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CLASSE POLITIQUE BURKINABE : Entre décomposition, composition et renouvellement

Publié le vendredi 26 juin 2009 à 01h37min

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L’auteur du texte ci-dessous est un observateur averti de la scène politique burkinabè. En expert, il passe en revue le landerneau analysant principalement les faiblesses, les dysfonctionnements, les faits et gestes des principaux acteurs.

Fractures ouvertes au CDP, accident grave à l’ADF/RDA, traumatisme crânien au PDP/PS, introuvable unité chez les Sankaristes, chasse aux sorcières chez les Mouvanciers, sérum de vérité de la société civile, bref, autant de signes annonciateurs, autant de grondements de tonnerre qui laissent présager un séisme en profondeur d’une classe politique longtemps restée dans un tangage incessant entre consensus, compromis et compromissions, avec en toile de fond une démocratie à la recherche de ses marques. D’où suit que la décomposition, la recomposition et le renouvellement de cette classe politique semblent maintenant passés du possible au plausible. Le premier fait, à la fois marquant et dominant, de ce processus de décomposition - recomposition, c’est la crise au sein du CDP. Et nous y sommes enfin, est-on tenté de dire. En effet, les multiples crises longtemps entretenues ou contenues au sein du méga giga CDP, se sont enfin étalées au grand jour. Mais s’il vous plait, cette fois-ci, de façon paroxystique.

Ainsi, dans une logique purement énumératrice, disons que cette crise se manifeste d’abord par la démission pour le moins fracassante des Refondateurs qui ont choisi enfin de passer de la fronde à l’affrontement. Mais la conséquence majeure de cette désaffection, c’est moins la contre-offensive de ces refondateurs qu’il faut d’ailleurs reformer pour refonder la refondation ; ces derniers étant handicapés, affaiblis et même décrédibilisés au regard des crimes de compagnonnage, de connivence et de complicité qui pèsent sur leurs épaules, devenues frêles pour avoir longtemps supporté le CDP ; la conséquence majeure disais-je, c’est l’embranchement total de l’âme très vaste du CDP qui, en réalité, n’était qu’un conglomérat de partis politiques largement rassemblés, et dont la CNPP/PSD qui vient de claquer la porte n’en était pas le moindre. Ce faisant, c’est la base idéologique du CDP qui est mise à mort, condamnant ainsi ce dernier à une cure d’amaigrissement forcée ; et c’est bien la mort dans l’âme que ce parti assiste, impuissant, à l’érosion de ses appuis traditionnels.

Climat de malaise

Ensuite, comme pour enfoncer le couteau dans la plaie, le passage à l’acte -politique-, l’entrée sur scène avec en lever de rideau l’annonce de la candidature de Blaise Compaoré à la présidentielle de 2010 par la FEDAP/BC, vient définitivement accréditer la thèse du climat de malaise et témoigner la suffisance de l’ampleur du mal, de la gravité de la maladie dont souffre le géant CDP. A l’évidence il y a crise au sommet, il y a crise entre les sommités du régime qui se livrent des combats souterrains et souverains pour le contrôle de l’entreprise CDP, au bord du dépôt de bilan, pour ainsi dire. Très assurément, les jours qui s’annoncent nous réservent des face-à-face explosifs, des joutes oratoires et des nuits de longs couteaux, tant de part et d’autre les caractères trempés ne manquent pas. Enfin les récentes lois sur le nomadisme politique et surtout le statut de chef de file de l’Opposition sonnent comme une ouverture de la chasse aux sorcières des Mouvanciers ; ces fins calculateurs, cette véritable nébuleuse, ainsi tombée en disgrâce dans le rôle très peu honorable d’en-cas qui était le sien depuis lors. En effet, l’ADF/RDA qui, peut-être sans le savoir et sans le vouloir, aura joué le rôle de chef de file des Mouvanciers plutôt que celui du chef de file de l’Opposition, a été sagement remerciée pour ses bons et loyaux services rendus à la Nation - pardon - au président Blaise Compaoré.

C’est une véritable leçon de tact, de tactique et stratégie politique pour ce parti, et un signal fort à l’endroit des autres partis mouvanciers, ainsi victimes de leurs propres turpitudes et qui sauront à leurs dépens que la vocation première de tout parti politique, c’est la conquête du pouvoir ; c’est cela sa raison d’être, son essence même. Dans tous les cas la position actuelle des Mouvanciers et notamment celle de l’ADF/RDA est loin d’être enviable. Ce sont des partis qui présentent des mines renfrognées et l’inquiétude se lit sur des visages pleins d’interrogations. Mais avouons-le, avec juste raison, parce que le passage est vraiment dangereux. En somme, avec la démission des refondateurs et ses belles et fermes promesses de contre- attaques, la déclaration de guerre de la FEDAP/BC au CDP et le branle-bas généralisé en perspective chez les Mouvanciers, on en conclut qu’il y a péril en la demeure. Crise de croissance, usure, stratégie de relance du parti, toujours est-il que le CDP n’est plus ce qu’il était. Ses acolytes non plus.

