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Semaine nationale de l’Internet : Le logiciel libre, une alternative pour les pauvres ?

Publié le jeudi 28 mai 2009 à 19h16min

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Younoussa Sanfo, président de l'association NTBFLa semaine nationale de l’Internet bat son plein depuis le 22 mai 2009. La journée du 26 mai a été consacrée aux logiciels libres. Un concept qui a été largement expliqué par le président de l’ABULL (association burkinabè des utilisateurs de logiciels libres), Sylvain Zongo, lors d’une conférence publique dans la salle de conférences du centre national des archives.

Le ministre des Postes et technologies de l’information et de la communication, Noël Kaboré a donné le top départ de la journée du logiciel libre devant un parterre d’invités et surtout de jeunes élèves et étudiants venus se familiariser avec le concept. Dans son mot introductif, le ministre a rappelé la volonté du gouvernement de développer les technologies de l’information et de la communication en "tant que puissant levier de compétitivité".

Sur les logiciels, il a rappelé que "l’administration publique tout comme les entreprises privées utilisent dans leur travail de tous les jours, en majorité, des logiciels dits "propriétaires". Il a reconnu qu’ils facilitent certes le travail au quotidien en automatisant certaines tâches, mais que "l’écrasante majorité des solutions logicielles et leurs prix restent à la limite du supportable pour nos pauvres pays".

Cependant, le ministre s’est bien gardé de rentrer dans la polémique ; pour lui, cependant, les logiciels libres comme alternative plausible en termes d’acquisition de logiciels est une hypothèse à explorer. Sylvain Zongo, dans une brève introduction au débat a fait une petite genèse du logiciel libre et présenté ses différentes caractéristiques.


Younoussa Sanfo, président de l’association NTBF : "Le logiciel libre, c’est le salut"

A l’occasion de la journée du logiciel libre le 26 mai, nous avons rencontré le président de l’association NTBF qui parle du logiciel éducatif qu’il veut promouvoir au Faso (www.ntbf.net)

Vous êtes le président de Nouvelles technologies pour le Burkina Faso (NTBF). Qu’est-ce qui fait la spécificité de votre structure ?

C’est une association "bicéphale" qui existe en France et au Burkina Faso. En France, nous recrutons des informaticiens en fin de cycle (6e année) qui viennent au pays faire des formations à des formateurs burkinabè qui à leur tour vont former d’autres formateurs. Au final, notre cible, ce sont les enfants du primaire.

Le logiciel libre pour un profane, c’est quoi exactement ?

Il y a deux types de logiciels. Le premier c’est le logiciel propriétaire et le second le logiciel libre. Les logiciels propriétaires sont vendus ; ce sont les plus connus actuellement, notamment ceux de Microsoft. Il y a d’autres éditeurs en dehors de Microsoft qui vendent leurs logiciels dans le cadre de la propriété intellectuelle. Ils ont déposé des brevets sur leurs logiciels et les vendent sur le marché. Les codes sources (c’est-à-dire ce qui a été utilisé pour créer ces logiciels) sont secrets. Même si vous arrivez à les déchiffrer vous n’avez pas le droit de les utiliser à cause du brevet. Les logiciels dits libres ont la même efficacité que les logiciels propriétaires mais leurs codes sources ne sont pas secrets. Cela veut dire que chacun de nous peut l’adapter à nos besoins. La force du logiciel libre, c’est qu’il est soutenu par la communauté. Dès que vous avez un problème sur Internet vous avez un potentiel de 200 mille personnes pour répondre à votre question. Ce qui fait que les logiciels libres ont rarement des failles dans leur système de sécurité. Dès que vous avez un problème de sécurité, il est géré rapidement par la communauté.

C’est une solution pour un pays comme le Burkina ?

Pour moi, c’est le salut. De un, les logiciels propriétaires sont de plus en plus chers. De deux, depuis l’avènement de Internet, ces logiciels sont de plus en plus infestés de mouchards et d’espions. On ne vous dit jamais ce qu’il fait exactement. Alors que si le code est libre, on hésite par deux fois avant d’y mettre un mouchard parce que quelqu’un va le détecter.

NTBF, votre structure présente une solution

Dans le cadre de la journée du logiciel libre, nous présentons une solution qui s’appelle "Gcompris". C’est un logiciel développé par un français à l’intention des enfants. Il vise à permettre aux enfants d’apprendre par exemple les mathématiques sans s’en rendre compte. C’est bien pour ces enfants qui ne sont pas à l’aise avec cette matière. Nous, à NTBF, on a constaté qu’il s’adressait plus à des enfants européens. On l’a donc adapté en modifiant le logiciel, puisque c’est un logiciel libre. On l’a ainsi adapté pour les enfants burkinabè.

Par A.T

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