest (CEDEAO) sur la libre circulation des personnes et des biens dans les pays membres. Dans cette localité frontalière, des responsables maliens et burkinabè du FOSCAO ont plaidé pour la bonne compréhension et l’application effective de cette convention. C’était du 28 au 29 mai 2009 en partenariat avec des structures soeurs.

29 mai 1979 - 29 mai 2009. Voilà trente ans que les 15 Etats membres de la CEDEAO ont ratifié une convention sur la libre circulation des personnes et des biens dans cet espace. A l’occasion de cet anniversaire, les sociétés civiles malienne et burkinabè, réunies au sein du Forum de la société civile de l’Afrique de l’Ouest (FOSCAO), ont voulu mettre à profit cet événement pour faire l’état des lieux de l’application de la convention.

Comme pour coller aux réalités du terrain, c’est la ville frontalière malienne de Kouri qui a abrité les activités commémoratives du 30e anniversaire de la signature de cette convention. Forte de 10 membres, la délégation du Mali a accueilli celle du Burkina composée de 3 membres dans l’après-midi du 27 mai 2009. L’activité introductive à cette manifestation a été une visite de courtoisie rendue aux autorités de cette contrée dans la matinée du 28 mai. La délégation malienne a été conduite par le Dr Mariam Maïga et celle du Burkina par Odillon Dah. Sur cette terre du Mali, les défenseurs des droits des usagers et de leurs biens dans leur déplacement ont tenu deux conférences publiques à la place publique de la préfecture de Kouri. Le gouverneur de la région de Sikasso, le préfet du cercle de Yorosso, le sous-préfet de Kouri, les maires des communes, les notabilités coutumières et religieuses, les représentants des industriels et de la chambre de commerce de Koutiala, un des grands pôles économiques du Mali, les responsables des forces de contrôle et de sécurité et la population ont pris part à cette rencontre.

Devant ces invités, Mariam Maïga, secrétaire executif de cette organisation et Odillon Dah, chef de la délégation de cette structure au Burkina, ont dénoncé le non-respect et la méconnaissance des textes. Ces textes dont la mise en oeuvre constitue la clé d’une véritable intégration des peuples des 15 Etats membres de la CEDEAO restent en souffrance, tant certaines parties prenantes dans leur application feignent de les ignorer. "Il est important de signaler que 30 ans après la ratification de cette convention par l’ensemble des 15 pays membres de la CEDEAO, son contenu qui offre des opportunités et des droits aux populations, reste méconnu des différents acteurs concernés". Telle était la substance du message du FOSCAO adressé à cette occasion aux autorités.

Cette convention repose sur cinq piliers fondamentaux, à savoir, le droit d’entrée, le droit de séjour, le droit de résidence, le droit d’établissement et le droit à la justice de la communauté. Sortie nombreuse, la population saisissant l’opportunité, a participé aux débats. Ceux-ci se résumaient aux différentes formes de tracasseries dont cette population est victime au quotidien, même à l’intérieur de son pays. "J’ai eu des problèmes en Côte d’Ivoire, notamment avec la fameuse carte de séjour, alors qu’au Mali, il n’y a que la carte d’identité et celle de la vaccination qui sont exigées. En Côte d’Ivoire, j’ai montré ces cartes à un agent de contrôle qui les a froissées et jetées sur mon visage quand j’étais tout récemment de passage dans ce pays".

C’est ce qu’a confié Aminata Diawara, présidente d’une association de rapatriés de la Côte d’Ivoire, qui s’est réjouie de l’organisation d’une telle manifestation. Quant aux autorités politiques, elles se sont félicitées de la tenue d’un tel forum et réitérer leur encouragement à la société civile pour son devouement à leurs côtés, notamment en matière de défense des intérêts moraux et matériels des citoyens." Avec le temps, nous allons ensemble conjuguer nos efforts pour les planifier et former nos hommes en conséquence sur le terrain", a promis Noël Traoré, commandant de la Brigade de gendarmerie de Kouri. Le protocole sur la libre circulation des personnes est un instrument juridique qui confère à toute personne ressortissante de l’Afrique de l’Ouest, le droit de circuler librement ou de s’installer où elle veut dans la communauté.

Par Armel ILBOUDO (Collaborateur)

Le Pays

PARTAGER :                              

Vos commentaires

 LeFaso TV
 Articles de la même rubrique