Il a mal à ses fondements ; il est malade de son fonctionnement. Le climat qui y prévaut ressemble à s’y méprendre à celui d’une fin de règne ; et plus qu’une page qu’il faut tourner, le risque existe bien que l’on change même de dictionnaire. Surtout que Blaise Compaoré lui-même semble laisser apparaître des signes d’impuissance quant à un arbitrage à la régulière de ces affrontements factionnels, partagé qu’il est entre la nécessité de respecter ses engagements envers la démocratie et la volonté de contrôler étroitement le processus. En tout cas, un changement de paradigme semble s’imposer, condamnant ainsi le CDP à renaître de ses propres cendres. L’union sacrée autour de Blaise Compaoré et qui faisait sa force se trouvant maintenant désacralisée par les effets pervers des forces scissionnistes à la fois centrifuges et centripètes. Tout se passe comme si, après un long chemin de croix, le CDP s’est retrouvé à la croisée des chemins d’où il doit renaître. Mais pour renaître, c’est simple : mourir d’abord. Attendons donc de voir.

Ne pas tuer Sankara une deuxième fois

Le deuxième fait tout aussi porteur de possibilités de déstructuration- restructuration se situe au niveau des partis de l’Opposition. En effet cette opposition, jusque-là, n’a guère été mieux qu’une opposition des opposants entre eux, à travers des oppositions de propositions d’union et de fusion. Lesquelles unions et fusions sont restées toujours sans âme, sans armes et sans armature, sur fond de contradiction d’options en matière de stratégie de mobilisation et de conquête de pouvoir politique. Tel est le cas par exemple des partis sankaristes avec leur introuvable unité, unité que tous s’accordent pourtant à reconnaître comme étant le passage obligé pour le triomphe de l’idéal sankariste.

Dans la pression de l’urgence en effet, il peut arriver que l’action se fasse première et la réflexion seconde. De ce fait, on peut comprendre et même admettre qu’au départ, il y ait plusieurs mouvements sankaristes. Mais après tant d’années de galère et de malheurs, l’on devrait avoir réalisé que la raison d’être de tous les partis sankaristes doit forcément culminer dans leur union véritable. Cette union ne doit plus être au stade des requis ; elle devrait être aujourd’hui un acquis à consolider si tant est que les sankaristes de tous bords ont quelque chose de sankariste à proposer au peuple. A notre humble avis, la seule et unique foi en l’idéal sankariste devrait suffire à surmonter les divergences qui, s’il y en a, ne peuvent se situer qu’au niveau des modalités de mise en œuvre et non des principes fondateurs du sankarisme, pourtant fondement de l’unité. Il faudra donc éviter à tout prix de sacrifier l’essentiel sur l’autel de ce qui est second voir secondaire. Autrement, on aura tué Sankara pour la deuxième fois pour des simples et sinistres questions d’intérêts personnels, d’ambitions solitaires et de velléités messianiques, toujours nocifs et nuisibles en politique. Certes des avancées significatives sont à noter avec l’avènement de l’UNIR/PS. Mais cet avènement est loin d’être un événement dans la mesure où des poches de résistance persistent.

A commencer par le sigle lui-même de ce groupement qui reste lourdement connoté d’une nostalgie de l’ancien UNIR/MS, encore que des mouvements et des partis entiers restent encore en marge de la marche normale de l’histoire sankariste, pour ne pas dire de l’histoire tout court. Il faut aller au-delà des velléités autonomistes, des fausses souverainetés et des guerres de leadership, faire preuve ainsi de grandeur d’âme pour dissoudre tous les partis existants et se retrouver dans un seul espace politique ; un espace qui appartienne à tous et à personne en même temps. Un espace qui soit à la fois un dépôt spirituel et dépositaire des fondements principiels du sankarisme. Et plus que jamais, le sentiment d’appartenance à tel ou tel parti doit céder le pas au sentiment d’appartenance à une même idéologie. Ce n’est pas sorcier ; autrement, l’idéal sankariste restera toujours noyauté et noyé dans les eaux troubles d’une mare de vengeances, de revanches, de larmes et de pleurs de compassion, de cris d’indignation et de secours, trame d’un discours politique, politiquement inintelligible parce ce que trop émotionnel. Qu’ils furent courageux en effet, tous ceux-là qui ont osé créer des partis sankaristes.

