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Rapport du MAEP sur le Burkina Faso : "La démocratie s’enracine, le développement humain attend toujours"

Publié le mardi 30 juin 2009 à 00h39min

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Jean-Baptiste Natama

Le secrétaire permanent du Mécanisme africain d’évaluation par les pairs (MAEP) Jean-Baptiste Natama, a rencontré la presse, le 26 juin 2009 à Ouagadougou : Objectif dévoiler aux journalistes les grands traits du rapport de l’institution remis au chef de l’Etat, deux jours plus tôt.

Dans le souci de permettre à l’opinion d’être mieux imprégnée du contenu du rapport du Mécanisme africain d’évaluation par les pairs (MAEP), le secrétaire permanent de l’institution, Jean-Baptiste Natama a échangé avec la presse, vendredi 26 juin 2009. D’entrée de jeu, le secrétaire permanent indiquera que le rapport remis au chef de l’Etat, le 24 juin 2009, est un document de 555 pages rédigé par des experts non-burkinabè, comportant quatre grands volets et des annexes.

Le rapport, a indiqué Jean-Baptiste Natama, identifie des pesanteurs et des enjeux qui se posent à la société burkinabè. Ils se situent à des niveaux politique, économique, de la gouvernance d’entreprise, du développement. Ces enjeux et pesanteurs sont aussi d’ordre historique et culturel et se posent également aux questions transversales (décentralisation, secteur informel, modernisation de l’Etat, corruption, aménagement du territoire...).
Sur le plan politique, le rapport note une consolidation de la démocratie et de l’Etat de droit. Mais interpelle l’ensemble de la classe politique burkinabè.
Car, les experts ayant rédigé le rapport, ont identifié la faible implication des jeunes et des femmes dans le processus de développement. De même que le manque de dividendes en termes de développement humain, en dépit d’un enracinement de la démocratie.

Sur le plan économique, le rapport a mentionné le manque de consensus autour de la vision 2025, qui consiste à faire du Burkina, un pays émergent à cette échéance.
Le second défi dans le domaine économique réside dans la réalisation d’une croissance économique élevée et soutenue, qui favorise une distribution équitable, aussi bien du point de vue social que géographique.
Et la nature du développement humain durable à promouvoir devrait selon le rapport, aller du Cadre stratégique de lutte contre la pauvreté (CSLP) vers des programmes de développement plus ambitieux.

Dans le domaine de la gouvernance des entreprises, le secteur privé devrait être le moteur de la croissance économique, mais une croissance distributive, consciente de ses responsabilités économique et social
Le rapport du MAEP a surtout identifié des atouts que possède le Burkina : la stabilité politique confortée par des progrès sur le front démocratique, un peuple qui a su développer la foi en ses propres capacités et en particulier, ses capacités au travail, etc. Et des bonnes pratiques identifiées, le rapport cite le rôle de médiateur régional et d’artisan de la paix en Afrique que joue le Burkina, la Semaine nationale de la citoyenneté, les comités anti-corruption dans la police burkinabè, les Maisons de la femme, le forum national des jeunes et ses conséquences sur la politique en matière d’emploi des jeunes. Les annexes du rapport comporte le programme d’actions national, les commentaires du gouvernement et le rapport du forum des chefs d’Etat et de gouvernement.

Le programme d’actions relatif aux actions à mettre en œuvre dans les domaines de la gouvernance politique, démocratique, économique et des entreprises a un coût estimé à 5 milliards de dollars (2 500 milliards de F CFA). Ce financement devrait provenir des ressources propres, de la contribution des partenaires techniques et financiers et du mécanisme d’endettement.

Gabriel SAMA

Sidwaya

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Vos commentaires

  • Le 3 juillet 2009 à 12:57, par zizien ismael En réponse à : Rapport du MAEP sur le Burkina Faso : "La démocratie s’enracine, le développement humain attend toujours"

    une salade bien assaisonner à leur goût par une poignée de dégustateurs !
    quelles sont les critères sur les quelles se sont-il basé pour arrivés à une conclusion pareil ? tout le monde sais que la démocratie est à des année lumière du burkina avec un chef d’état qui ne veut pas entendre parler d’alternance après 21ans de règnes sans connaître les vraies problèmes de sont pays.
    si non que la démocratie à bien une signefication autre que le maintien du peuple dans l’obscurantisme et distractions de tout genre ! ce semblant de paix sociale est comme un brigant armé dans une maison près à tirer sur le premier qui ose bouger !
    alors dites ce que vous voulez on aspires à une autre démocratie autre que le votre qui change selon vos humeurs !!!

