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Son Excellence Mohamed Ahsmaoui, ambassadeur d’Egypte au Burkina Faso : “L’Egypte achète 40% de sésame produit au Burkina”

Publié le mardi 9 juin 2009 à 02h12min

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Mohamed Ahsmaoui

Ambassadeur de la République arabe d’Egypte au Burkina Faso, depuis maintenant 4 ans, Mohamed Ahsmaoui a été l’un des acteurs ayant oeuvré à l’établissement des liens de coopération entre la capitale égyptienne et Bobo-Dioulasso. Une première entre la plus grande métropole d’Afrique (plus de 17 millions d’habitants) et une ville d’Afrique de l’Ouest. Dans l’entretien qu’il nous a accordé, l’ambassadeur d’Egypte lève un coin du voile sur ce protocole prévu pour être signé dans les tous prochains mois. Son Excellence Ahsmaoui apprécie également la coopération bilatérale entre son pays et le Burkina Faso.

Sidwaya (S) : Vous avez été l’un des acteurs de la coopération décentralisée entre la ville de Bobo-Dioulasso et le Caire. Peut-on avoir les grandes lignes de cette coopération ?

Son Excellence Mohamed Ahsmaoui (S.E. M.A.) : Le maire de Bobo-Dioulasso, Salia Sanou s’est effectivement rendu au Caire, du 30 mars au 4 avril 2009, en visite de travail. Avec la délégation qui l’accompagnait, il a été reçu par le gouverneur maire du Caire Abdel Azim Wahim et c’est ensemble qu’ils ont décidé de jeter les bases d’une coopération décentralisée entre le Caire et Bobo-Dioulasso.

S : En attendant la signature du protocole, on sait déjà que la coopération portera sur la modernisation de l’administration, la protection de l’environnement, les échanges culturels entre autres. Peut-on en savoir davantage ?

S.E.M.A. : La construction d’une école égyptienne à Bobo-Dioulasso est en vue. Notre pays prendra par exemple en charge les salaires des enseignants qui vont y dispenser les cours et les équipements nécessaires à son fonctionnement. Le protocole mentionne également la modernisation de l’administration et la gestion municipale en fournissant à Bobo-Dioulasso, des équipements informatiques, notamment pour la gestion des archives. J’espère que le document pourra être signé dès la prochaine visite du président du Faso lors du sommet des pays non alignés en juillet prochain et auquel nous avons convié les plus hautes autorités du pays. Après Bobo-Dioulasso, la deuxième phase, consistera à la signature d’un autre protocole de coopération décentralisée avec les autorités municipales de la capitale Ouagadougou. Nous commençons par Bobo-Dioulasso, car c’est la capitale économique et les Egyptiens connaissent bien Bobo-Dioulasso et tout le Burkina en général. Et ce, à partir de la Coupe d’Afrique des nations (CAN) que votre pays a organisée en 1998. Avec peu de moyens, le pays a réussi l’organisation de la compétition, mais notre équipe a gagné, et les Egyptiens se sont intéressés depuis au Burkina, pour comprendre le secret de cette réussite.

S : Est-ce que cela a rejailli positivement sur les relations entre les deux pays ?

S.E.M.E. : Sur le plan de la coopération bilatérale, les problèmes sous-régionaux, tels le Darfour, la Côte d’Ivoire et ceux internationaux, tels l’Iran et l’Irak, font l’objet de consultations entre les deux gouvernements. Les relations économiques se traduisent par 23 millions de dollars us de transactions entre les deux pays contre 850 000 dollars en 2004. L’Egypte achète 40% de la production de sésame du Burkina qui, à son tour, paye le gros des articles égyptiens en céramique, les matériaux de construction, les équipements de climatisation, et des produits alimentaires. Au total, 15 experts égyptiens travaillent au Burkina Faso dans des domaines aussi variés que la santé, l’agriculture, l’éducation. Nous attendons également une dizaine d’hommes d’affaires qui arrivent et vont investir dans d’autres secteurs.

Cela entre dans le cadre de la coopération Sud-Sud, entre le Caire et les autres pays du continent. Toujours dans cette optique, l’Egypte octroie 350 bourses chaque année dans les domaines de la formation en médecine, en journalisme et des stages destinés aux officiers de l’armée. Les directeurs généraux de la SONABEL et de l’ONEA ont effectué une visite de travail au Caire et nous attendons à Ouagadougou, une mission d’expertise technique égyptienne, qui va travailler à installer un groupe électrogène de rechange pour pallier les défaillances de la SONABEL à la station de pompage de Ziga. Dans le domaine du social, l’Egypte offre des vaccins, des équipements médicaux, des vivres au peuple burkinabé. Et ce ne sont pas des actions ponctuelles lors des inondations, c’est de façon régulière.

S : Beaucoup de réalisations sont à mettre au compte de la coopération bilatérale. Comment l’appréciez-vous de façon générale ?

S.E.M.E. : Les relations sont excellentes. On dit toujours que l’Egypte est un pays africain et nous en sommes fiers en prenant toute notre part dans la construction du continent. Dans la poursuite de la coopération, nous attendons la signature d’une convention entre Egypt Air et le Burkina. Ce qui permettra d’ouvrir une ligne directe entre le Caire et Ouagadougou ou de prolonger la ligne directe qui existe déjà entre Accra et le Caire à Ouagadougou. Du coup, les 23 millions de dollars de transactions entre les deux pays pourraient être multipliés par 10. Nous en saurons davantage au cours de la prochaine commission mixte Burkina-Egypte. Le Burkina est un symbole de stabilité dans la sous- région, cela est stratégique. Nous sommes prêts à œuvrer avec lui dans ce sens.

Mahamadi TIEGNA (camerlingue78@yahoo.fr)

Sidwaya

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