Ils le sont d’ailleurs toujours. Encore faut-il qu’ils aillent jusqu’au bout en commençant par débarrasser du sankarisme tout ce qui n’est pas Sankara. Il faut se convaincre que la force d’un parti politique ne réside pas seulement dans le mythe qui entoure son père fondateur, encore moins dans le charisme de ses dirigeants, mais aussi et surtout dans sa capacité de mobilisation, dans sa capacité à se révéler comme étant le lieu commun de toutes les convergences de ses forces vives. Et l’un des facteurs déterminants de la réalisation de cette possibilité demeure sans conteste la capacité des dirigeants à sacrifier leurs intérêts et ambitions personnels, c’est-à-dire le prix fort que ces derniers sont prêts à payer pour le triomphe, non de leur personne, mais de l’idéal du parti. Plutôt que de se complaire dans les « rêveries d’un promeneur solitaire », il faut commencer par sonner le rassemblement sans exclusive, et faire de l’idéal sankariste le partage commun de toute la famille sankariste.

Débarrasser aussi le sakarisme de ses charges émotionnels en clarifiant ses bases idéologiques par la production de documents et leur large diffusion au sein des populations. Le sankarisme ne saurait être enfermé dans un empirisme décousu ni s’exiler dans un rationalisme creux. Il doit être traduit dans des concepts chargés de sens et de significations concrètes, traduisibles et accessibles aux masses laborieuses parce ce que "toute vraie lutte politique poste le débat théorique rigoureux." Du reste, cette « nécessité d’une conceptualisation du sankarisme pour renforcer le mouvement » a été reconnue, affirmée et saluée avec ferveur par le Symposium international Thomas Sankara. Il importe enfin d’avoir à l’esprit que la conquête du pouvoir politique ne se conjugue pas forcément au présent de l’indicatif. Elle est une lutte de longue halaine, c’est un projet d’avenir qui doit suivre son petit bonhomme de chemin, fût-il de croix. Certes le chemin est parfois long et le cheminement souvent lent. Mais encore le peut-on, pour peu que les différents acteurs fassent preuve de maturité politique. Aussi, tous les partis sankaristes sont-ils, sinon convoqués, du moins conviés à la cérémonie officielle de leur dissolution en vue de la création d’un parti sankariste nouveau, un parti sankariste un et indivis tout comme l’est l’idéal sankariste. C’est en cela et en cela seulement qu’ils parviendront à réinventer leur avenir politique pour oser ainsi « inventer l’avenir » du Burkina Faso et pourquoi pas de l’humanité toute entière.

Nécessité d’un sursaut d’orgueil au PDP/PS

Cette exigence de déstructuration - restructuration prévaut également au PDP/PS qui, après de longues et pénibles années de paralysie et d’agonie, doit maintenant, avec courage et lucidité, faire face à la véritable crise de croissance et / ou de confiance qu’il traverse actuellement. Il faut un sursaut d’orgueil pour impulser une nouvelle dynamique à ce parti ; pourquoi pas une mise à la retraite, sinon d’office, du moins anticipée, de cette génération antéchrist qui, à force de réclamer l’alternance chez les autres, a oublié ou n’a pas voulu voir que le PDP/PS regorgeait ou regorge de « jeunes loups aux dents bien longues » capables de bien faire l’affaire. Ainsi, le Docteur Emile Paré a été victime de cette fermeture hermétique du cercle des initiés et son départ aura constitué une perte sèche pour le parti. De même, le dernier soubresaut fractionniste avec Etienne Traoré n’est pas loin de s’inscrire dans cette logique du besoin de renouvellement des cadres et des instances d’un parti politique à la limite de la moribonderie. En tout état de cause, le PDP/PS, à la fois usé et fatigué, est condamné à se décomposer d’abord pour se recomposer ensuite s’il entend retrouver son lustre d’antan. En réalité, le militantisme première heure n’est plus de mise aujourd’hui sans réserve. Tous ceux qui, en effet, sont capables de contribuer au rayonnement du parti doivent être les bienvenus et doivent avoir de la place et de l’espace pour déployer leurs compétences. C’est parce que partout ailleurs les hommes politiques refusent de penser parti avant de penser individu qu’ils perdent fréquemment de vue l’essentiel, consacrant leur temps à se battre, à se combattre, tirant ainsi ailleurs comme des tirailleurs.

