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Guinée-Bissau : Politique et drogue, un cocktail explosif

Publié le lundi 8 juin 2009 à 01h09min

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Quelques bouts d’ilots, des eaux poissonneuses de surcroit d’une grande diversité et une inflation de ....coups d’Etats avortés ou réussis, tels sont brossés de façon caricaturale le pays d’Amilcar Cabral, héros et héraut de l’indépendance de la Guinée-Bissau.

2 mars 2009, le président Joao Nino Viera est sauvagement assassiné par des militaires suivant de près la mort par bombe de son chef d’état-major Tagmé Na Waie.
5 juin 2009, un des 12 candidats à la présidentielle du 28 juin prochain, Baciro Dabo, est tué par balles à son domicile, de même que l’ex-ministre de la défense Header Proenca, sans oublier la mémorable bastonnade dont fut l’objet l’ancien PM, Faustin Fudut Imbali.

Entre ces deux évènements, des choses non moins graves se sont déroulées dans le pays notamment la guéguerre autour de la nomination du nouveau chef d’état-major, le capitaine Zamora Induta. En effet, alors que ce dernier avait l’aval du PM Raimundo Pereira, président par intérim le premier ministre Carlos Gomes Junior s’y opposait fermement.

Les sanglants évènements de ce début juin hypothèquent la présidentielle. Déjà, le jour du scrutin a été reculé et certains candidats « pour leur propre sécurité » à l’instar de Me Infanto Pedros se sont retirés de la course mortelle. Mais ces récentes tueries démontrent si besoin était que rien n’est réglé, loin s’en faut, même après le départ définitif de Nino et de son ennemi mortel Tagmé.

Au contraire, dans le cas présent, on a encore évoqué une tentative de putsch pour justifier cette purge dont la principale victime expiatoire est Baciro Dabo : son crime est d’avoir été l’ami et ministre de l’Administration du défunt Nino. Mais, de plus en plus, la thèse d’une île où les magnats tropicaux de la drogue régnant en maîtres et régentant le pays n’est plus à écarter. D’autant plus que tous ceux qui ont levé la voix pour dénoncer cette pieuvre ont été menacés et même la refonte de l’Armée que d’aucuns appellent de leurs vœux comme la solution à la crise politique bissau-guinéenne risque d’être un flop face à l’emprise de plus en plus grandissante des narcotrafiquants. Assurément, politique et drogue forment un cocktail explosif dans ce pays, hélas pour le malheur des populations.

Rabi Mitibkèta

L’Observateur Paalga

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