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Droit à la vie : Dans la perspective de l’abolition de la peine de mort

Publié le vendredi 5 juin 2009 à 02h04min

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Le ministère de la Promotion des droits humains a organisé, jeudi 4 juin 2009 à Ouagadougou, un séminaire sur la peine de mort au profit des députés. Cette réflexion doit permettre à la représentation nationale de baliser le terrain dans la perspective d’une abolition de la sanction pénale la plus élevée.

La peine de mort ne cesse de susciter de vifs débats. Sous l’égide du ministère de la Promotion des droits humains, l’Assemblée en a fait son sujet de réflexion le 4 juin 2009. Il s’agit de renforcer les capacités du parlement en connaissances nécessaires à une meilleure mise en œuvre du droit à la vie du Burkina Faso. "Le présent séminaire organisé au profit des honorables députés, vise à renforcer le rôle régulateur de l’Assemblée nationale en matière de protection des droits et des libertés publiques", a expliqué Salamata Sawadogo, ministre de la Promotion des droits humains. Elle a indiqué que bien que le Burkina Faso ait ratifié de nombreux textes et instruments régionaux et internationaux de protection et de promotion des droits humains, la peine de mort demeure dans son code pénal, la sanction pénale suprême. Mme Sawadogo invite alors les participants issus aussi bien du législatif que de l’exécutif à se poser cette série d’interrogations : "La peine de mort est-elle un remède à la criminalité ? A-t-elle un effet dissuasif ? Quelle en est l’utilité ?

Quel en est l’effet sur les proches et l’entourage de la personne exécutée ? Comment assurer la protection de la vie humaine dont tous en reconnaissent le caractère sacré ?" Voilà plus d’une trentaine d’années que le Burkina Faso n’a pas appliqué la peine de mort. Les défenseurs des droits humains estiment que l’heure est venue d’abroger purement et simplement cette disposition du code pénal. "Une fois que la sanction suprême est appliquée, il n’y a plus de retour en arrière possible même si une erreur judiciaire est décelée plus tard", a rappelé la ministre Salamata Sawadogo. Le débat sur la peine de mort a toujours opposé deux arguments fortement contradictoires. Les uns soutiennent qu’il faut la maintenir car c’est un puissant moyen de dissuasion des criminels.

Les autres plaident pour son abolition parce que cette peine va en contradiction avec le principe sacré du droit à la vie. "Il convient de sortir de cette rencontre suffisamment outillés pour reconnaître toute violation du droit à la vie et contribuer par ce fait, à la mise en place d’un cadre législatif, administratif et institutionnel à même de faire du droit à la vie, une réalité dans notre cher pays", a indiqué Marie Gisèle Guigma, vice-présidente de l’Assemblée nationale. Dans la perspective d’une abrogation des articles relatifs à l’application de la peine de mort, la réflexion a porté sur les trois thèmes suivants : "Le droit à la vie : contenu et perpectives", "Les aspects juridiques et judiciaires de la peine de mort au Burkina Faso", "Les enjeux politiques de l’abolition de la peine de mort". Le séminaire a bénéficié du concours de l’Organisation internationale de la Francophonie (OIF) et de la Fédération internationale des Ligues des droits de l’homme (FIDH).

Jolivet Emmaüs (joliv_et@yahoo.fr)

Sidwaya

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Vos commentaires

  • Le 7 juin 2009 à 11:02, par Moussa En réponse à : Droit à la vie : Dans la perspective de l’abolition de la peine de mort

    Il y a ici une grave confusion des termes. Le peine de mort n’est pas une negation du droit a la vie. Vous dites bien que depuis 30 ans au moins le Burkina n’a pas applique la peine de mort. C’est la preuve que ce n’est meme pas un probleme a poser a nos honorables deputes.

    Mais depuis moins de 20 ans combien de Burkinabe ont ete malmenes, tortures, et ensuite tues ? Allez revoir la liste des meurtres de politiciens, journalistes, etudiants, executions extrajudiciaires de suspects, etc. La peine de mort resulte d’un jugement, c’est la decision d’un tribunal. Le droit a la vie n’est pas une decision de justice. C’est plutot un principe moral.

    Au Burkina le probleme c’est le non respect du droit a la vie qui pose probleme. Pas la peine de mort ! Que cette sanction supreme existe ne signifie pas qu’on l’appliquera en desordre.

    Touchons du bois ! Imaginez un instant qu’une personne saine d’esprit se leve un jour pour commettre des meurtes en serie avec des dizaines d’innocentes victimes Burkinabe. Je parie que meme les organisateurs de l’atelier actuel seront les premiers a regreter l’abolition de la peine de mort.

    Au Burkina, on aime contourner les problemes et c’est dommage. Laissez les questions de peine de mort tranquille et reglez le probleme de la negation du droit a la vie ! Tous les etres humains ont le droit a la vie ; et cela ne doit jamais etre remis a cause.

  • Le 7 juin 2009 à 11:50, par Nuée En réponse à : Droit à la vie : Dans la perspective de l’abolition de la peine de mort

    Le question de la peine de mort est délicate et elle a toujours été d’actualité. Je pense que, tant pour les défendeurs que pour les adversaires de la peine de mort, il y a des arguments défendables. Pour les défendeurs de la peine de mort, il est inadmissible que la criminalité se transforme en profession pour certains individus. Ces derniers doivent être sanctionnés à la hauteur de leurs actes.

    Pour les adversaires, ils ne nient pas le caractère choquant et inadmissible du crime, mais ils estiment que l’on ne peut redonner la vie à une victime en tuant son bourreau avec à la clé le risque d’erreur judiciaire qui peut découler du jugement ou de la vindicte populaire.

    Pour ma part, je pense que dans cette histoire, il faut privilégier le juste milieu. La peine de mort doit être maintenue à côté de la condamnation à perpetuité. La peine de mort sera appliquée aux criminels dont la preuve de leur culpabilité est établie et pour lesquels il n’y a aucune circonstances atténuantes sérieuses à faire valoir. La société doit demeurée forte car, il est totalement indamissible qu’une personne qui tue en connaissance de cause,tout juste pour satisfaire son sale égoisme puisse continuer à se faire prendre en charge par la communauté. Je le dis très bien car le maintien à vie du criminel dans les géôles a un coût énorme pour le contribuable. En plus des efforts qu’il fait pour surmonter la douleur de la perte d’un être cher, ne lui imposons pas de faire vivre le criminel de par la sueur de son front . C’est trop lui demander !

    Pour les autres criminels qui ont une circonstance atténuantes à faire valoir, la société pourraît consentir à les faire une faveur par la condamnation à perpétuité. Voilà une juste propostion qui pourrait inspirer nos chers députés et membre de la société civile.

    Mme le Ministre a posé une question intéressante. "La peine de mort est-elle un remède à la criminalité ? Je lui répond très simplement de regarder un peu du côté des pays qui ont aboli la peine de mort. Est-ce que la criminalité a dimunié pour autant ? Non, pas du tout. Au contraire, elle est en croissante augmentation et de la forme la plus abominable. Voyez un peu du côté de la France, de la Belgique et d’une manière générale dans tous les pays qui ont aboli la peine capital où des cas des crimes graves ne cessent de défrayer la chronique.

    Alors, réfléchissez bien et ne soyez pas épris de cet effet de mode qui finira par disloquer notre société.

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