Bref, sans être exhaustif, ces deux cas passent pour être symptomatiques de ce qui prévaut dans les partis politiques burkinabè d’une manière générale. Crise de dysfonctionnement par-ci, crise de croissance par-là, guerres de leadership et de positionnement ici et ailleurs, l’impression d’ensemble laisse voir un paysage partidaire burkinabè en crise avec lui-même. C’est comme si après ces quelques années de parcours - de combattant,- notre jeune démocratie montre déjà des signes de fatigue et d’essoufflement. Le poids de son jeune âge se fait de plus en plus pesant et semble avoir raison de sa vitalité, si vitalité il y en a eu. D’où un besoin urgent de souffle nouveau, un besoin de dynamique nouvelle. Aussi, avons-nous eu la faiblesse d’esprit de croire que ces multiples crises et remue- ménage vont déboucher nécessairement sur de nouveaux contrats, de nouvelles alliances, une sorte de restructuration des partis politiques ; c’est un véritable processus de mort- renaissance, un processus de décomposition – recomposition, sinon de renouvellement des partis politiques et, partant, de la classe politique dans son ensemble.

La société civile déterminée à jouer son rôle

Ce d’autant plus que la société civile, dans la lancée de l’euphorie de la liberté retrouvée, se fait de plus en plus précise, de plus en plus directe dans ses propos, et entend désormais jouer sa partition dans une scène politique longtemps abandonnée à son sort par les uns et accaparée par les autres.

En effet, à la dénonciation grandeur nature des tares du régime en place par le CGD répond en écho le Forum des citoyens pour l’alternance ; lequel Forum aura fait l’effet d’une bombe. (...) Tout d’un coup, les langues ont commencé à se délier ; la langue de bois n’a plus droit de cité ; il faut maintenant ou enfin parler haut et fort, clairement et distinctement, de façon carrée et cartésienne pour que le peuple entende. Faisant preuve d’un civisme étonnamment remarquable au point d’encourir des risques, ils ont répondu favorablement à celui qui s’est posé la question de savoir « qui donc parlera pour les sourds et les muets, si ceux- là se taisent, ceux qui sont dotés de la parole ? » Et tout laisse croire que la mayonnaise a pris sinon qu’elle est en train de prendre. Le thème de l’alternance, en effet, s’offre à un discours capable de susciter un véritable débat politique à l’échelle nationale. Tranchant nettement avec les discours démagogiques, accablant l’autre de tous les péchés d’Israël pour une glorification de soi, l’alternance apparaît comme un thème de débat politique qui n’attaque le régime en place et ses dirigeants que dans une perspective de participation, de construction et de consolidation de la démocratie dans notre pays. Parler d’alternance, en effet, c’est se poser en défenseur des principes démocratiques, c’est se faire l’apôtre, « le crieur public » de la démocratie.

C’est un thème mobilisateur parce que facilement traduisible dans nos langues nationales et donc accessible au grand public. C’est un discours politique porteur, une voix qui explique et explicite les principes fondamentaux de la démocratie, une voix qui clarifie les valeurs démocratiques et qui indique la voie à suivre pour incarner ces valeurs dans le réel. C’est un discours qui exalte, un discours qui met en exergue et en valeur la responsabilité de l’électeur dans le jeu démocratique. Ferment de bonnes mœurs et d’esprit patriotique, ce discours est un véritable cri de ralliement qui éveille les consciences, et qui réveille les peuples de leur sommeil dogmatique. C’est un discours doué d’une vertu dynamogène qui vous tire de votre apathie et qui vous invite à l’action, à l’engagement citoyen dans un enthousiasme sans faille : et malgré la levée de bouclier qu’il a suscitée, malgré les crispations intégristes et les raideurs doctrinales qu’il a engendrées, il n’est pas à exclure que les jours qui viennent voient naître des mouvements tels que Jeunes unis pour l’alternance, Action des Jeunes pour l’Alternance, Front uni pour l’Alternance, et j’en passe.

L’alternance, une bouée de sauvetage

En tout état de cause, l’idéologie de l’alternance détonne et résonne comme une interpellation de la conscience d’un peuple mis en demeure de choisir son destin. Cette idéologie est grosse d’un bouleversement total de la classe politique d’autant plus que « ces crieurs publics de l’alternance » bénéficient d’un préjugé largement favorable et d’une présomption de confiance parce qu’ils font figure d’hommes tranquilles. Comparativement aux autres, ils sont considérés comme des hommes au-dessus de tout soupçon quant à leur responsabilité dans les mécomptes du régime actuel et quant à leur implication dans les errements de la classe politique actuelle. Ils sont crédibles aussi parce qu’en un certain sens, ils symbolisent le réveil et l’entrée en scène d’une certaine élite intellectuelle, longtemps muselée et confinée dans des peurs irrationnelles et l’autocensure.

