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Opération d’enrôlement : Les Ivoiriens du Burkina font la queue

Publié le lundi 15 juin 2009 à 01h18min

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La Communauté ivoirienne au Burkina Faso a été appelée à se faire identifier et enrôler, dans la perspective de l’élection présidentielle de novembre prochain. L’opération a démarré le vendredi 12 juin 2009 à l’ambassade de la république de Côte d’Ivoire à Ouagadougou. Une étape importante vers la sortie de la crise qui sévit depuis septembre 2002 au pays de Félix Houphouët-Boigny.

Il est 7 h 40. La devanture de l’ambassade de la République de Côte d’Ivoire est bien propre. Ce vendredi 12 juin 2009 est assurément un grand jour pour les ressortissants du pays de la lagune Ebrié au Pays des hommes intègres. C’est le début de l’opération d’enrôlement et d’identification. Une étape capitale dans le processus de sortie de la crise qui secoue la patrie d’Houphouët-Boigny depuis le 19 septembre 2002.

« Ce matin, c’est une lourde tâche que vous allez entamer », a lancé le premier conseiller de la représentation ivoirienne au Burkina Faso, André Kaziri, à l’endroit de l’équipe chargée de l’enrôlement de ses compatriotes en terre burkinabè. M Kaziri procédait ainsi au lancement de l’opération en l’absence de l’ambassadeur, Richard Kodjo, en mission. « Des dispositions pratiques ont été prises pour assurer une meilleure organisation de l’opération d’enrôlement dans les villes de Ouagadougou et de Bobo-Dioulasso », a indiqué Oulaï Yvon Gneninsina, commissaire central chargé de la supervision des opérations électorales au Burkina Faso. L’équipe qui assure la mise en œuvre de l’opération d’enrôlement, nous a expliqué M Gneninsina, est composée d’agents de la SAGEM, de l’Institut national de la statistique (INS), de l’Office national d’identification (ONI) et de la Commission électorale indépendante (CEI).

C’est à un travail minutieux que se livrent ces opérateurs de l’enrôlement. « Lorsqu’un citoyen arrive, il est accueilli par les agents de la CEI et de l’ONI. Une fois que ceux-ci ont vérifié l’authenticité des différents actes qu’il présente, on remplit un formulaire qui est ensuite transmis à l’agent INS ; ce dernier a pour rôle de contrôler l’existence de la personne sur la liste électorale de 2000. Il faut dire que l’un des engagements qui ont été pris pour élaborer la liste électorale de 2009, est qu’il faut partir de la base de la liste qui avait été établie en 2000 et qui avait servi aux élections générales », a expliqué Oulaï Yvon Gneninsina. Au cours de ce processus d’identification, les empreintes digitales (les 10 doigts) du postulat sont soigneusement prises. Le dernier acte est la prise de la photo, après validation. L’inscrit repart muni de deux tickets, l’un pour la carte d’identité et l’autre pour la carte d’électeur.

« N’oublions pas que cette opération comporte deux volets : la délivrance de la carte nationale d’identité et celle de la carte d’électeur », a tenu à rappeler notre interlocuteur. C’est donc ce à quoi allait se soumettre, Anne Noufé/Sédion, qui, venue du quartier Bendogo (secteur 28 de Ouagadougou), attendait depuis 7h00, devant l’ambassade de Côte d’Ivoire au Burkina Faso. Elle réside au Pays des hommes intègres depuis 2001, et nous a confié que c’est un sentiment de joie qui l’anime, parce que grâce à cette opération d’enrôlement, elle aura non seulement sa carte d’électeur, mais aussi sa carte nationale d’identité. L’importance de posséder ces documents n’est plus à démontrer.

C’est en tout cas l’avis de Désiré Kodjo, organisateur de spectacles et manager d’artistes au Burkina. « Ça nous fait réellement plaisir d’être enrôlés, parce que nous allons avoir un papier reconnu par l’Etat de Côte d’Ivoire, c’est très important », nous a-t-il dit, avec cet accent ivoirien bien à eux. Le premier enrôlé à sortir de la salle du service consulaire où se déroule l’enrôlement, est Kouao Yao, au Burkina depuis 12 ans. C’était au environ de 10 h00, alors que l’opération avait démarré un peu après 9 h00.

« Nous attendions depuis longtemps cette occasion, pour au moins pouvoir s’exprimer librement et pouvoir régler une bonne fois pour toutes, tous ces problèmes qui subsistent en Côte d’Ivoire. Cette opération est donc la bienvenue. Cela va donner l’occasion à tous les Ivoiriens, qu’ils soient en Côte d’Ivoire ou à l’étranger, de pouvoir s’exprimer librement à travers les urnes. Je pense que les problèmes seront ainsi résolus », a déclaré notre premier enrôlé. Il invite ses compatriotes à venir se faire enrôler, « parce que, une voix en moins pour son candidat, ça pèse lourd ». Le deuxième est une dame. Mme Krikpeu Assoukou Pulchérie.

« C’est un sentiment de soulagement qui m’anime, parce que nous sommes un peu loin du pays, on est un peu oublié. Je suis une digne citoyenne, je veux être en règle afin de pouvoir participer aux élections. Avoir la carte d’électeur et pouvoir voter est très important quand on est citoyen », a-t-elle professé. Les Ivoiriens du Burkina sont donc appelés à se faire identifier et enrôler dans le cadre des élections du 29 novembre prochain. C’est tous les jours de 9h00 à 13h00, et de 15h00 à 18h00. Et ce jusqu’au 30 juin, du 12 au 29 pour ceux résidant à Ouagadougou, et du 13 au 30, pour ceux à Bobo-Dioulasso. Le début de l’opération, le 12 juin dernier à la représentation ivoirienne au Burkina, était timide d’où l’appel du commissaire chargé de la supervision des opérations électorales au Faso, Oulaï Yvon Gneninsina, à ses frères et sœurs, à venir se faire enrôler pour disposer non seulement de la carte nationale d’identité, mais aussi de la carte d’électeur qui leur permettra de faire jouer leur qualité d’électeur.

Agnan Kayorgo

L’Observateur Paalga

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