    • Le 7 juillet 2009 à 05:55 En réponse à : Rapport du MAEP sur le Burkina Faso : "La démocratie s’enracine, le développement humain attend toujours"

      Le meilleur defenseu de la "democrature " burkinabe, c’est les 22 ans de Blaise au pouvoir. meme destinee a consommation exterieur, ce pla manque d’ assaisonnement qui goute , pour parler un fancais Zairois. Tu vas regner vingt ans au pouvoir net parler de democratie ? Ridicule. En tout cas pour les memes occidentaux qui doivent rire sous cape quand ils vous ecoutent, vous bons negres.
      NZuka

  • Le 18 juillet 2012 à 06:41, par MEKPO G. Damien En réponse à : Rapport du MAEP sur le Burkina Faso : "La démocratie s’enracine, le développement humain attend toujours"

    Le "mécanisme d’évaluation intra-africaine"(MAEP) et l’octroi de l’aide aux pays y participant : les risques d’une énième instrumentalisation.

    A peine venait-il de naître que, le Nouveau Partenariat pour le développement de l’Afrique (NEPAD) était porteur d’un défi : donner corps et vie à une aspiration inédite, élaborer et finaliser un projet, déterminer et définir un cadre efficient pour le travail des Etats membres. Ce cadre de travail sera le mécanisme interne d’auto-évaluation (MAEP) dont l’existence était pressentie comme fondamentalement essentielle et vitale pour l’existence même du Nouveau Partenariat pour le développement de l’Afrique.
    Ce Mécanisme Africain d’Evaluation par les Pairs (MAEP) ne sera officiellement adopté par les chefs d’État et de gouvernement à Durban (Afrique du Sud) qu’en juillet 2002 soit un an après le lancement officiel du NEPAD. Il représentera et défendra désormais la vision commune de développement d’une Afrique Nouvelle partagée par le Sommet de l’Organisation de l’Unité Africaine (OUA)
    Mais à l’instar de la plupart des beaux projets africains, il s’est d’emblée posé pour le MAEP le problème de son autonomie financière comme condition sine qua non de sa légitimité et de son efficacité. Paradoxalement, avant même d’avoir cherché et épuisé les voies et moyens de mobilisation des ressources locales susceptibles de préserver l’indépendance et la liberté d’action de cet organe, qui se voulait instrument de développement endogène, la communauté internationale a semblé y voir la garantie d’un meilleur suivi pour la gestion de l’aide au développement. De là, les tentatives délibérées de faire de la participation au « mécanisme d’évaluation intra-africaine qui venait de naître du NEPAD, une condition pour l’octroi de l’aide au développement. C’est en tout cas ce que semble révéler cet article au titre, Ô combien ambivalent, du site officiel de l’ONU : « Le "mécanisme d’évaluation intra-africaine" est là. Désormais, les donateurs n’octroieront leur aide qu’aux pays y participant » ? Pourquoi devrait-il en être ainsi et comment en est-on arrivé là ?
    - =-=-=-=-=-=-
    1 : La mise en place du « mécanisme d’évaluation intra-africaine » : une œuvre de longue haleine.
    Puisqu’il est l’aboutissement d’un long et complexe processus de négociation entre plusieurs pays signataires aux intérêts divers et divergents, la mise en place du « mécanisme d’évaluation intra-africaine » fut une œuvre de longue haleine. C’est pour cela que selon l’auteur de l’article que nous commentons, il fut accueilli comme un bébé dont l’arrivée est à la fois controversée et désespérément attendue . La gestation aura en effet duré plus de 12 mois : « Proposé en 2001, alors que la création du NEPAD, (dont il sera une émanation) en était à ses débuts…ce n’est qu’en juin 2002 que le mécanisme a été défini dans ses grandes lignes, avant d’être approuvé le mois suivant (juillet) lors du lancement de l’Union africaine (UA) ». Trois mois plus tard, début novembre, Douze premiers pays africains s’engageront à y participer. Mais c’est seulement en février 2003 que le mécanisme sera finalisé avec pour dénomination MAEP (Mécanisme Africain d’Evaluation par les Pairs). Mais quoi qu’il en soit, le MAEP apparaîtra sur l’échiquier international comme une initiative originale.
    2- Le Mécanisme Africain d’Evaluation par les Pairs (MAEP) : une innovation africaine.
