On ne peut se plaindre. La vie politique est animée. Cependant, on ne cesse de s’étonner du nombre grandissant des partis, 148 avec le dernier né RDS. L’éclatement de la classe politique revient comme une antienne. Le Parti pour la démocratie et le progrès, Parti socialiste (PDP/PS) est l’une des illustrations.

En quelques années il a connu plusieurs dislocations. Le Dr Alain Zoubga est allé créer l’Autre Burkina/Parti pour le socialisme et la refondation, le Pr Etienne Traoré, Faso Metba et Wendlassida François Ouédraogo, le RDS. Pourquoi ce nombre pléthorique de partis politiques ? Ya-t-il autant d’idéologies que de partis politiques ? Certes, la loi fondamentale consacre la liberté de création de parti. Cela n’empêche pas de se regrouper sous quelques bannières politiques afin de se mettre au service du Burkina Faso.

Déjà par la dénomination, on constate que les partis politiques ont presque la même idéologie, la promotion des valeurs démocratiques et le développement du pays. Les dissenssions naissent des sentiments d’injustice, de frustration, de laissés-pour-compte. Des militants accusent quelquefois les dirigeants du parti d’opacité, de favoritisme si ce n’est de népotisme. Il est indispensable pour les formations politiques d’instaurer en leur sein, de véritables mécanismes démocratiques. On ne peut pas prôner et proclamer à hue et à dia la démocratie et ses valeurs, et hors des regards du peuple, jouer à l’apprenti dictateur.

D’un autre côté « les jeunes loups aux dents longues » doivent savoir attendre leur heure. Sitôt venus au parti, ils veulent chasser ceux qu’ils qualifient de « vieille garde ». Les grands hommes politiques aussi bien au Burkina Faso qu’ailleurs dans le monde, savent faire preuve de patience. Par ailleurs, dans un parti, il n’est pas exclu d’avoir des propositions différentes. Prenez les vieilles démocraties européennes ou américaines citées en exemple. Malgré les libertés politiques qu’autorisent la loi fondamentale, ce sont deux partis : droite, gauche ; démocrates, conservateurs ; démocrates, républicains qui animent la vie politique. Ce n’est pas pour autant que ces pays soient moins démocratiques.

Ces principaux partis connaissent à l’interne plusieurs courants politiques qui contribuent à animer le débat. Avec l’approche de l’élection présidentielle au Burkina Faso, rien n’indique que d’autres partis ne verront pas le jour soit par conviction, soit par intérêt bassemant personnel. Il est temps d’aller au-delà de la kyrielle de partis vers des regroupements. Cela aidera à clarifier le jeu politique, et à intéresser d’avantage de Burkinabè.

Bachirou NANA

Sidwaya