Crédibles aussi parce qu’ils apparaissent tous comme étant neufs, neutres et pour ainsi dire cent pour cent innocents. Parce que ne figurant pas sur la liste de ces politiciens errants et sans patrie – pardon – sans partis, c’est-à-dire ces experts en parjure et en alliances contre – nature qui ont eu la prouesse de donner au paysage partidaire burkinabè un visage atomisé, contrasté et accidenté. Aujourd’hui à droite, demain à gauche, tantôt de la droite vers la gauche ou vice-versa, ils sont toujours en mouvement entre la mouvance, l’opposition et le parti au pouvoir. On y trouve même de ces politiciens de type nouveau, qui se disent manger la tête, en même temps qu’ils font des yeux leur totem. Quelle absurdité ! Fort de tout cela, ce mouvement pour l’alternance constitue véritablement pour notre jeune démocratie en chantier, un devoir d’espérance. C’est une bouée de sauvetage à même de sortir notre processus démocratique des sentiers battus, le débarrasser des oripeaux monopolistiques et dynastiques qu’il charrie, afin d’amener le pays à travers des eaux plus clémentes vers des rivages prospères.

Voilà pourquoi, de notre point de vue, il n’est que trop que d’affirmer que ce mouvement porte les germes d’un changement, qu’il est le ferment d’une bien probable recomposition de la classe politique voire son renouvellement de fond en comble. Et qui sait ? Si l’Assemblée nationale pour ne pas dire le CDP a enfin clarifié le statut du chef de file de l’Opposition et mis un terme définitif au nomadisme politique, c’est peut-être parce que l’homme prudent voit le mal de loin ; et se prépare en conséquence. C’est peut-être aussi parce que l’accélération de l’histoire politique fait souvent défiler les événements socio- politiques à une allure telle que la maîtrise par l’homme de ces faits socio- politiques devient impossible, rendant ce dernier victime de situations socio- politiques irréversibles. A moins que, à trop ne vouloir que le beau temps, l’on ne veuille pas voir s’amonceler les nuages à l’horizon. Et plus que jamais, l’origine du mal, c’est le mal des origines.

ROMBA Péguédéouindé Instituteur principal en service à Garango

Le Pays

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Vos commentaires

  • Le 26 juin 2009 à 02:17 En réponse à : CLASSE POLITIQUE BURKINABE : Entre décomposition, composition et renouvellement

    Felicitations a Mr L’instituteur qui bosse dans mon village paternel ! En lisant cet article, je me suis souvenue d’un internaute qui a propose qu’on "vende le pays et partage les sous"...loin de moi l’idee de vente, mais je proposerai qu’on ait de nouvelles tetes pour la direction du pays...On veut qq’un de nouveau...On veut du Barack Obama Burkinabe..

  • Le 26 juin 2009 à 15:43, par Deba En réponse à : CLASSE POLITIQUE BURKINABE : Entre décomposition, composition et renouvellement

    Monsieur Romba fait montre d’une belle plume. Il fait honneur à un corps qui a fait la gloire de William Ponty et qui a été le terreau de la lutte pour l’indépendance.
    Bravo encore et que de tels articles qui contribuent à un débat sain se retrouvent dans les colonnes de nos journaux.
    Bravo également au journal, Dieu garde le Faso et fasse naître une jeunesse pour bâtir de nouvelles pyramides.

  • Le 27 juin 2009 à 15:28, par Renaud En réponse à : CLASSE POLITIQUE BURKINABE : Entre décomposition, composition et renouvellement

    Vraiment je suis très ravis de cet article. Bravo Maitre ! A mon avue il faudra qu’il y est une vraie opposition pour changer la vie politique et civile du Burkina-Faso et pourquoi pas de toute l’Afrique comme l’a voulu le Capitaine Thomas Sankara. Et j’espère en souhaitant que l’opposition soit unie pour un changement qu’on a besoin.

  • Le 29 juin 2009 à 20:37, par Maitre En réponse à : CLASSE POLITIQUE BURKINABE : Entre décomposition, composition et renouvellement

    Voici un texte qui vient à point nommé dans un paysage politique en balbutiement.
    Merci mon futur inspecteur de l’enseignement de base...
    Maitre.

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