    Œuvre de longue haleine, le mécanisme d’évaluation intra-africaine sera radicalement africain à la différence du système mondial d’évaluation scientifique basé au Canada (CRSNG) et d’autres dans les domaines médiatique, politique ou économique comme le Mouvement des entreprises de France (MEDEF).
    Le mécanisme d’évaluation intra-africaine sera africain aussi par ses objectifs propres. Certes, il a été inspiré principalement par les méthodes d’examen mutuel élaborées par l’OCDE , mais le MAEP voudrait être un pôle de stimulation et d’adoption des normes et pratiques appropriées pour conduire à la stabilité politique, à une plus grande croissance économique , à un développement durable et à une intégration économique accélérée aux niveaux sous régional et continental. Son but essentiel est d’améliorer la gouvernance en Afrique sur la base d’évaluations techniques effectuées par des équipes d’experts africains en liens avec les populations africaines. Il vise également à encourager l’échange des expériences entre les pays africains et à mettre en évidence les cas exemplaires.
    Mais une chose est de fixer des objectifs originaux et une autre est de les réaliser. Le mécanisme d’auto-évaluation africaine a-t-il plus que le NEPAD, les moyens de sa mise en application effective ? Quel dispositif de financement le permet et à quelle condition ?
    Répondre à ces questions nous amènera à voir s’il peut y avoir un lien logique entre le titre et le sous-titre de cet article ? Entre le premier versant « Le "mécanisme d’évaluation intra-africaine" est là » et le second versant « Désormais, les donateurs n’octroieront leur aide qu’aux pays y participant. » ?
    3- Le "mécanisme d’évaluation intra-africaine" et l’octroi de l’aide aux pays y participant : quels liens possibles ? (les dessous d’une instrumentalisation).
    Au regard des objectifs que le Nouveau partenariat pour le développement africain (NEPAD) a attribué à son nouvel organe d’autogestion, rien ne laissait présager une implication logique si mécanique entre la naissance du MAEP et l’aide au développement comme le suggère ce titre : « Le "mécanisme d’évaluation intra-africaine" est là. Désormais, les donateurs n’octroieront leur aide qu’aux pays y participant ».
    Le MAEP , n’a pas été conçu comme un instrument de mendicité internationale ou de collecte des sous pour le développement de l’Afrique mais plutôt comme une instance de suivi et de promotion du processus de développement africain. C’est pour cela que plusieurs se sont demandés à juste titre pourquoi il fallait absolument en faire une condition pour l’octroi de l’aide au développement ? De fait, « Alors que les dirigeants africains débattent de la structure et du pouvoir d’action de ce mécanisme d’évaluation, certains pays donateurs continuent à faire pression en vue d’influencer la forme qui lui sera donnée. ». Et pour cause, le ver était dans le fruit. « Le Ministre canadien du commerce, Pierre Pettigrew, a exacerbé les inquiétudes ci-dessus citées en déclarant le 19 novembre, lors d’une visite à Johannesburg, que les pays qui ne s’associeraient pas au mécanisme d’évaluation risquaient de recevoir moins d’aide de la part du Groupe des huit (G-8) pays industrialisés. D’après M. Pettigrew, les 6 milliards de dollars supplémentaires d’aide annuelle que les dirigeants des pays du G-8 se sont engagés à verser aux pays africains dans les années à venir "sont subordonnés à tous les éléments du NEPAD, parmi lesquels figurent la bonne gouvernance et l’évaluation intra-africaine". ».
    Cet état de fait alimentera les divergences de points de vue et les nombreux doutes que les dirigeants africains avaient déjà exprimé vis-à-vis du NEPAD face au risque de dépendance que cette stratégie pouvait induire pour l’Afrique. A titre d’exemples, on pourrait retenir entre autres, cette réaction du feu Mouammar Kadhafi lors du lancement de l’Union africaine à Durban, au début du mois de juillet 2002. Pour l’ex dirigeant libyen, le NEPAD cherchait à imposer à l’Afrique le "modèle démocratique occidental", qui est contraire aux religions et traditions africaines. Dans le courant du même mois, le Président gambien Yahya Jammeh a lui aussi déclaré qu’il craignait que la mise en