LeFaso.net, l'actualité Burkinabé sur le net
Proverbe du Jour : “Vous n’empêcherez pas les oiseaux de malheur de survoler votre têtе, mаis vοus рοuvеz lеs еmрêсhеz dе niсhеr dаns vοs сhеvеux.” Proverbe chinois

CANDIDATURE DE SASSOU N’GUESSO A LA PRESIDENTIELLE : L’alternance piégée

Publié le mardi 9 juin 2009 à 02h13min

PARTAGER :                          

Encore un président africain candidat à sa propre succession. Décidément, l’espèce n’est pas en voie de disparition. Et, à chaque fois, ce sont les mêmes raisons qui sont invoquées. Le président congolais n’aura pas dérogé à la règle. Il n’aura pas "résisté", dans sa grande magnanimité, à la pression des représentants des délégations de ses partisans et amis venus le "supplier" de continuer d’être le président bien-aimé du Congo, et ce, à l’occasion du méga-meeting organisé dans l’intention de l’entendre se prononcer.

Des messages se seront succédé. Mais celui qui aura résumé l’attente de la foule en liesse aura été celui du représentant du RMP : "La voix du peuple, c’est la voix de Dieu. Je vous demande de vous représenter sans délai à la présidence de la République, conformément aux voeux exprimés par le peuple congolais".

Le laconique "j’accepte !" du président sortant et désormais futur candidat, suscita explosion de joie et liesse indescriptible à la mesure de l’attente réservée à l’important évènement. On peut se demander où se trouvait l’autre peuple qui souffre de la faim, de la soif, de maladies, et aspire à un changement après les 25 années de ce même Sassou, à la tête de l’Etat. Et la même question de l’alternance revient, sempiternelle comme une languissante ritournelle, qui pose une fois de plus le récurrent problème de la vraie motivation des hommes à se maintenir ad vitam aeternam à la tête des Etats africains. Car, après un quart de siècle passé aux commandes du Congo, on se demande ce que peut proposer de nouveau Sassou N’guesso. Que fera-t-il, qu’il n’ait tenté de faire déjà ?

Quelle nouvelle trouvaille peut-il faire, dans le but de faire bénéficier à l’ensemble de ses compatriotes, des retombées du pétrole, des ressources minières et naturelles dont regorge ce pays qui semble lui aussi, souffrir de la malédiction de l’or noir ? Les multinationales y trouvent sans doute leur compte, elles qui exploitent l’or noir, le bois et les mines. Elles n’auront aucun intérêt à changer "une équipe qui gagne". Mais le pays lui-même aurait sans doute besoin d’une vraie alternance : un homme nouveau, pour des idées nouvelles, pour une approche nouvelle de la gestion du pays. Ce qui relèverait de la providence et sans doute, trop beau pour être vrai, car, pour beaucoup, sur le continent, on n’acquiert pas le pouvoir pour le perdre aussi facilement. Pour la démocratie et l’alternance, on devra repasser. On ne déboulonne pas si aisément un mastodonte "françafricain" de la trempe d’un Sassou. Mais le président congolais est tout de même bon prince. Il met en garde ses partisans : la campagne qui commence devra se dérouler dans le calme, et au meilleur de remporter. La sollicitude est réelle. A ceci près que l’identité du meilleur n’est plus un secret pour personne. Le 12 juillet, date de la présidentielle, on ne fera peut-être que dévoiler du déjà connu.

Par Jean Claude KONGO

Le Pays

PARTAGER :                              

Vos commentaires

  • Le 9 juin 2009 à 09:30, par WAFO En réponse à : CANDIDATURE DE SASSOU N’GUESSO A LA PRESIDENTIELLE : L’alternance piégée

    Je retiens cette phrase : "On peut se demander où se trouvait l’autre peuple qui souffre de la faim, de la soif, de maladies, et aspire à un changement après les 25 années de ce même Sassou, à la tête de l’Etat." Très belle question, et bien cet autre peuple dort mais n’est pas mort ; au contraire il se prépare sans le savoir et un jour, il se déchaînera et ça sera la débandade.
    Quelle honte pour l’Afrique !!!
    C’est d’ailleurs ce qui s’est passé chez nous ici en 2005. Mais tout a une fin, même les décadences pour reprendre un imminent homme de pensée de note pays. L’alternance sera assurée même après la mort ; ce qu’on ne souhaite pas mais comme dirait l’autre, tous les moyens sont bons pourvu qu’ils soient efficaces.

  • Le 9 juin 2009 à 10:51, par Alkapone En réponse à : CANDIDATURE DE SASSOU N’GUESSO A LA PRESIDENTIELLE : L’alternance piégée

    a quand sa prostate ?

