Des sacs de sable comme en temps de guerre délimitent le Poste de commandement (PC) de la manœuvre logistique de la Force en attente de la CEDEAO situé au camp "Bangré" de Kamboinsé.

Des soldats nigérians en faction sanglés dans des treillis neufs en assurent la garde. Dans la cour du PC se côtoient les militaires des différents pays de la CEDEAO et des coopérants américains et français. Quand les généraux de brigade Ali Traoré, chef d’état-major général des armées du Burkina Faso et Soumanou Oké, commandant la force de la CEDEAO ont effectué leur entrée au PC, le matin du 8 juin, ils sont accueillis avec les honneurs de la Garde nationale en tant que principaux acteurs de la cérémonie. "Mon général, au nom du docteur Ibn Chambas, président de la commission de la CEDEAO, je sollicite l’autorisation des autorités du Burkina Faso d’exercer mon autorité sur l’étendue de la zone d’exercice", a lancé le commandant de la force en attente.

"Mon général, au nom du Président du Faso et conformément au mémorandum d’entente signé à Abuja, le 4 juin 2009, entre la commission de la CEDEAO et le gouvernement du Burkina Faso, la Force en attente de la CEDEAO (FAC) est autorisée à exercer "Jigui 2009", a répondu le chef des armées burkinabè.

Avant de poursuivre : "Ceci inclut le droit de hisser le pavillon de la Force en attente ainsi que ceux des pays contributeurs de troupes à la force dénommée ECOMIZ". Pour joindre l’acte à la parole, les drapeaux de la CEDEAO sont hissés sur place au son de l’hymne de la communauté.
Au cours du point de presse, le général Soumanou Oké du Bénin a expliqué que la manœuvre logistique est destinée à préparer les troupes et le matériel pour une éventuelle opération de soutien à la paix décidée par la CEDEAO. Au total 1 270 militaires dont des femmes participent à la manœuvre.

Le Bénin, le Burkina Faso, la Gambie, le Mali, le Niger, le Nigeria et le Sénégal sont présents avec des troupes. "Les autres pays qui n’ont pas de troupes par rapport au niveau de l’exercice ont envoyé des observateurs comme la Côte d’Ivoire, la Guinée, le Liberia et la Sierra Leone", a indiqué le général Oké. "Nous avons sur la base de la feuille de route de la CEDEAO, mis en œuvre cet exercice afin de satisfaire les contraintes et les impératifs qui y étaient posés pour rendre la brigade de la CEDEAO opérationnelle en 2010", a-t-il laissé rappelé.
Des actions similaires ont déjà été menées comme l’exercice au Sénégal en 2007 qui a permis de valider le bataillon Ouest. Il s’est également déroulé plusieurs exercices sur carte "Mapex". L’exercice "Jigui" 2009 vise à valider le bataillon logistique. Le Burkina Faso a été choisi pour cette manœuvre parce qu’au niveau du dispositif géographique et stratégique de la CEDEAO, il est pratiquement au centre des autres Etats, ce qui facilite notamment la convergence des troupes.

Ensuite, le Président du Faso présidait la CEDEAO au moment de la création de la force, une volonté politique aussi. Le gros des troupes est basé à Kamboinsé. Les autres sont à Boussé, Niou et Koanda-yaarsé. La visite guidée des troupes des différents pays présents et du matériel par le colonel Jean-Paul Ntab du Sénégal et le capitaine Karim Ouily du Burkina Faso a permis de découvrir le bataillon logistique dont le rôle est de "soutenir et ravitailler les troupes combattantes".
L’hôpital de campagne niveau II du Sénégal, la compagnie de commandement et des services du Nigeria, les compagnies de Génie, de transport du Mali, la compagnie de maintenance du Burkina Faso... ont ouvert leur cantonnement aux hommes de médias.

Bachirou NANA

Sidwaya