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98e session de l’OIT à Genève : Le Burkina en appelle à une gouvernance mondiale équitable pour lutter contre la crise mondiale de l’emploi

Publié le jeudi 18 juin 2009 à 14h43min

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Tertius Zongo à la tribune de l’OIT

Le Premier ministre Tertius Zongo a participé du 15 au 17 juin à un sommet mondial sur la crise mondiale de l’emploi, organisé dans le cadre de la 98e session Conférence internationale du Travail à Génève en Suisse. A la tribune de cette rencontre tenue pour débattre des politiques mises en œuvre au niveau national et international pour remédier à la crise de l’emploi, Tertius Zongo a, au nom du président du Faso, présenté les solutions du Burkina pour sortir de la crise.

« La crise mondiale de l’emploi », tel est le thème de ce sommet qui a réuni une dizaine de chefs d’Etat et de gouvernement, des Vice-présidents, une centaine de ministres du Travail et des dirigeants d’organisations syndicales et patronales des 183 Etats membres de l’OIT. Tertius Zongo a retrouvé dans la ville-siège des organisations internationales une forte délégation burkinabè conduite par les ministres du Travail et de la Sécurité Sociale, Jerôme Bougma et celui de la Jeunesse et de l’Emploi, Justin Koutaba et comprenant des représentants du patronat et des travailleurs.

Dans son allocution prononcée le 16 juin au siège de l’OIT et qui lui a valu les applaudissements-debout des participants à cette conférence, Tertius Zongo a rappelé que la crise que le monde vit aujourd’hui est historique à plus d’un titre : elle est la plus grave depuis celle qu’a connue notre monde en 1930 et elle a déjà provoqué des prises de conscience et des bouleversements fondamentaux dans la perception et le fonctionnement du système capital mondial. « Et pourtant, a souligné le chef du gouvernement, de nombreux signaux annonciateurs, de nombreux appels au renforcement de la solidarité et pour une gouvernance mondiale plus équitable ont été lancés avec peu de succès jusqu’à l’éclatement dramatique dans nos Etats de véritables émeutes de la faim durant l’année 2008 ».

En écho à l’appel des dirigeants du G20, réunis à Londres le 2 avril 2009 et qui ont annoncé de nouveaux engagements, le Premier ministre a dit que cette invitation à un nouveau départ ne peut avoir de sens que si la légitimité du modèle de mondialisation en cours est remise en cause. Pour les pays en développement comme le Burkina, il importe de respecter les engagements déjà pris et d’accélérer les décaissements, d’accroître les ressources concessionnelles, d’introduire plus de flexibilité dans l’analyse de la soutenabilité de la dette, réclame Tertius Zongo.

Déplorant les effets néfastes de la crise connue comme « la vie chère » dans nos pays, le chef du gouvernement a rappelé les mesures prises par son équipe pour les combattre. Mais plus que ces mesures, Tertius Zongo a insisté sur la nécessité d’inverser la tendance actuelle et d’améliorer de manière tangible les conditions d’existence des populations et leurs familles. Pour ce faire, « il me paraît impératif que nous innovions dans des politiques permettant la création d’emplois productifs et décents » dira-t-il. Citant l’exemple du Burkina, il a expliqué comment, pour préserver les emplois, le gouvernement a opté pour la restructuration de certaines entreprises en situation difficile avec, dans cette optique, la mise en place d’un programme de restructuration soutenu par la création d’un fonds national de restructuration des entreprises en difficulté afin de rétablir leur viabilité à long terme. Un fonds qui permettra également la création ou la consolidation de 6000 à 8000 emplois directs .

Le Premier ministre a, en illustration, rappelé les nombreux fonds et initiatives dans notre pays en matière de création d’emplois, et annoncé, comme innovation majeure en matière de protection sociale, le projet de mise en pace d’un système d’assurance maladie qui couvrira l’ensemble de la population active.

A la tribune de l’OIT, le chef du gouvernement a réaffirmé la conviction du Burkina sur la nécessité de la promotion et de la consolidation de l’Agenda du Travail décent, mais aussi sur la pertinence des conclusions du sommet extraordinaire de l’Union Africaine sur l’Emploi et la lutte contre la pauvreté en Afrique, tenu à Ouagadougou en 2004. Tertius Zongo a annoncé la disponibilité de notre pays à accueillir à une date qui reste à préciser, en relation avec le Bureau régional du BIT pour l’Afrique, une grande rencontre africaine sur l’agenda de la mise en œuvre du Pacte Mondial pour l’Emploi.

Ce Pacte proposé par le Directeur Général du BIT place l’emploi et la protection sociale au coeur des politiques et mesures de relance pour accélérer la sortie de crise et éviter ainsi que la crise de l’emploi ne se transforme en une crise sociale de grande ampleur. Mais insistera Tertius Zongo, la véritable sortie de crise passe par des reformes structurelles de l’économie mondiale soutenues par les principes d’une gouvernance mondiale partagée et d’un leadership plus démocratique au sein des institutions internationales. Le Burkina attend donc, conclura le chef du gouvernement, de nouvelles alternatives pour promouvoir une économie verte qui demain, sera une source majeure de croissance durable, de même que celle d’une solidarité agissante et partagée effectivement.

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