œuvre du NEPAD soit tributaire de "la mendicité" vis-à-vis de l’extérieur. Et il ajoutait que les gens en ont assez de mendier et ont honte d’une Afrique de mendiants. Toujours en juillet 2002, le Président de la Namibie, Sam Nujoma, a affirmé, à propos du NEPAD, qu’il fallait faire attention à ne pas "succomber aux idéologies et aux influences étrangères". Mais auparavant, les participants d’une consultation rassemblant en avril 2002 à Abidjan (Côte d’ Ivoire) la Banque Africaine de Développement (BAD) et des groupes de la société civile africaine, s’étaient déjà demandés si cette vision d’avenir proposée dans le Nouveau Partenariat ne consistait pas avant tout à « vendre l’Afrique à l’extérieur » . C’est dire que c’est essentiellement autour du financement du projet que se sont concentrés les appréhensions et la prudence des uns et des autres.
    4-Financement du MAEP : source d’appréhensions et de prudence.
    En réponse aux réactions ci-dessus citées, les tentatives de clarification apportées par les fondateurs du NEPAD comme l’ex Président sénégalais Abdoulaye Wade apaisera provisoirement les esprits mais sans résoudre l’incontournable question de financement de la nouvelle institution et de ses corolaires . Le Ministre sud-africain des finances, Trevor Manuel, le reconnaissait objectivement devant les ministres réunis à Johannesburg (en octobre 2003 ?), que « même en faisant de leur mieux, les pays africains resteront confrontés à de graves déficits financiers pendant encore un certain temps. C’est pour cette raison que l’Afrique doit bénéficier d’une augmentation de l’aide et d’une réduction plus importante de la dette. Même si ces flux d’aides doivent toutefois être plus prévisibles qu’ils ne l’ont été au cours des dernières années et "renforcer les stratégies de développement des pays bénéficiaires".
    Cet aveu de faiblesse, semble être confirmé par les différents rapports faits par les pays déjà évalués qui identifient pour la plupart la question de l’insuffisance financière comme l’un des obstacles à la mise en œuvre du MAEP.
    Il est vrai que sur cette insuffisance des ressources financières pourrait se grever d’autres difficultés comme « le sentiment de lassitude » suscité par les consultations au Rwanda. Selon les explications de M. Gatete, il y a déjà plusieurs programmes en place qui nécessitent la participation du public, notamment les programmes de réduction de la pauvreté de la Banque mondiale et du Fonds monétaire international, les projets de développement du gouvernement et des donateurs ainsi que des initiatives tendant à mettre fin à la propagation du sida et de la corruption. Il faut aussi, pour procéder à la reconstruction des institutions nationales au Rwanda, engager de vastes consultations. Le pays a déjà mis sur pied une Commission des droits de l’homme, une Commission d’unité et de réconciliation et un Bureau du médiateur. Mais ajoute M. Gatete, l’évaluation intra-africaine demande beaucoup de travail, et peut prendre de six à neuf mois de consultations. Ce qui en fait un processus coûteux du point de vue de la logistique qu’il impose, de la préparation des ateliers, des conférences et des réunions qu’il faut organiser dans l’ensemble du pays”.
    Et le rapporteur du Burkina Faso de constater de son côté que cette faiblesse de ressources n’a sans doute pas permis aux structures de recherches de sillonner le maximum de localités et d’élargir leur échantillon de personnes à interroger. L’insuffisance de ressources semble expliquer de l’avis des personnes interrogées la faiblesse des campagnes d’appropriation du processus du MAEP par les membres de la commission nationale et par les populations. Or, "Tant que la maîtrise du mécanisme n’appartiendra pas à la population africaine, à sa société civile et aux simples citoyens, l’initiative ne s’imposera pas à l’échelle nationale. Et si tel est le cas, le plan est condamné d’avance."
    Cela dit, l’implication de la plus grande partie de la population à la réalisation du projet, est en partie liée, nous venons de le voir, à la question de financement qui ne semble pas avoir été prise en compte à la mesure de son importance dans les dispositifs du MAEP.