  • Le 9 juin 2009 à 11:24, par baron En réponse à : CANDIDATURE DE SASSOU N’GUESSO A LA PRESIDENTIELLE : L’alternance piégée

    Normal ! Le pouvoir suprême est une griserie lucrative et jouissive plus attirante que la plus belle des femmes et mille fois moins dépensier (en réalité, on se remplit même les poches) . Il génère un comportement addictif auquel nul ne peut résister. Ceux qui en ont goûté ne peuvent y renoncer au point même d’accepter de se représenter, contraint et forcé, aux futures élections présidentielle (c’est quand même mieux que de prendre le pouvoir par la force...). Saluons donc le courage et l’abnégation de Sassou N’Guesso qui va, une fois encore, faire don de sa personne à son bon pays de cocagne.

  • Le 9 juin 2009 à 16:02, par citoyen En réponse à : CANDIDATURE DE SASSOU N’GUESSO A LA PRESIDENTIELLE : L’alternance piégée

    est-ce étonnant ??? au tour du Burkina Faso en 2015 !!! Ces dictateurs ont tellement fait de mauvaises choses, que la seule porte de secours pour eux est de tout faire rester, là où ils sont intouchables (c-à-d au pouvoir) !! ils ne savent pas où aller, où se refugier car ils sont "wanted" chez eux, comme à l’extérieur !!
    espérons que la population burkinabè ne laisse pas une telle chose arriver sur sa terre !

    • Le 9 juin 2009 à 19:32, par Monodjodoye En réponse à : CANDIDATURE DE SASSOU N’GUESSO A LA PRESIDENTIELLE : L’alternance piégée

      Tout à fait d’accord avec Citoyen ! Je me demande si nos "présidents à vie" ont une petite dose de dignité humaine en eux. Des petits d’esprit sans aucun grain d’humanité, sans éthique tout court. La solution à cet éternel reccommencement, c’est qu’il faut mettre une balle dans la tête de l’espèce ( Présidents africains è vie), le peuple va souffrir après certes, mais ce sera là un signal fort à tous ceux qui rêvait un jour de venir mourir comme Bongo au pouvoir. Après, le peuple comprendra que c’est le manque d’alternance à la tête de l’Etat qui est la cause du destin pris en otage depuis que les colons se sont rétirés de nos terres, physiquement.

      • Le 10 juin 2009 à 15:49, par Tradi En réponse à : CANDIDATURE DE SASSOU N’GUESSO A LA PRESIDENTIELLE : L’alternance piégée

        Salut on parle on revendique toujours et toujours mais c’est toujours le même scenario. nous souffrons parce que nous voulons ressembler aux blancs qui parlent d’alternance et démocratie. Nous voulons copier coler leur systeme en afrique. Je vous dis, ils sont au pouvoir, il mourrons au pouvoir leurs enfants les succèderont ainsi va l’afrique. Ma solution c’est qu’on devrait instituer officiellement le pouvoir à vie, et intégrer une démocration propre à nous, a notre culture.

    • Le 10 juin 2009 à 12:41, par Monodjodoye En réponse à : CANDIDATURE DE SASSOU N’GUESSO A LA PRESIDENTIELLE : L’alternance piégée

      nos présidents sont la plaies de nos sociétés africaines et ceux qui n’ont de bouche , de cerveau et de mains et pieds pour eux en sont les mouches. La plaie et les mouches, quel rapport, quel^attrait ? Le mercurocrome est entre les mains des citoyens, s’ils le veulent ils peuvent soigner les plaies de nos Etats. Le problème c’est qu’ils faut être excédés par leur puanteur avant de songer aux soins. Peuples, ceux qui dorment ne méritent pas qu’on s’appitoie sur leur sort. Analphabètes du monde entier, rendormez-vous !

  • Le 10 juin 2009 à 12:50, par Sampebgo En réponse à : C’est psychologique ...

    C’est toujour la même chose. Vouloir faire croire au pauple par des machinations regressives qu’ils sont irremplaçables. Ils veulent rester le plus longtemps possible pour faire croire à certains individus bien ou mal intentionnés qu’il sont irremplaçables.

    Rester le plus longtemps possible jusqu’à ce que l’identité du pays se résume à la leur, c’est le travail de ces chefs d’Etats momarques.

    Nul n’est éternel. Si ce n’est pas un coup d’Etat c’est la règle biologique de la mort des cellules qui viendra à bout de vous.

    Bonne lecture

  • Le 10 juin 2009 à 21:28, par ratamalgré En réponse à : CANDIDATURE DE SASSOU N’GUESSO A LA PRESIDENTIELLE : L’alternance piégée

    la présidence à vie est une maladie contagieuse,seuls quelques uns l’ont pu eviter( Alpha omar Konaré et john kuffor ).Nos journalistes jouent à l’autriche,ne voyez vous pas ce qui est à votre porte en 2010 et 2015 ? .En comptant avec les années CNR,cela fera 32 ans en 2015 pour notre Cher Président "rassembleur",alors qu’on sait que que l’espérance de vie du Burkinabé depasse rarement 35 ans.Par extrapolation on peut dire que c’est une présidence à vie !

 LeFaso TV
 Articles de la même rubrique