    5- La question de financement : un iceberg sous-évalué.
    Dans le beau, immense et admirable océan du NEPAD et du MAEP, la question du financement apparaît comme un iceberg sous évalué. Lorsque le processus d’évaluation intra-africaine a été institué, les pays membres ont proposé que chaque état participant s’engage à verser un minimum de 100 000 dollars pour financer le programme en attendant qu’une formule de financement à long terme soit mise au point. Après bientôt 10 ans d’existence du MAEP, quel est le bilan des participations ?
    Au contraire, on en est encore à des invectives dont chacun connaît les effets soporifiques « il faudrait aussi que chaque pays prévoit dans son budget national un financement à l’intention du mécanisme…. On peut aussi faire participer les partenaires de développement, mais le processus “doit être contrôlé par les Africains et financé essentiellement par eux”, indiquait Mme Savané du Sénégal à Afrique Renouveau. Ça, il y a longtemps que tout le monde l’a compris mais combien l’ont appliqué depuis lors !
    De plus lorsqu’il aboutit ; le processus d’auto-évaluation et d’évaluation d’un pays, doit déboucher sur un plan d’action pour le développement dont la mise en œuvre nécessite également un financement et implique aussi bien le Gouvernement et les institutions de la République, que l’Administration publique, les partis politiques, les organisations de la société civile, les syndicats, les associations professionnelles, la jeunesse, le peuple tout entier.
    L’exemple qui suit est sans doute l’un des cas plus significatifs de l’ambigüité qui caractérise le financement du MAEP et des initiatives de développement en Afrique. Le plan d’action élaboré à l’issue du processus d’autoévaluation et d’évaluation de la République du Bénin a été estimé à environ deux milliards quatre cent millions de dollars US sur la période 2008–2015. Et comme par hasard, ce plan n’a prévu aucun dispositif de financement local. Le discours du président béninois à la clôture de l’examen du MAEP au Bénin sera ce propos sans équivoques : « Mesdames et Messieurs les représentants des partenaires au développement, le Bénin a besoin d’être accompagné dans ses efforts de développement par la Communauté internationale, car seul il ne peut lever tous les obstacles identifiés. Je reste persuadé que la solidarité internationale à laquelle vous tenez nous est acquise. Une table ronde des bailleurs de fonds sera organisée en temps opportun par la Commission nationale de Gouvernance en vue de vous permettre de continuer à manifester votre soutien vis-à-vis du peuple béninois…. ».
    C’est à croire qu’en Afrique, le devoir d’un chef d’Etat ne consiste pas avant tout à la mise en place d’une politique fiscale efficace, juste et impartiale qui encourage la culture d’une participation citoyenne aux charges sociales. C’est à croire que le principal devoir de l’élu national consiste avant tout à organiser chaque fois et toutes les fois, la quête auprès de la communauté internationale et rarement auprès des nationaux oubliant que sans la contribution locale toute tentative de développement est vouée à la stagnation.
    Quoiqu’il en soit la question du financement est délibérément au cœur du projet MAEP comme un noyau vital pour la germination d’une graine promise à une fécondité abondante et durable.
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    Le Mécanisme Africain d’Evaluation par les Pairs (MAEP) reste et demeure une trouvaille originale en tant que réponse à un besoin effectif pour la survie de l’ensemble des pays africains. En ce sens où, sa mise en application effective peut permettre aux dirigeants Africains d’obtenir des populations des informations précieuses pour une gouvernance ajustée aux besoins et réalités de leur pays et en même temps qu’il offre aux populations l’occasion de prendre conscience que le développement est un processus endogène pour une prise en charge de soi par soi-même. C’est un processus de mobilisation et d’intégration dynamique de toutes les forces internes qui sont susceptibles de créer des richesses humaines, culturelles et économiques pour le présent et pour l’avenir.
    De fait, le développement ne saurait être conféré du dehors. Il ne peut non plus être une œuvre d’emprunt. C’est une œuvre qui doit d’abord porter une marque personnelle même si c’est avec l’aide des autres. Autant le soutien de la communauté internationale est nécessaire pour des projets concrets de développement, autant il est aberrant que le mécanisme qui doit décider de leur pertinence soit conditionné, téléguidé de l’extérieur, assujetti à l’aide internationale. Pour répondre à leur vocation initiale, le MAEP comme le NEPAD, gagneraient à repenser sérieusement les modalités de leur financement local pour éviter le double piège de l’assistanat et d’une énième instrumentalisation de l’idéologie dominante.

    Damien MEKPO,
    Strasbourg, France
    (damekpo@gmail.com)

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